Revue culturelle N°90

Revue culturelle

90
26 - 10 - 23
Numéro réservé aux abonnés
L'image de la semaine

"Women sleeping" by Malak Mattar

"Être féministe, ce n'est pas haïr les hommes ; c'est croire que les hommes et les femmes ne sont pas obligés de rivaliser entre eux, mais qu'ils se complètent. Cette harmonie peut exister entre deux genres lorsqu’il y a égalité et reconnaissance des rôles et des capacités de chacun, sans dégrader le status de quiconque."

Malak Matar est né en 1999 dans la bande de Gaza. Elle a commencé à peindre en 2014 pour échapper à l'agression et à la violence qu'elle et sa famille subissaient quotidiennement lorsqu'elles vivaient dans la bande de Gaza. Sa première exposition personnelle, qu'elle organise un an plus tard, à l'âge de quinze ans, lui permet de nouer des liens avec des journalistes internationaux et de faire reconnaître ses œuvres sur les réseaux sociaux. Après avoir obtenu la distinction de meilleur lycéen de la bande de Gaza (et de deuxième meilleur de toute la Palestine), Malak Matar a quitté Gaza en 2017 pour étudier les sciences politiques en Turquie. Elle publie un livre bilingue arabe-anglais pour enfants, intitulé "Grandma's Bird", qui porte sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, avec des écrits et des dessins qui décrivent sa propre expérience.

malakmatar
Cinéma
Algérie

Festival national de la littérature et du cinéma féminins de Saïda : « La vie d’après » remporte la compétition.

Le Prix du public « El Kholkhal d’or » de la meilleure œuvre cinématographique a été décerné au film « La vie d’après » du réalisateur Anis Djaâd. La cérémonie de clôture a été marquée par la distinction de 30 jeunes cinéphiles qui ont participé à une session de formation aux métiers du cinéma (ingénierie du son) encadrée par le réalisateur Salim Hamdi (Alger) et Aït Abdelmalek Abdelaziz (Saïda).

La 5e édition du Festival national de la littérature et du cinéma féminins a débuté le 25 septembre et s’est achevée le 29. Elle avait pour thème « Écriture et image », et se déroulait au Théâtre régional Sirat Boumediene de la ville de Saïda. Les critiques Latifa Lafer et Ahmed Bedjaoui ont accompagné cet événement, où il était également question de rencontres littéraires dont certaines ont été animées par les romancières Meriem Guemache et Leila Ayoun.

Arts DigitauxFestivals
Maroc

Casablanca : Festival international d’art vidéo

Le Festival international d’art vidéo organise sa 29e édition du 7 au 11 novembre. La nouveauté de cette année réside dans l’ajout d’une thématique au programme traditionnel  : « De la VHS à l’intelligence artificielle : une nouvelle ère pour l’expression artistique ». Plusieurs oeuvres mettront en lumière les arts numériques (danse et technologie, installations interactives, génératives et immersives, réalité virtuelle et augmentée, robotique, performances audiovisuelles, projections vidéo).

« Le FIAV se penchera sur les mutations que connaît l’art vidéo depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, en invitant des spécialistes, nationaux et internationaux, à débattre de ces mutations dans le cadre de workshops, masterclass, conférences et tables rondes. » – communiqué de presse.

Le festival reçoit des artistes, des diffuseurs, des chercheurs, des acteurs culturels et des œuvres venant de plusieurs pays : Allemagne, Argentine, Belgique, Canada, Équateur, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Pologne, Royaume-Uni, Sénégal, Serbie, Suède, Syrie, Togo, Tunisie et du Maroc.

L’événement occupera plusieurs espaces de la ville blanche, à savoir le Complexe culturel Moulay Rachid, le Complexe culturel Mohammed Zefzaf, l’Institut français de Casablanca, l’Institut Cervantès, l’American Arts Center, L’Uzine (Fondation Touria et Abdelaziz Tazi), l’École supérieure des Beaux-Arts de Casablanca, L’usine (Centre d’art) et la Faculté des lettres et des sciences humaines Ben M’Sik.

Le Festival international d’art vidéo est un événement pluridisciplinaire annuel organisé par la Fondation d’art et de culture de la Faculté des lettres et des sciences humaines-Université Hassan II de Casablanca.

ExpositionsPeinture
Maroc

Rabat : « Persistance chromatique, Rétrospective » de Samir Salem

L’exposition est accueillie par l’Espace Rivages et organisée par la Fondation Hassan II pour les Marocains résidants à l’étranger du 26 octobre au 27 novembre. L’artiste présente des toiles grand format où l’abstraction est reine. Entre tableaux arc-en-ciel et aplats de couleurs, le visiteur aura l’opportunité de découvrir le travail de ce peintre originaire de Meknès et dont les oeuvres sont exposées dans des collections privées en France, aux Etats-Unis, en Allemagne et au Maroc.

« Toute substance peut apporter un plus. J’ai l’habitude de stocker plusieurs matériaux : plâtre, cannettes, chaussures de sports, tubes de peintures, pinceaux… dans l’objectif de les exploiter ultérieurement » – Samir Salemi.

Festivals
Maroc

Settat : Festival international du patrimoine africain

La cinquième édition du festival s’est tenue le week-end dernier, avec des associations de la Guinée (invitée d’honneur), les Comores, Madagascar, et le Burkina Faso. La cérémonie de cette édition a rendu hommage au poète et auteur marocain Hassan Najmi, ancien président de l’Union des écrivains du Maroc. Des défilés de mode ont eu lieu, mettant en avant le caftan marocain, ainsi qu’une exposition d’arts plastiques.

ExpositionsPeinture
Maroc

El Jedida : « Eveil du Littoral » de Sami Ftouh

Du 20 octobre au 4 novembre, Sami Ftouh présente son exposition personnelle à l’Institut français. Il est ainsi possible de découvrir ses toiles qui proposent un voyage entre terre et mer, avec des personnages évoluant entre ses deux milieux, proposant une nouvelle approche de la vie terrestre telle qu’elle est aujourd’hui conçue.

« Passer à travers la toile, voilà ce que Ftouh alchimiste des couleurs et des matières voudrait que l’on fasse, rite de passage qu’il s’évertue à nous initier tout en nous guidant dans cette géométrie et géographie du vertige. Les toiles de Ftouh tendent à créer par des jeux de stratification de matières des tourbillons dans l’esprit de celui qui peint et les yeux de ceux qui regardent » – Laila Belhaj, Philosophe de l’art.

Artiste autodidacte originaire de Tétouan, Sami Ftouh est également poète, avec un recueil publié en 2010 en arabe et intitulé « Promesse sur l’aile d’un oiseau ».

CinémaFestivals
Maroc

Festival national du film de Tanger

Cette 23e édition rend hommage à la scénariste et comédienne Fatema Loukili ainsi qu’aux réalisateurs Latif Lahlou et Abdelkader Lagtâa. Le festival cinématographique débute le 27 octobre, avec 45 films en compétition.

Fatema Loukili est l’une des première scénaristes femme marocaines, comptant à son actif en tant qu’auteur plusieurs films à grand succès. Elle a joué sous la direction de Farida Benlyazid dans les films «Une porte sur le ciel » (1986), « Casablanca Casablanca» (2002) et « Ruses de femmes » (2005), de même qu’avec Jilali Ferhati dans « La plage des enfants perdus » (1991) et « Mémoires en détention » (2003).

Abdelkader Lagtaa a écrit et réalisé six longs métrages de fiction : « Un amour à Casablanca » (1991), « Les Casablancais » (1999), «La porte close» (2000), « Face à face » (2003), « Yasmine et les hommes » (2007) et « La moitié du ciel » (2015). Il a aussi fait partie des jurys de plusieurs festivals de cinéma, dont le Festival international du film de Marrakech (2011) et le Festival national du film (2013).

Latif Lahlou, un des vétérans du cinéma marocain, sera également mis en lumière à l’occasion de la projection de son film « Soleil du printemps » (1969), restauré par la cinémathèque marocaine.

Le programme est à retrouver sur https://www.fnf.ma/
La compétition se termine le 4 novembre.

Cinéma
Maroc

Maroc-Hongrie : Signature d’une convention de coopération dans le domaine cinématographique

Une convention de coopération dans le domaine de coproduction cinématographique a été signée, mercredi à Rabat, entre le Maroc et la Hongrie. Ella a notamment pour objectif d’encourager la réalisation de films mettant en valeur la diversité de la culture et du patrimoine des deux pays.

CinémaFestivals
Maroc, Oman

Festival international du Film de Nouakchott : le Maroc et Oman au rendez-vous !

Cette première édition du festival s’est soldée par la victoire du long métrage marocain « L’Esclave » d’Abdelilah El Jaouhary, le premier prix ayant été remporté par le réalisateur soudanais Amjad Abua Alala pour « Tu mourras à vingt ans ».

Dans la compétition de courts métrages, le film “Ramad” du réalisateur omanais Suleiman Al Khalili a obtenu le premier prix.

Humour
Maroc

Le « Double Jeu » de Rhany Kabbadj

L’humoriste Rhany Kabbadj revient avec son tout nouveau spectacle « Le Double Je », une fusion entre comédie musicale et stand-up. Jeux de lumières innovants et mise en scène immersive, telle est la promesse de ce nouveau spectacle en darija.

L’artiste sera en tournée le 15 Novembre 2023 au Studio des Arts vivants à Casablanca, le 12 Décembre au Théâtre Mohammed V à Rabat et le 20 Janvier 2024 au Moevenpick Palais des congrès à Marrakech.

Cinéma
Palestine, Tunisie

« Semaine du Cinéma palestinien » à la Cinémathèque tunisienne

Du 31 octobre au 5 novembre, la Cinémathèque de Tunis organise une programmation spéciale Palestine, en solidarité avec le peuple palestinien et notamment gazaoui.

Les films diffusés sont les suivants : « Noces en Galilée » de Michel Khleifi (1988) « Gaza mon amour » de Tarzan et Arab Nasser (2020), « L’anniversaire de Leila » de Rachid Masharawi (2008), « Alam » de Firas Khouri (2022) « Writing on snow » de Rachid Masharawi (2017), « Jenin Jenin » de Mohammed Bakri (2002) et « Les Yeux du voleur » de Najwa Najjar (2014).

Des lectures sur le cinéma de la résistance sont également au programme à la Bibliothèque Mohamed Mahfoudh le 3 novembre prochain. L’organisation de cette manifestation cinématographique intervient après l’annulation par le ministère des affaires culturelles,de la 34ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) prévue du 28 octobre au 4 novembre 2023, et ce, « en guise de solidarité avec le peuple palestinien et compte tenu des conditions humanitaires critiques observées dans la Bande de Gaza et dans tous les territoires palestiniens occupés à la suite de la brutale agression sioniste » – communiqué publié par le gouvernement tunisien le 17 octobre.

ExpositionsPatrimoine
Tunisie

Madrid : « Tunez en Sepia » rend hommage au patrimoine tunisien

Depuis le 10 octobre, le musée national archéologique d’Espagne accueille une exposition photographique ayant pour thème la Tunisie du XIXe siècle, revenant sur les grands lieux du patrimoine tunisien.

ConférencesPatrimoine
Tunisie

Une Chaire de l’UNESCO dédiée à la question de l’archivage audiovisuel, avec la Tunisie comme étude de cas

Pour lancer les activités de l’axe 4 de la chaire UNESCO « Les Archives au service des Nations et des Sociétés africaines », l’École nationale des chartes – PSL co-organise avec l’Institut supérieur de documentation de Tunis, les Archives nationales de Tunisie et la Bibliothèque nationale de Tunisie les journées d’étude « Problématiques de l’archivage audiovisuel : regards croisés Tunisie/France » les 23 et 24 octobre à Tunis.

À cette occasion, des représentants français de la Bibliothèque nationale de France (BnF), du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) échangeront avec nos collègues tunisiens des Archives nationales de Tunisie (ANT), des Archives de la télévision tunisienne (ATT), de la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT), de la Cinémathèque Tunisienne- Centre du cinéma et de l’image animée et de l’Institut supérieur de documentation de Tunis (ISD).

Au programme : cartographie des acteurs de l’archivage audiovisuel en Tunisie et état des lieux des besoins de formation, présentation des dispositifs de coopération et de formation France/Tunisie, sensibilisation aux problématiques de l’archivage audiovisuel, table ronde sur le dépôt légal et le numérique

Le programme détaillé sur https://www.chartes.psl.eu/sites/default/files/atoms/files/progr-tunis-ansa-2023.pdf

Théâtre
Palestine, Tunisie

Le Théâtre National Tunisien organise une rencontre culturelle en solidarité avec le peuple palestinien

Le Théâtre National Tunisien (TNT) organise le dimanche 22 octobre 2023 à partir de 17H00 à la salle 4ème Art une rencontre culturelle à laquelle des artistes tunisiens partageront leurs diverses expressions artistiques pour exprimer leur entière solidarité avec le peuple palestinien, informe un communiqué du Théâtre National. Cette manifestation sera consacrée également à la collecte de dons et ce, en collaboration avec le Croissant Rouge Tunisien.

CinémaFestivals
Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Tunisie, Yémen

JCC : 28 films dans les compétitions des longs et courts métrages de fiction

Bien qu’annulées en solidarité avec le peuple palestinien, les JCC avaient sélectionné 28 films dont 13 longs métrages et 15 courts métrages.

Parmi les longs métrages arabes sélectionnés se trouvaient :

  • « Makane Walou » – Merzak Allouache – Algérie
  • « The Burdened » – Amr Gamal – Yémen
  • « Rat Hole » – Mohamed El Samman – Egypte
  • « Jours d’été » – Faouzi Bensaïdi – Maroc
  • « Un été à Boujad » – Omar Mouldouira – Maroc
  • « A Happy Day » – Hisham Zaman – Iraq
  • « L’aiguille » – Abdelhamid Bouchnak – Tunisie
  • « Alerte à l’Ouragan » – Ibrahim Letaief – Tunisie.

Parmi les courts métrages sélectionnés se trouvaient :

  • « Du sang comme de l’eau » – Dima Hamdan – Palestine
  • « Our Males and Females » – Ahmad Yaseer – Jordanie
  • « Sea Salt » – Leila Basma – Liban
  • « Le bisou – Azedine Kasri – Algérie
  • « Sokrania 59 » – Abdallah Al Khatib – Palestine
  • « Journée de la Kératine » – Sami Tlili – Tunisie
  • « Je te ferai un film »- Amani Jaafer – Tunisie
  • « Flesh and Blood » – Ines Arsi – Tunisie
  • « Le monde est petit » – Bilel Bali – Tunisie
  • « Une maison blanche » – Hassan Hardi – Iraq
ExpositionsPeinture
Tunisie

Tunis : Mourad Zoghlami expose à Musk and Amber Gallery

L’artiste a choisi son lit comme thème de l’exposition, en faisant une métaphore de la vie humaine. Le lit, point de départ et point d’arrivée, le lieu où l’on nait et celui où l’on meurt, celui où l’on rêve et où l’on souffre. Les toiles aux couleurs douces enveloppent le visiteur dans ce voyage fantasmé, peuplé d’oiseaux et fait de nuages.

« Mon lit devient radeau de fortune, soulevé par les vagues houleuses, brisé par les bourrasques, avalé par le noir de l’eau. Mes draps deviennent voiles gonflées par la brise, tellement que mon lit s’envole et fend une mer de nuages…. L’espace devient une bulle, il suffit de souffler dessus pour qu’elle se dilate, rebondisse comme l’écho de quelque chose qui a existé autrefois. Le temps, quant à lui, n’existe plus » – communiqué de presse.

ExpositionsSculpture
Tunisie

Les sculptures géantes de Feryel Lakhdar

Exposées au Megara, les sculptures de l’artistes et ses toiles racontent la sérénité de la mer et l’harmonie de la lumière. Le lieu choisi ajoute à la délicatesse des pièces, embellissant ses dernières par le cadre et les paysages uniques proposé par la demeure.

Cinéma
Tunisie

Festival international du film documentaire d’Amsterdam : « La Guêpe et l’Orchidée » de Saber Zammouri en compétition officielle

Premier long métrage documentaire du réalisateur, le film sera présenté en première mondiale à l’occasion de ce festival, se tenant du 8 au 19 novembre. Douze films sont en compétition dans cette catégorie.

Le film, une co-production franco-tunisienne (2020) retrace l’histoire d’un jeune migrant qui quitte son village, prend un bateau, débarque à Paris, ville qu’il a découverte sur un écran de télévision. Derrière lui, son village désert, devient encore beaucoup plus désert. De l’autre côté de l’écran, Paris, immense, devient encore beaucoup plus immense. Le film se déroule entre ces deux espaces et cherche le sens du voyage de l’un à l’autre.

Conférences
Tunisie

« El Wasl Athakafi », un nouveau forum culturel à Djelfa

Un nouveau forum culturel appelé « El Wasl Athakafi » (Lien culturel), visant à réunir plusieurs intellectuels engagés, a été fondé récemment dans la wilaya de Djelfa.

« Ce Forum littéraire, qui sera organisé périodiquement, accueillera des écrivains, des traducteurs et des créateurs dans divers domaines et genres littéraires, qui seront invités pour présenter leurs œuvres devant des critiques et spécialistes, pour enrichissement et échange de points de vue » – le directeur de la maison de la culture, Mokhtar Seddiki.

La première édition de ce Forum a accueilli le romancier, traducteur et critique littéraire algérien Mohamed Sari, autour d’une table ronde durant laquelle il est revenu sur ses différentes expériences en matière d’écriture, de critique et de traduction.

Nécrologie
Algérie

Décès de Brahim Derri

L’ancien membre de la troupe artistique du Front de libération nationale est décédé lundi à l’âge de 87 ans.

ConférencesThéâtre
Algérie

Clôture de la 12e édition du festival international du théâtre de Béjaïa

A l’occasion de ce festival, qui a été l’occasion de promouvoir les dernières créations du théâtre arabe auprès du public algérien, s’est tenu un colloque de deux jours sur la thématique « Théâtre et résistances », organisé par le Centre de recherche en langue et culture amazighes.

« Le théâtre entre oralité et écriture », « Focus sur les dramaturges résistants » et « Théâtre amazigh et engagements » étaient les trois thèmes débattus à travers neuf conférences. Kamel Medjdoub, chercheur au CRLCA et président du colloque, a précisé que le centre a signé une convention avec le FITB pour organiser annuellement les colloques à la faveur de la tenue du Festival.

FestivalsThéâtre
Algérie, Irak, Iran

Festival international du théâtre à Bagdad : premiers résultats

La pièce iranienne « MacBeth of Zar » a remporté le prix du jury. Ecrite et dirigée par Ebrahim Poshtkuhi, la pièce mêle la classique histoire shakespearienne de MacBeth à celle iranienne de l’esclave Zar pour un conte se concentrant sur la question de la culpabilité.

La comédienne algérienne Asma Cheikh a quant à elle obtenu le prix de la meilleure comédienne pour son rôle dans « Nostalgia ».

La question palestinienne était au coeur des activités proposées par le festival, les différents participants ayant affiché leur soutien au peuple palestinien.

CinémaFestivals
Algérie, Palestine

La 4e édition du Festival du film méditerranéen d’Annaba reportée

La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a décidé de reporter la 4ème édition du Festival du film méditerranéen d’Annaba prévue du 3 au 9 novembre prochain, et ce en solidarité avec le peuple palestinien, selon un communiqué rendu public par le ministère.

ConférencesLittérature
Algérie

Forum international Kateb Yacine

La 10e édition du Forum international sur la vie et l’œuvre de Kateb Yacine se tiendra du 27 au 30 octobre au Centre culturel islamique Boulouh-Moubarek de Guelma.

M. Abassi, également président de l’Association pour la promotion du tourisme et de l’animation culturelle de la wilaya de Guelma, initiatrice de cet événement annuel, a indiqué que la 10ème édition du Forum, organisée sous le slogan « La rencontre », verra la participation, aux côtés d’universitaires et d’académiciens algériens, de spécialistes étrangers venus d’universités d’Italie, de France, de Tunisie et du Sénégal.

Outre les conférences programmées autour du thème de l’édition, l’événement donnera lieu à des représentations théâtrales adaptées d’œuvres de Kateb Yacine, à un tournoi de football des moins de 16 ans, ainsi qu’à une vente-dédicace du dernier dictionnaire international sur la brachylogie.

ExpositionsPeinture
Liban, Palestine

La murale en sang d’Abed al-Kadiri pour la Palestine

Profondément choqué par le drame de la situation gazaouie, l’artiste libanais a réalisé une murale en solidarité avec le peuple palestinien, qui est actuellement présentée dans son exposition « Genealogy of a Repair » se tenant jusqu’au 18 novembre à la galerie Dumonteil Contemporary à Paris.

Habituellement, les murales de l’artiste représente des forêts, dans des teintes qui souhaitent véhiculer un sentiment d’apaisement et de sérénité. C’est tout le contraire de cette nouvelle oeuvre où le rouge prédomine, recouvrant l’olivier, symbole de la paix, de sang.

« Une violence qui me bouleverse émotionnellement, que je ne supporte pas de voir exercée contre qui que ce soit dans le monde, encore moins contre une population qui crie sa souffrance dans la même langue que la mienne, et qui subit le traumatisme des bombardements auquel nous avons été nous aussi exposé maintes fois en tant que Libanais… Une violence qui a une résonance particulière pour moi dont le travail aborde aussi la situation du monde arabe et de sa population trop souvent victime d’injustices. » – Abed al-Kadiri pour L’Orient-le-Jour.

Les recettes de la vente de cette oeuvre financeront es actes de soins apportés par des ONG (comme Médecins sans frontière ou Medical Aid for Palestine) aux enfants de Gaza.

Photographie
Liban, Palestine

Mohamad Abdouni remporte le prix Lafayette Anticipations

L’artiste et photographe, connu notamment pour son travail d’archives sur les récits queers dans le monde arabe et notamment au Liban avec l’ouvrage « Treat Me Like Your Mother : Trans* Histories from Beirut’s Forgotten Past » qui regroupe près de 300 photographies de onze « tantes » et queers de Beyrouth, notamment dans les années 1980 et 1990.

Grâce à ce projet, Mohamad Abdouni a rencontré Em Abed, un des personnages principaux de son ouvrage, mais dont il manquait un pan d’archives allant de ses 15 à 29 ans. Mohamad Abdouni est parvenu à combler ce vide à l’aide de l’intelligence artificielle qui a reconstitué des images à partir du récit d’Em Abed pendant ces années-là, à Beyrouth – ainsi que des récits complémentaires.

« Cette série soulève deux questions. La première est de savoir comment l’IA peut contribuer à étendre les collections d’archives basées sur l’histoire orale. Et la seconde concerne l’authenticité des protocoles mis en place pour la génération de ces images » – Mohamad Abdouni, pour L’Orient-le-Jour.

Cette nouvelle série s’intitule « Extended Archives », et donne lieu à une exposition de cinq images, quatre diapositives et un film à Paris+ Art Basel, avec la galerie Marfa’. C’est pour cette dernière que l’artiste a remporté le prix de la fondation des Galeries Lafayettes, prix qui a tout de même un goût amer au milieu de l’horreur de la situation gazaouie.

« Ce prix m’a semblé frivole au regard de ce qui se passe à Gaza. Ce n’était pas nécessairement un moment joyeux. La fierté et le bonheur m’ont même paru assez amers dans ce contexte. Mais je sais que cela prendra un peu de temps pour que je puisse en profiter pleinement » – Mohamad Abdouni, pour L’Orient-le-Jour.

Lafayette Anticipations est une fondation d’intérêt général structurée autour de son activité de production et de soutien à la création dans son ensemble. Elle est un catalyseur qui offre aux artistes des moyens sur-mesure uniques pour produire, expérimenter et exposer.

Arts plastiquesDesignExpositions
Liban, Palestine

Frieze London et PAD London : l’art libanais à l’honneur

Certaines oeuvres ne sont pas passées inaperçues lors de ces deux foires d’art contemporain et de design. La galerie Sfeir-Semler a notamment donné à voir une pièce dont la justesse résonne avec la terrible actualité du Moyen-Orient. Réalisée par Rayanne Tabet, il s’agit d’une fenêtre recouverte de peinture bleue, et au pied de laquelle est écrit : « En juin 1967, une guerre de six jours s’était déroulée entre Israël et une coalition de pays arabes. À l’époque, des couvre-feu étaient imposés dans l’ensemble du monde arabe de crainte de bombardements imminents. Le couvre-feu exigeait que tout le monde se réfugie chez soi et que toutes les sources de lumière soient éteintes, car il était plus difficile pour les avions bombardiers de cibler des bâtiments dans l’obscurité. Pour contourner le couvre-feu, les gens ont commencé à peindre les fenêtres de leur appartement et les phares de leurs voitures en bleu, car la lumière bleue était moins visible depuis les avions. »

La galerie Marfa’ a également mis en avant le travail de Paola Yacoub autour de l’eau et de sa fluidité. « L’eau, par essence, est sans forme, mais elle mime la silhouette des objets qu’elle touche, suivant chaque contour. Cette relation entre la photographie et les liquides révèle des similitudes fascinantes : tout comme on ne peut anticiper le résultat d’une photographie, il est impossible de prévoir la configuration des objets emportés par les flots. Ces œuvres-là nous incitaient ainsi à réfléchir autour de la question de l’inattendu et de l’insaisissable. » – explications données par l’OLJ.

Enfin, la PAD London présentait une installation à laquelle les designers David & Nicolas et Stéphanie Moussallem, ainsi que les céramistes Hala Matta et Souraya Haddad et les architectes et designers Fadi Yachoui et Roula Salmaoun ont participé. Cette dernière se concentre sur le savoir-faire libanais et sa capacité à répondre aux défis de production posés par l’instabilité économique et la crise environnementale.

Photo : Rayyane Tabet, « Sans titre » : une fenêtre recouverte de peinture bleue, pour pour ne pas être vu des avions israéliens. Copyrights Gilles Khoury.

Arts plastiquesDesignExpositions
Liban

Premier album pour Zef

Joseph Abboud – aka Zef – sort son premier albums avec cinq chansons et cinq clips vidéo. Le chanteur de 28 ans mêle l’arabe et le français dans des sons pops, jazz, rock et baladi. Le titre phare « Awal Kelmi » s’inspire de l’histoire amoureuse du chanteur avec l’actrice Stéphanie Atala, et qui cumule aujourd’hui 14 millions de vues sur les différentes plateformes de visionnage.

Littérature
Monde Arabe

« Victor Hugo et l’islam »

L’historien, diplomate et directeur du programme de recherche Middle East Directions à l’Institut universitaire de Florence Louis Blin a publié en septembre dernier « Victor Hugo et l’islam », un ouvrage qui revient sur l’histoire de ce monument de la littérature française avec le personnage du Prophète et le Coran, qui reviennent une centaine de vois rien que dans « La Légende des siècles ».

« Victor Hugo a en effet cherché dans le Coran une voie de pénétration du divin, et dans l’islam une source pour étancher sa soif de doctrines et de croyances portant sur le sort ultime de l’homme après sa mort et sur celui de l’univers après sa disparition » – Louis Blin.

Victor Hugo et l’islam a été soumis à 67 éditeurs avant qu’il ne soit accepté par les éditions Erick Bonnier. « Cette mésaventure exprime à sa manière la lame de fond islamophobe qui submerge notre pays. Je ne suis ni islamologue ni spécialiste de Victor Hugo, mais historien contemporanéiste. Mon livre vise à replacer l’œuvre de Victor Hugo dans la vision française de la religion musulmane et à souligner le contraste entre sa dévalorisation actuelle et le respect dont l’entourait le grand écrivain. » – Louis Blin.

Le diplomate explique que c’est la noyade tragique de sa fille Léopoldine en 1843 qui marque un tournant dans la réflexion métaphysique de Victor Hugo. Il relit alors la Bible, qui ne suffit cependant pas à répondre à ses questions. Pourquoi ne pas découvrir le Coran ? Se plongeant pour la première fois en 1846 dans le livre saint de l’islam, Hugo est impressionné. Il écrit : « Entre tous, les grands livres sont irrésistibles. On peut ne pas se laisser faire par eux, on peut lire le Coran sans devenir musulman, on peut lire les Védas sans devenir fakir, on peut lire Zadig sans devenir voltairien, mais on ne peut point ne pas les admirer. »

Musique
Palestine, Turquie

Les concerts de Faizal Say annulés suite à ses commentaires sur Israël

« Liberté pour les Palestiniens. Pour l’humanité. Assez de cette brutalité. » ; « Tout le monde devrait faire quelque chose pour arrêter cette guerre. Netanyahu devrait être jugé pour crimes de guerre, génocide et massacres ».

Les concerts du pianiste turc prévus en Suisse ont été annulés en raison de ses commentaires sur le conflit au Proche-Orient. Un porte-parole de l’AKP, parti au pouvoir en Turquie, a condamné samedi sur X l’annulation des concerts de Fazil Say « en raison de ses idées opposées aux attaques inhumaines d’Israël ».

ExpositionsPeinture
Syrie

Beyrouth : Youssef Abdelké à la Galerie Tanit

Le peintre syrien présente une collection d’oeuvres pouvant être réunies sous la bannière de la résistance par l’art. Les toiles sont angoissantes, et plongent le visiteur entre le réel et l’imaginaire. Violentes et étranges, elles interrogent l’humanité et mettent le doigt sur la bestialité de l’être humain.

Né à Kamechli en 1951, capitale du Kurdistan syrien, dans le nord-est de la Syrie, l’artiste est diplômé de la faculté des beaux-arts de Damas en 1976, section gravure. Youssef Abdelké passe une bonne partie de sa vie dans les geôles de Hafez el-Assad pour avoir rejoint le Parti communiste syrien ou en exil forcé, à Paris, où il obtient un doctorat en arts plastiques. Il dessine au charbon et au fusain des natures mortes, des œuvres colorées mettant en scène des figures humaines dans un univers carcéral. Amnistié 25 ans plus tard, il rentre dans son pays natal et assiste à la répression violente de la révolution syrienne en 2011. Le thème de la mort et de la tragédie humaine toujours présent dans l’œuvre de Youssef Abdelké prend une dimension nouvelle avec la guerre qui ravage son pays. En 2013, il signe une pétition écrite par des intellectuels syriens. Il est à nouveau écroué et ne sera libéré que grâce à une campagne internationale.

Photo : « Bird » (oiseau) de Youssef Abdelké. Photo Galerie Tanit

Mode
Liban

La nouvelle collection de Roni Helou

Présentée en marge de la fashion week parisienne, le couturier libanais à dévoiler sa nouvelle collection printemps-été 2024, qui s’inspire directement de la mode libanaise du XXe siècle. Fidèle à sa conception végane de l’industrie de la mode, la majorité des pièces sont créés à partir de matériaux durables et recyclés.

« La collection est composée de tissus qui ne sont pas faits pour se rencontrer, comme le denim, le jacquard, le filet technique, le taffetas, la popeline, le crêpe et la dentelle, tous provenant de stocks en déshérence, d’articles vintage ou de tissus d’origine végétale. La palette va du noir au rouge, du citron vert cybernétique au rose, du vert basilic aux divers tons de blanc. » – OLJ.

Le jeune créateur est représenté par Maison Pyramidde Group, un plateforme de création dédiée aux talents MENA, qui fut fondée en 2016 et est désormais présente à Paris, Dubaï, Beyrouth et au Caire.

Théâtre
Liban

« La Gazelle de Akka »

La pièce de et avec Raëda Taha se jour à Beyrouth, au théâtre Zoukak.
Attachée de presse de Yasser Arafat par le passé, elle est devenue actrice et auteure, révélée en 2015 dans la pièce « Comment trouver quelqu’un comme toi, Ali ? » où elle s’adressait à son fedayin/martyr de père.

Après son récent monodrame « The Fig Tree » sur la douleur de l’exil, elle propose aujourd’hui de raconter sa Palestine à travers les mots de Ghassan Kanafani.

Nominations
Palestine

La bataille médiatique autour de la Palestine

Les bombes pleuvent sur Gaza et les fake news aussi. Au jeu de la désinformation, les personnalités médiatiques n’y échappent pas. Retour cette semaine sur celles et ceux qui ont fait le buzz en réclamant un cessez-le-feu et en condamnant ouvertement les actions de l’état d’Israël, loin des propos tenus par Sharon Stone, Eva Longoria, ou encore Kim Kardashian.

  • Susan Sarandon, vedette de l’industrie hollywoodienne et connue notamment pour son rôle dans « Thelma et Louise », interpelle ses followers ainsi que la Maison Blanche pour un cessez-le-feu.
  • Mark Ruffalo, figure incontournable d’ « Avengers », salue les appels de cessez-le-feu pour Gaza de certains représentants américains, l’acteur-producteur de 55 ans partage également des articles et témoignages revenant sur la souffrance des enfants de Gaza.
  • Jessica Chastain rappelle à ses 5 millions d’abonnés que « la guerre n’épargne pas les enfants ». Le 18 octobre, elle s’insurge même de voir des publications à l’image du New York Times ou du Washington Post ne couvrir que trop peu les drames dans l’enclave palestinienne. « Nous vivons une époque sombre, et ces journaux tirent des conclusions hâtives pour suivre le rythme des réseaux sociaux qui ne sont pas des sources crédibles ».
  • John Cusack, qui publie sur X  « Ce que j’ai encore entendu, c’est – nous devons libérer la Palestine d’une occupation brutale – des gens inquiets pour leurs proches, dans une zone d’enfer, bloqués sans nourriture, sans eau et sans électricité. Une angoisse profonde face à des gens à qui l’on dit de partir et qui sont bombardés lorsqu’ils partent ».
  • Bella et Gigi Hadid, filles d’un ancien réfugié palestinienne. Au sein des cortèges manifestant pour la paix ou au travers de publications sobres partagées sur les réseaux sociaux, elles se mobilisent pour relayer le combat de leur père Mohammad, également très actif. « Il n’y a rien de juif dans la façon dont le gouvernement israélien traite les Palestiniens », pouvait-on lire sur la page Instagram de Gigi, suivie par près de 80 millions de personnes. « Condamner le gouvernement israélien n’est pas antisémite et soutenir les Palestiniens n’est pas soutenir le Hamas » – Gigi Hadid, compte Instagram.

Au delà des stars occidentales, le vrai buzz de la semaine est celui de l’acteur et présentateur égyptien Bassem Youssef, ancien cardiologue (vidéo). Interviewé par Piers Morgan sur la chaîne Talk TV, l’humoriste égyptien Bassem Youssef, exilé aux États-Unis, a livré son point de vue sans concession sur le conflit israélo-palestinien. Une séquence largement relayée dans le monde arabe, avec des push-lines radicales et grinçantes.

Expositions
Égypte

L’exposition « Forever is Now » d’Art d’Égypte sera lancée aux pyramides de Gizeh

La troisième édition de Forever Is Now, une exposition d’installations organisée par la plate-forme artistique égyptienne Art d’Égypte aura pour toile de fond les pyramides de Gizeh. 14 œuvres au total seront installées dans le cadre de l’exposition, créée par Nadine Abdel Ghaffar, qui se tiendra jusqu’au 18 novembre. Parmi les artistes participants figurent Arne Quinze, Dionysios et Pilar Zeta.

Cinéma
Yémen

Festival du film de Chicago : une nouvelle victoire pour le cinéma yéménite

Le film yéménite « The Burdened » a remporté cette semaine le Gold Hugo Award dans le cadre du concours des nouveaux réalisateurs au 59e Festival international du film de Chicago.

Tourné dans la ville natale du réalisateur, Aden, le film suit la lutte du couple Isra’a et Ahmed qui tente de s’en sortir dans un pays frappé par la misère et la pauvreté. Enceinte d’un quatrième enfant, Isra’a souhaite avorter. C’est tout l’enjeu du film qui donne à voir un pays où le manque de ressources est quotidien. Le scénario est inspiré d’une histoire vraie.

« J’aime beaucoup ma ville et je pense qu’elle doit être documentée et montrée au monde – le patrimoine, les bâtiments, les rues, la culture » – Amr Gamal.

Le film a été présenté en première mondiale dans la section «Panorama» du Festival international du film de Berlin; il a remporté l’Amnesty International Film Award et a décroché la deuxième place de l’Audience Award (prix du public).

Mode
Arabie Saoudite

Fashion Week de Riyad

Plusieurs points:

Une Fashion Week connectée !

La Fashion Week de Riyad collabore pour la première fois avec Snapchat pour présenter les pièces de cinq créateurs saoudiens lors de l’exposition Tasawar qui utilise la réalité augmentée pour relier les domaines physique et numérique. Les marques saoudiennes présentées sont Aram Designs, Atelier Hekayat, Hindamme, Kaf by Kaf et Abadia. L’exposition, qui a commencé le 21 octobre et se terminera le 24 octobre. En ajustant un filtre dans une pièce, le thème est modifié et plonge ainsi les visiteurs dans les univers des différents créateurs et leurs sources d’inspiration. Les visiteurs peuvent même essayer virtuellement certains vêtements.

La salle d’Aram Designs ressemble à une ancienne maison saoudienne de la région du Najd. Les couleurs vives utilisées font partie intégrante de la tentative de la créatrice de mettre en valeur son héritage.

« Vous pouvez porter mes tenues grâce à la technologie de réalité augmentée de Snapchat, qui permet aux visiteurs d’essayer l’article avant de l’acheter, ce qui en fait l’une des technologies les plus récentes de l’industrie de la mode. Cet espace s’inspire d’Aram, qui emprunte une grande partie de son thème à la culture saoudienne, et décoré dans le style des portes et fenêtres du Najd » – Arwa al-Ammari, propriétaire d’Aram Designs, interview pour Arab News.

Une Fashion Week 100% patrimoine !

Cet événement, c’est aussi des marques qui mettent en lumière le patrimoine saoudien, alliant le traditionnel au contemporain. Ainsi, le défilé Tima Abid présente des silhouettes structurées qui s’inspirent des paysages saoudiens : déserts, oasis et montagnes. Les volumes, les couleurs, les tissus, tout rappelle l’Arabie Saoudite. Certaines des mannequins portaient le batoola, un masque de métal traditionnellement porté par les femmes musulmanes arabes.

Quant à la marque KAF by KAF, c’est le marché fermier de Riyad qui est la première source d’inspiration, le marché d’Alrabwah. Les cerises ornent les robes qui se terminent en peau de banane.

Photo : défilé Tima Abid, copyrights Arab News / Huda Bashatah.

Cinéma
Maroc

La nouvelle série de Jamel Debbouze en tournage

Intitulée « Terminal », elle promet de rester fidèle à l’esprit de la série culte H. Cependant, cette fois-ci, l’intrigue ne se déroule pas dans un hôpital mais dans un aéroport.

Le projet qui a été révélé il y a un an compte 12 épisodes de vingt-six minutes. « Réalisée par Jamel Debbouze et Mohamed Hamidi, elle raconte le quotidien, sur terre et dans les airs, de l’équipage le plus drôle, le plus attachant et le plus incompétent de toute l’histoire de l’aviation française » – communiqué de Canal+.

Au casting figurent notamment Ramzy Bedia, Tristan Lopin et Camille Chamoux. A regarder en 2024 !

Gastronomie
Maroc

Abdallah Alghufaily ouvre sa première pâtisserie

Alghufaily est aujourd’hui psychiatre le jour et pâtissier la nuit. Il ouvre sa première pâtisserie cette semaine. Pour ce jeune homme qui s’est mis aux fourneaux grâce aux vidéos et tutoriels publiés sur YouTube, c’est une aventure, qui lui a notamment été permise par la fondation Misk en 2019, qui lui donne la possibilité d’étudier la science de la pâtisserie au Cordon Bleu à Paris.

« J’ai participé au festival du café saoudien et au festival de la gastronomie saoudienne à Riyad, avec des gaufres spécialement conçues, infusées d’épices kleija qui jouent avec les saveurs locales. Les gaufres aux épices kleija ont connu un grand succès et ont voyagé jusqu’à Paris, car la Commission saoudienne de la mode m’a donné l’occasion de participer à la Semaine de la mode de Paris dans le cadre d’un événement pop-up organisé en France pour mettre en valeur les talents créatifs saoudiens. » – Abdallah Alghufaily pour Arab News.

Sa pâtisserie, « Floated », ouvre à Riyad.

« Le nom Floated vient de l’idée que cette boutique n’a pas de menu fixe. Ce que nous faisons, c’est flotter au gré des différentes saveurs. Vous trouverez ici les pâtisseries les plus inattendues et les plus délicieuses à un prix abordable, quelque chose que tout le monde peut apprécier. »

Théâtre
Irak, Palestine

Lyon : une pièce palestinienne forte au festival de théâtre « Sens Interdit »

Avec sa pièce « And here I am », présentée cette semaine en France, le comédien Ahmed Tobasi veut « dire que les Palestiniens existent toujours et existent aussi en tant qu’artistes ».

Le monologue de 80 minutes écrit pour lui par l’auteur irakien Hassan Abdulrazzak raconte sa naissance dans un camp de réfugiés en Cisjordanie, son engagement armé contre Israël à l’adolescence, ses quatre ans en détention et sa reconversion dans le théâtre à sa sortie de prison, au sein du Freedom Theater de Jénine (Cisjordanie) jusqu’à l’assassinat du directeur de la troupe, son mentor.

C’est « une histoire vraie, qui parle de choses concrètes, de situations qui font comprendre ce que c’est que de grandir pour un jeune Palestinien », explique à l’AFP le comédien de 39 ans marqué par les Intifada (1987-1993 et 2000-2005).

Montée en 2016, cette pièce en arabe et en anglais, surtitrée en français, a déjà été jouée en Angleterre et en France. Elle était présentée à Lyon (centre-est) cette semaine dans le cadre du festival de théâtre engagé « Sens Interdit ».

Copyrights : Jeff Pachoud, AFP.

CalligraphieConférences
Monde Arabe, Arabie Saoudite

Séminaires sur la calligraphie arabe

Les séminaires, auxquels ont participé des calligraphes, des artistes, des chercheurs et des experts internationaux dans le domaine, ont eu lieu en conjonction avec la deuxième exposition « Scripts et calligraphie : chemins vers l’âme », qui s’est tenue au Centre des Arts de Médine du 15 octobre au 23 décembre.

Il s’agit d’une initiative du ministère de la Culture, qui a organisé une série de séminaires présentant les pratiques traditionnelles et contemporaines de la calligraphie arabe, ainsi que l’importance culturelle et esthétique de cette forme d’art.

Plusieurs spécialistes sont présents : Bayan Barboud, Azza Fahmi, Huda AbiFares, Nada Shabout, Timo Nasseri, Ahmed Rizk, …

NominationsPeintureVente aux enchères
Arabie Saoudite

Vente Sotheby’s : Mohammed Al-Saleem bat des records à Londres

L’artiste saoudien Mohammed Al-Saleem a battu cette semaine un record du monde pour les artistes saoudiens lors de la vente Sotheby’s 20th Century Art/Middle East à Londres. L’œuvre qu’il a réalisée en 1986 – inspirée de l’horizon de Riyad qui rayonne depuis le désert – a coûté 1,1 million de dollars, soit sept fois son estimation d’avant-vente, et le record mondial pour un artiste saoudien mis aux enchères.

Cette œuvre sans titre de 1986, selon Alexandra Roy, responsable des enchères, « bannit essentiellement la forme et le paysage, réimaginant les dunes lointaines de l’horizon désertique à travers des plaques de couleur contenues, qui émergent comme si elles luttaient les unes contre les autres sur la surface de l’image. »

Vente aux enchères
Monde Arabe

Christie’s organise une nouvelle vente aux enchères d’art contemporain arabe

La vente présente des œuvres d’artistes tels que Mahmoud Said, Mohamed Melehi et Etel Adnan, avec une sélection de pièces exposées à Dubaï du 23 au 26 octobre.

« La collection que nous vendons est probablement la plus solide et la plus impressionnante mise sur le marché depuis très, très longtemps », déclare Ridha Moumni , vice-président de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord chez Christie’s. « Presque tous les artistes que nous avons sont des superstars. »

La collection Dalloul est considérée comme l’une des plus importantes dans le domaine de l’art arabe moderne et contemporain. La collection a été créée par les collectionneurs Ramzi Dalloul et Saeda El Husseini Dalloul. Le couple a commencé à acquérir des pièces dans les années 1970 ; la collection est désormais supervisée par leur fils, Basel Dalloul, et son institution d’arts visuels de Beyrouth, la Ramzi et Saeda Dalloul Art Foundation (Daf).

Une sélection des œuvres de Marhala a été exposée à la Frieze London, qui s’est terminée dimanche. Une sélection de pièces sera exposée à la succursale de Christie’s à Dubaï du 23 au 26 octobre, avant une visite à Londres du 1er au 8 novembre.

Photo : « Palm Tree » d’Ibrahim El-Salahi.

CalligraphieExpositions
Émirats Arabes Unis

Dubai : biennale de la calligraphie

Les œuvres calligraphiques d’artistes du monde entier peuvent être vues dans tout Dubaï lors de la toute première biennale de calligraphie de la ville. Organisé par le Dubai Culture and Arts, l’événement se déroule jusqu’au 31 octobre et célèbre la beauté diversifiée de cette forme d’art et les variétés de calligraphie du monde entier.

La biennale comprend 19 expositions réparties dans plus de 35 lieux à Dubaï présentant des calligraphies utilisant huit langues réalisées par des artistes du monde entier, notamment du Moyen-Orient, d’Afrique, des Amériques et d’Asie.

Dans le cadre de la biennale se déroule également la 11e édition de l’exposition internationale de calligraphie arabe de Dubaï au musée Etihad, présentant plus de 75 œuvres d’art réalisées par une cinquantaine de calligraphes de 17 nationalités et organisée par Dubai Culture en collaboration avec Dubai Collection et Art Dubai.

Arts Urbains
Arabie Saoudite

Riyad : premier festival de street-art

L’événement accueille trente artistes locaux, régionaux et internationaux, du 15 novembre au 6 décembre. L’initiative est curatée par Cedar Lewisohn et l’artiste saoudienne Basmah Felemban. Elle est organisée par la Commission des arts visuels, qui fait partie du ministère saoudien de la Culture, et fait suite à Noor Riyadh, la célébration annuelle qui illumine la capitale saoudienne avec des installations lumineuses depuis trois ans.

Des peintures murales, des sculptures et des événements organisés par des artistes régionaux et internationaux seront présentés au festival, qui comprendra également des discussions, des conférences et des ateliers explorant l’histoire du street art.

Arts plastiques
Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis

Les œuvres des finalistes du Prix Jameel sont désormais exposées à Dubaï

Des artistes de huit pays, dont les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, réinterprètent la tradition islamique d’une voix contemporaine. L’exposition se tient au Jameels Arts Centre de Dubaï, dans le cadre de l’exposition « Jameel Prize: Poetry to Politics » avec des artistes d’Inde, d’Iran, du Liban, du Pakistan, d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Royaume-Uni.

Les artistes et leurs œuvres ont été finalistes du Jameel Prize en 2021, un prix triennal fondé par le Victoria and Albert Museum en partenariat avec Art Jameel pour l’art contemporain et le design inspirés de la tradition islamique. Cette édition avait été remportée par le saoudien Ajlan Gharem, intitulée « Paradise has many gates ».

« La structure reproduit la conception et la fonction d’une mosquée traditionnelle, mais est constituée de grillages en forme de cage associés aux clôtures frontalières et aux centres de détention de réfugiés. Pour l’Occident, l’installation sert à démystifier la prière islamique pour les non-musulmans, en s’attaquant à la peur de l’autre au cœur de l’islamophobie. L’artiste invite des personnes de tous horizons, de toutes religions, à passer du temps ensemble dans cet espace. » – communiqué.

Danse
Irak

Leezan Salam et le ballet

« Mes ambitions pour le ballet en Irak sont de se développer davantage, d’augmenter le nombre de ballerines et d’avoir une équipe nationale de ballet irakienne » – la danseuse Leezan Salam pour The National.

Salam est diplômé de l’École de musique et de ballet de Bagdad, une institution avec une riche histoire remontant à plus de 55 ans. Malgré cela, le ballet reste une forme d’art controversée et souvent stigmatisée dans la société conservatrice irakienne. Cependant, Salam est passionné par l’idée de faire revivre cet art, d’éduquer le public et de le présenter sur la scène nationale et internationale.

Le manque d’installations adaptées au ballet dans la région était un défi constant pour Salam et ses élèves. Mais Salam n’a pas abandonné et a pu travailler avec l’école internationale Cadmus de Bagdad comme lieu de création et de développement de son académie de ballet.

Aujourd’hui, Salam enseigne à plus de 30 étudiants âgés de 5 à 18 ans. C’est une évolution qu’elle considère comme une étape importante pour ses rêves personnels et pour la communauté du ballet irakien.

Vente aux enchères
Monde Arabe

Dans quelle mesure le marché de l’art au Moyen-Orient sera-t-il affecté par les événements politiques ?

Résumé d’un article passionnant publié par The National le 25 octobre, et proposé par Mélissa Gronlund.

Alors que le Moyen-Orient connait aujourd’hui une nouvelle guerre dont les implications restent encore incertaines, les grandes maisons de ventes aux enchères tenaient des événements importants en Occident, à l’instar de Sotheby’s et de sa vente à Londres. Avec près de 123 lots, la vente était la plus importante de l’année pour la maison de puis 2016 à Londres. Récoltant un total de 4,8 millions de pounds, elle est un record pour Sotheby’s.

« Alors que les maisons de vente aux enchères gardent toujours confidentielle l’identité de leurs acheteurs, les enchères houleuses pour des œuvres particulières ont coïncidé avec l’entrée de nouveaux enchérisseurs (Arabie Saoudite) sur le marché de toute la région », explique Meagan Kelly Horsman, directrice générale de Christie’s Moyen-Orient.

Et de plus en plus de collections saoudiennes sont mises aux enchères. La vente Sotheby’s comprenait des œuvres de Shatha Ibrahim Al Tassan, une importante collectionneuse de Riyad qui a fondé la Hewar Art Gallery dans la capitale saoudienne en 2006. Les œuvres d’Al Tassan figuraient parmi trois autres collectionneuses féminines de la vente – dont feu Rasamny, collectionneuse admirée qui était un fervent défenseur de l’art du Moyen-Orient, en tant que première présidente de la Royal Academy et membre des comités d’acquisition de la Tate et du British Museum pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Sotheby’s a également proposé des œuvres de Sadik, le collectionneur palestinien qui vit au Koweït et qui a également constitué une collection extrêmement respectée d’art du Moyen-Orient et international.

Même si les événements politiques évoluent, la base croissante d’acheteurs sur le marché du Moyen-Orient – ​​et la course aux chefs-d’œuvre – devraient faire progresser le marché.

Photo : le tableau Septième Croix n° 229 de l’artiste palestinienne Samia Halaby, réalisé en 1969, a dépassé son estimation pour atteindre 381 000 £. Photo de : Sotheby’s.

Nominations
Palestine

Dalal Abu Amneh assigné à résidence suite à une publication sur les réseaux sociaux

Abu Amneh, citoyenne israélienne, a été arrêtée après avoir publié un emoji du drapeau palestinien avec les mots « Il n’y a de vainqueur que Dieu » à ses plus de 340 000 abonnés sur Instagram. Le message a depuis été supprimé.

Elle a été accusée de promouvoir un discours de haine et d’incitation à la haine par les autorités israéliennes. La chanteuse a été libérée sous caution et assignée à résidence. Les avocats des droits civiques affirment que les autorités israéliennes interprètent toute expression de solidarité avec les Palestiniens de Gaza comme une incitation.

Post sur son Instagram : « Mon corps, affaibli par mes trois jours de grève de la faim, est désormais plus fort. Ma foi en Dieu est plus profonde. Ma conviction dans mon message et ma tâche a été décuplée. Ils ont essayé de me dépouiller de mon humanité, de faire taire ma voix, et m’ont humilié de toutes les manières. Ils m’ont insultée et m’ont menotté les mains et les pieds, mais ils m’ont rendu plus fier et plus digne. » – Dalal Abu Amneh.

Littérature
Monde Arabe

Existe-t-il un marché pour la littérature arabe en Europe ?

Suite à la décision de la Foire internationale du livre de Francfort d’annuler la cérémonie de remise de prix à l’auteure palestinienne Adania Shibli, les éditeurs arabes se demandent quelle est leur place dans ce secteur.

S’exprimant dans le cadre de l’événement Littératures arabes en Europe, l’une des trois tables rondes organisées par le Sheikh Zayed Book Award , Fahndrich affirme que les romans arabes commercialement avisés ne trouvent pas un écho en Allemagne.
Hartmut Fahndrich est un intellectuel et traducteur allemand qui a notamment traduit les œuvres de l’égyptienne Salwa Bakr et du syrien Zakaria Tamer, ainsi que de Naguib Mahfouz et Alaa Al Aswany.

« Je ne veux pas donner l’impression que je suis durablement pessimiste. Mais d’après ce que je vois, les grandes maisons d’édition allemandes n’ont pas montré de réel intérêt pour la littérature arabe. »

Anne Millet a fondé Leila, une plateforme en ligne promouvant la traduction et la distribution de romans d’auteurs arabes résidant en Europe.Fondée par des organisations littéraires internationales, des auteurs et des universitaires, et en partie financée par l’Union européenne, Leila a été lancée ce mois-ci et constitue un guide de ressources impressionnant pour les éditeurs intéressés.

« Nous ne sommes pas une institution en soi mais un projet construit sur le constat commun entre nos partenaires qu’il existe un manque de traduction de la littérature arabe vers les langues européennes de la part des Arabes vivant à l’étranger en Europe » – Anne Millet.

Photo : Hartmut Fahndrich, spécialiste de la littérature allemande, à la Foire internationale du livre de Francfort. Copyrights : Zoran Mircetic / Centre de langue arabe d’Abu Dhabi

Littérature
Maroc

« Le Petit Rachid », le nouvel ouvrage de Rachid Sguini

Après le succès du Petit Manuel antiraciste pour les enfants (mais pas que !!!) et le très remarqué et nostalgique Souvenirs du Bled, Rachid « Rakidd » Sguini revient avec une nouvelle madeleine de papier : « Le Petit Rachid », où il partage ses souvenirs d’enfant issu de l’immigration certes, mais surtout de fan de Dorothée pendant les années Mitterrand. Un livre plein de trucs pas bons pour la santé et de petits traumatismes d’enfance. Savez-vous ce que veut vraiment dire « Insh’Allah » ? Ce qu’est un cashir ? Qui servait de télécommande de secours ? Un livre au ton doux, nostalgique et plein d’humour comme seul Rakidd sait nous les conter.

Littérature
Algérie

« Nancy-Kabylie » de Dorothée-Myriam Kellou aux éditions Grasset

« T’es en quête ! ». Voilà ce qu’un jour, sa meilleure amie lance à Dorothée Myriam Kellou. De quoi, elle l’ignore. Pourtant tous les indices sont là. Son apprentissage de la langue arabe, son parcours intellectuel, ses voyages, et le besoin de rappeler les origines algériennes de son père. Que sait-elle de sa jeunesse ? Peu de choses. Il l’invite donc à relire un projet de film qu’il lui avait adressé quelques années auparavant. Dorothée y découvre qu’en 1960, son père et sa famille ont été contraints de quitter leur village de Mansourah, où des populations avaient été déplacées sous le contrôle de l’armée française. Chapitre mal connu d’une guerre sur laquelle beaucoup d’ombres demeurent.
Dorothée Myriam Kellou tente d’y apporter sa part de lumière. De Nancy où elle a grandi, en passant par l’Égypte, la Palestine et les Etats-Unis, la jeune femme vogue pour mieux s’ancrer. Dans ce livre très personnel, Dorothée remonte le temps, celui où ses parents – Catherine, jeune française en voyage solidaire en Algérie, et Malek, jeune réalisateur algérien aux sympathies communistes -, se sont connus et aimés. L’autrice évoque aussi son enfance, sa double culture, la force et les tiraillements qu’elle engendre. Le poids du silence en héritage : la guerre, les déplacements de population, les camps. Toutes ces vérités qu’on tait, la violence éprouvée quand enfin elles éclatent. Avec son père, Dorothée retournera sur les lieux de cette histoire traumatique : une maison, un arbre, des témoins d’alors la feront resurgir. Père et fille en feront un film, et ainsi, répareront l’oubli.
Enquête, récit intime, réflexion sur l’histoire, la mémoire, l’identité et la transmission, voyage initiatique, hommage au père et à son pays : ce premier texte de Dorothée Myriam Kellou est inclassable et remarquable pour cette raison même. Il tâtonne, interroge, raconte une Algérie tantôt douloureuse, tantôt rêvée, ouvrant la voie de l’apaisement et de la réconciliation.

Cinéma
Algérie

Hafsia Herzi dans « Le Ravissement »

Pour son premier long-métrage, Iris Kaltenbäck s’intéresse à la vie de Lydia, sage-femme très investie dans son travail qui est en pleine rupture amoureuse, au même moment où sa meilleure amie Salomé lui annonce qu’elle est enceinte et lui demande de suivre sa grossesse. Pour « Le Ravissement », l’actrice Hafsia Herzi a fait un stage d’immersion avec des sages-femmes où elle a notamment aidé les bébés à naître.

« Je me suis mise à la place de Lydia. J’ai essayé de comprendre, sans la juger, pourquoi elle va jusqu’au bout de son geste. J’ai essayé de m’inspirer de toutes ces personnes qui commettent l’irréparable. Elles sont souvent discrètes. On ne les voit pas venir, comme un enfant qui s’apprête à faire une bêtise. Ce qui m’intéressait, c’est ce côté un peu mystérieux. J’ai essayé d’en dire le moins possible, de ne pas être trop expressive et de ne pas trop laisser deviner ce qu’elle ressent. » – Hafsia Herzi pour France Info.

DanseNouveaux talents
Palestine

Nouveau talent : Amir Sabra

Amir Sabra est un danseur et chorégraphe qui est actuellement directeur de la Stereo48 Dance Company. Il débuté en tant que danseur break-dance en 2008, puis a rejoint le groupe de danse Hawaieh avec qui il a représenté la Palestine dans plusieurs concours de danse au Danemark, en Belgique et en Jordanie. En 2015, il rejoint le spectacle de danse belgo-palestinienne « Badke » du chorégraphe Koen Augustijnen/ Les Ballets C de la B.

En 2017, il a été danseur et responsable des répétitions pour le théâtre Ya Samar Dance. En 2017, il commence sa carrière chorégraphique avec sa première pièce « Hiphopgeez » et il est actuellement en résidence en France pour travailler sur sa quatrième production de danse « Journey to Jerusalem », une nouvelle production de Stereo48, dont il est le fondateur.

Stereo48 est une jeune organisation palestinienne œuvrant dans le domaine des arts du spectacle et en particulier de la danse contemporaine et du théâtre. Elle est fondée en 2014 par un groupe de break-dancers de la ville de Naplouse. Leur mission est de mettre en avant la scène artistique et du spectacle vivant en Palestine à travers plusieurs programmes : la production de spectacles de danse et de théâtre, des ateliers et des cours de hip-hop dans les camps de réfugiés et toujours croire en l’impact positif de la culture sur les personnes vivant dans des zones marginalisées. De plus, leur Dance Competitions Program est un concours de danse qui se concentre sur l’expansion et la diffusion de la culture de la danse et du hip-hop et qui encourage les professionnels à participer à des concours amicaux.

Festivals
Golfe Persique, Arabie Saoudite

Festival Al-Nahham

Le festival, organisé par l’Autorité saoudienne du théâtre et des arts du spectacle, comprend plusieurs activités dans la ville de Damman, du 27 octobre au 2 novembre. Sont prévus des pièces de théâtre, des expositions et un concours artistique « Nahma » auquel participent des artistes de tous les pays du Conseil de coopération du Golfe, dans le but de mettre en valeur des arts marins.

Monde Arabe, Golfe Persique, Palestine

42 pays arabes et asiatiques diffusent conjointement avec la télévision palestinienne

Dans une démonstration d’unité et de solidarité, 42 pays arabes et asiatiques ont accepté de participer à une émission conjointe avec la télévision palestinienne. Cet effort de collaboration est organisé par l’Union des Radiodiffusions et Télévisions de l’Organisation de la Coopération Islamique en partenariat avec la télévision palestinienne et a été diffusé le 19 octobre à 13h00 GMT pendant une heure.

Il convient de noter que la coordination de cette émission conjointe spéciale a été dirigée par le Dr Amr Al-Laithi, président de l’Union de la radio et de la télévision de l’Organisation de la coopération islamique, et le ministre Ahmed Assaf, chef des médias officiels palestiniens. L’initiative vise à montrer son soutien à la cause palestinienne et à remédier aux graves violations résultant de l’agression israélienne.

La télévision palestinienne, grâce à son réseau de correspondants, assurera une couverture complète et une grille de programmes dédiée pour transmettre une image complète de Gaza et de tous les territoires palestiniens. Ce contenu sera diffusé sur les chaînes de télévision et de radio des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique.

Maghreb, Palestine

Lettre de solidarité du Maghreb envers la Palestine

Le Réseau de décolonisation nord-africain, qui comprend un groupe d’intellectuels du Maghreb, publie une pétition condamnant les crimes de l’occupation en Palestine et affirmant qu’il n’y a pas de paix sans libération du colonialisme en Palestine.

Parmi les signataires de la pétition de soutien aux Palestiniens figurent : Fadma Ait Mous, Mohamed Nour El-Din Afaya, Najib Aksabi, Younes Agray, Mehdi Aliwa, Abdel-Ahad Al-Sabti, Walid Ayoub, Mahi Binbin, Rahal Boubrik, Moubarak. Bouhachi, Latifa Bouhasini, Yasmine Al-Shami, Shawqi Al-Hamel., Ali Al-Safi, Nadia Jassous, Hisham Hudhayfah, Idris Ksikes, Salah Al-Din Al-Muaizi, Khaled Al-Yalamahi, Donia Mesfer, Karima Nadir, Hassan Rashiq, Muhammad Samouni et Abdullah Taïa.

Les intellectuels signataires ont affirmé que « le silence retentissant de la communauté internationale concernant les crimes de guerre commis aujourd’hui en Palestine est un argument supplémentaire selon lequel la différenciation raciale entre les races a toujours été au cœur des projets coloniaux et impériaux occidentaux. »

La pétition mentionne également « l’importance morale et politique du retrait des accords de normalisation, qui ne font qu’accroître le sentiment d’Israël de sa capacité à échapper aux sanctions ».

LittératureNécrologie
Palestine

Décès de Heba Abu Nada

La romancière, poète et éducatrice Heba Abu Nada a été tuée dans sa maison au sud de la ville de Gaza par une frappe aérienne israélienne. Elle avait trente-deux ans.

Dans son dernier tweet , écrit en arabe le 8 octobre, l’auteur a écrit : « La nuit de Gaza est sombre sans la lueur des roquettes, calme sans le bruit des bombes, terrifiante sans le confort de la prière, noire sans la lumière. des martyrs. Bonne nuit, Gaza. »

En 2017, Abu Nada avait remporté le prix Sharjah de la créativité arabe pour « Oxygen is Not for the Dead ».

LittératureNécrologie
Palestine

« Amman – Jérusalem 70 km »

La galerie Cairo Amman Bank accueille l’exposition « Amman – Jérusalem 70 km » de Hani Hourani, qui comprend 40 œuvres qui racontent la proximité des deux villes. Toiles, bois, canevas mais aussi huile, acrylique et photographie, l’artiste mélange les supports et les matières pour raconter l’histoire des deux cités, si proches et si lointaines, séparées par la colonisation.

Hourani appartient à la génération fondatrice du mouvement plastique jordanien. Il a commencé à peindre au début des années 1960 et a étudié auprès de grands artistes de la première génération, tels que Mohanna Durra, Saleh Abu Shindi et Tawfiq Sayed.

Musique
Monde Arabe

Mazzika Orchestra célèbre les Divas arabes à Paris

« e Fairouz à Oum Kalthoum, en passant par Warda, ces femmes ont fasciné plus d’une génération. Chacune d’entre elle a tracé un parcours unique et arboré un style distinct, mais toutes ont incarné le rêve d’une société égalitaire et progressiste. Aujourd’hui encore, elles restent le symbole d’une époque dorée, pleine de fougue, de rêve et d’espoir. Mazzika Orchestra, qui s’est donné pour vocation de faire renaître les légendes de la musique arabe, revisitera les plus beaux airs de leurs répertoires et réinventera quelques joyaux, raretés du Live lors de ce concert. » – communiqué de presse.

Le concert se tient au Bataclan les 8 et 9 décembre prochain.

Arts du cirque
Maroc

Paris : spectacle « Fiq ! » du groupe acrobatique de Tanger à la Villette

Communiqué : « La jeune garde du Groupe Acrobatique de Tanger laisse libre cours à son énergie, sa souplesse et son humour, pour une étourdissante collection de numéros à la croisée des disciplines. Un réveil haut en couleur. Soit quinze artistes choisis lors d’une grande audition qui a eu lieu au Maroc à l’automne 2018. Leurs spécialités ? Acrobatie au sol traditionnelle et moderne, danse, break, taekwondo ou foot freestyle. Un mélange de styles, de personnalités et de techniques, qui donne au collectif une vitalité unique. Pour la mettre en scène, Maroussia Diaz Verbèke a imaginé une lumineuse collection de numéros acrobatiques, avec la fantaisie pour seule règle. On y croise des cagettes en plastique rouge, une moto, un ballon de foot et mille astuces magiques. Pour la mettre en son, DJ DINO est sur scène et le rap n’est pas loin. Pour la colorer, l’univers visuel du photographe Hassan Hajjaj inspire les vêtements et entoure les acrobates. FIQ ! (RÉVEILLE-TOI !) est porté par une joie qui s’immisce dans chaque idée, sketch ou citation. En puisant dans la tradition de l’acrobatie marocaine et l’énergie de la jeunesse, le spectacle crée une alchimie moderne. Le regard à la fois tendre, profond et ludique de quinze jeunes sur leur Maroc d’aujourd’hui. »

A voir du 8 novembre au 2 décembre.

Les revues récentes

28 - 12 - 23
N°98

"عيب" par Sarah Bahbah Artiste et réalisatrice palestinienne et jordanienne, Sarah Barbara grandit dans une famille conservatrice en Australie. Son art est son exutoire, l'expression d'une frustration et d'un rejet absolu des tabous qu'elle a connus dans son enfance et adolescence. En 2020, elle explose sur la scène internationale avec sa série "3eib" (عيب en arabe, une exclamation régulièrement employée, traduisant à la fois un sentiment de honte et d'interdit). Provocantes, les photographies sont souvent accompagnées de sous-titres en anglais et en arabe, donnant la parole aux femmes et à leur désir. La jeune artiste a depuis été publiée par de grandes publications à l'instar du New York Times, de Forbes, de Vogue, The Cut ou encore Vice. En 2023, elle publie son premier ouvrage artistique, "Dear Love".

21 - 12 - 23
N°97

« J'ai 33 ans et je n'ai jamais pris l'avion » Il a fallu cinq ans à Abdel Rahman Zagout, un photographe gazaoui, pour réaliser un projet à la frontière égyptienne avec Gaza qui lui a valu le concours de photographie 2018 de la Croix-Rouge, et dont est issue cette photographie de ce jeune palestinien, les mains ouvertes face à une vitre fermée. Abdel Rahman Zagout a suivi une formation dans le domaine des médias à l'université Al-Aqsa et obtenu son diplôme en 2008. Il travaille depuis dix ans comme photo-journaliste et consultant en photographie indépendant. Ses images mettent en lumière l'amère réalité de la vie quotidienne des habitants de Gaza. Son projet raconte les rêves et les espoirs des Palestiniens, brisés par la pauvreté et les clôtures. La majorité des photos ont été prises au point de passage de Rafah, qui relie Gaza à l'Egypte. Il est considéré comme la principale porte de sortie de Gaza, et n'est ouvert que de façon sporadique. Le travail d'Abdel Rahman offre un regard intime sur la vie des jeunes de Gaza et laisse transparaître un sentiment d'isolement et de désespoir.

14 - 12 - 23
N°96

@dyaladesigns "Aussi cliché que cela puisse paraître, j'ai été créatif depuis toujours. D’une certaine manière, j’ai toujours su que c’était ce que je voulais faire le reste de ma vie. Je n’ai jamais été autant passionné par autre chose que par l’art et le design, alors pourquoi passerais-je ma vie à faire quelque chose que je n’aimais pas vraiment ? C'est ma passion et j'ai l'intention d'utiliser ma créativité pour faire une différence dans ce monde." "En tant qu'artiste palestinienne, je ressens définitivement la responsabilité d'utiliser ma plateforme pour mettre en lumière les conflits en cours et exprimer mes émotions à leur égard d'une belle manière. L'art est ma passion, et mon pays est ma passion, donc combiner ces deux aspects de ma vie, c'est quelque chose qui m'enthousiasme et me motive. Mon travail est le reflet de mon identité, et j'estime qu'il est important de représenter ceux qui ont l'impression que leur voix n'est pas toujours entendue. Je veux que les gens regardent mon travail et voient la beauté et la pertinence de qui ils sont et d’où ils viennent. J’ai l’impression que c’est notre devoir mondial de montrer notre soutien et de nous unir en cas de besoin. J'ai l'impression que mon travail met en valeur l'importance de l'acceptation et de l'inclusion. Compte tenu du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, où les gens sont bombardés par une société numérique irréaliste, mon art joue un rôle pour briser ces frontières et redéfinir ces attentes." Dyala Moshtaha

07 - 12 - 23
N°95

« Je continuerai à dessiner jusqu'à ce que la Palestine soit libre. Je continuerai à dessiner le drapeau palestinien partout dans les rues d’Égypte. » - Mohamed Moataz Mohamed Moataz a décoré l'un des plus anciens quartiers du Caire, Al-Khalifa, qui est par ailleurs inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979. Il s'agit de quatre peintures murales qui dénoncent l'horreur du génocide de Gaza. Mohamed Moataz a décoré l'un des plus anciens quartiers du Caire, Al-Khalifa, qui est par ailleurs inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979. Il s'agit de quatre peintures murales qui dénoncent l'horreur du génocide de Gaza. La carrière de street-artist de Mohamed Moataz a débuté dans les rues de la capitale égyptienne avec des œuvres célébrant le patrimoine arabe, avec des figures iconiques à l'instar de celles de la star du football Mohamed Salah, ou encore de l'Astre de l'Orient, Oum Kalthoum. Cependant, l'actualité l'a vite rattrapé, et ces derniers mois, il s'est exclusivement concentré au génocide perpétré par l'Etat d'Israel à Gaza.

30 - 11 - 23
N°94

Gaza, Trève humanitaire, 28 novembre 2023. Mohammed Salem est un photojournaliste palestinien basé dans la bande de Gaza. Il est titulaire d'un diplôme en médias de l'Université Al-Azhar de Gaza. Mohammed travaille avec Reuters depuis 2003, couvrant principalement le conflit entre Palestiniens et Israéliens. Il a reçu le prix médiatique du Dubai Press Club, remporté le concours international de photos de presse en Chine en 2004 et a reçu le second prix dans Spot News au concours mondial de photos de presse en 2010. Ses dernières photos de la bande de Gaza en octobre 2023 ont été sélectionnées par Reuters parmi les "meilleures photographies presse de l'année 2023". “A picture should not be taken just with the eye; it should have a meaning in the heart” - Mohammed Salem.

23 - 11 - 23
N°93

"Un garçon mangeant de la pastèque", Adam Rouhana "Il y a un certain nombre de choses qui me viennent à l'esprit quand je regarde cette image et, honnêtement, il s'agit du garçon… C'est un peu comme s'il faisait l'amour avec la pastèque, non ? Voilà à quoi cela ressemble. C'est donc cette idée, je suppose, d'une passion pour la terre et de sa propre relation avec la terre. Vous pouvez voir qu'il est dans cette sorte d'oliveraie et que la terre est autour de lui." N.B. La pastèque est un symbole de la Palestine. Adam Rouhana est un jeune photographe palestinien diplômé d'Oxford. Il a grandi à Boston. Chaque année, il retourne dans son pays d'origine et s'intéresse à la jeunesse palestinienne, qui constitue la moitié de la population. Un soldat, une clôture, un terrains de football, mais aussi des fous rires, des saltos sur la plage et des rentrées scolaires. Ce sont ces infrastructures, ces personnages et ces émotions du quotidien que capture le jeune photographe, qui prévoit sa première exposition avec les commissaires Zainab Hasoon et Sara bin Safwan, au Guggenheim Abu Dhabi. Il revendique "la permission de raconter" (permission to narrate) développée par Edward Saïd, soit le parti pris de partager une histoire individuelle, et non collective, non dicté par un régime oppressif ou enfermé dans un prisme donné à l'instar du conflit israélo-palestinien. Adam Rouhana propose ainsi de nouvelles perspectives et de nouveaux récits de la Palestine. « Au lieu de reproduire les représentations de la Palestine occupée qui sont si omniprésentes et si évidentes, j'ai pu capturer les moments les plus calmes et essayer de travailler à la création de nouvelles représentations de la Palestine » – Adam Rouhana

09 - 11 - 23
N°92

"Climbing walls", Khaled Hourani Né à Hébron, Khaled Hourani est artiste, écrivain, commentateur, commissaire d'exposition et figure incontournable de la scène artistique palestinienne. Evoluant au sein d'un système socialement et politiquement contraint, il transmet par son travail les obstacles auxquels font face les Palestiniens sous occupation, mais aussi l'importance des nuances qui imprègnent toute relation sociale. Dans son projet phare de 2011, "Picasso en Palestine", Hourani est parvenu à emprunter le "Buste de Femme" de Picasso au Van Abbemuseum (Pays-Bas), pour l'exposer à Ramallah. Le symbole était puissant, sachant que l'œuvre avait été peinte pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui était déjà un processus de prêt inhabituel s'est transformé en un bourbier politique étant donné que la Palestine n'était pas - et n'est toujours pas - reconnue internationalement comme un État, rendant impossible une assurance internationale de l'œuvre. Le tableau a dû être gardé militairement : aucune compagnie d'assurance n'a pris le risque d'accepter de couvrir le tableau. L'oeuvre de Picasso était exposée dans une salle spécifique, toujours avec deux gardes. Une photographie de la situation a été prise à l'époque, et a depuis été exposée à de multiples reprises. Une mise en abyme qui révèle la complexité et la lutte constante d'une vie sous occupation.

30 - 11 - 23
N°91

"Kiss of Freedom", Rami Kanso Rami Kanso est un graphiste, motion designer et artiste visuel libano-slovaque basé à Doha. Il travaille actuellement à Alaraby TV. Rami concilie son travail dans le secteur de la radiodiffusion avec sa passion pour l'animation créative. Il a été chef des visuels pour la production musicale du West End "Umm Kulthum : The Golden Era", dont la première a eu lieu au London Palladium en mars 2020. Il a également co-produit et co-réalisé une série de vidéos poétiques primées avec sa femme, Dana Dajani. En octobre 2019, le dessin de Rami pour la révolution libanaise est devenu une icône virale du mouvement de résistance. Son art mêle la calligraphie, le collage, le travail de la texture, et celui de la typographie et du symbolisme pour exprimer l'identité arabe contemporaine.

26 - 10 - 23
N°90

"Women sleeping" by Malak Mattar "Être féministe, ce n'est pas haïr les hommes ; c'est croire que les hommes et les femmes ne sont pas obligés de rivaliser entre eux, mais qu'ils se complètent. Cette harmonie peut exister entre deux genres lorsqu’il y a égalité et reconnaissance des rôles et des capacités de chacun, sans dégrader le status de quiconque." Malak Matar est né en 1999 dans la bande de Gaza. Elle a commencé à peindre en 2014 pour échapper à l'agression et à la violence qu'elle et sa famille subissaient quotidiennement lorsqu'elles vivaient dans la bande de Gaza. Sa première exposition personnelle, qu'elle organise un an plus tard, à l'âge de quinze ans, lui permet de nouer des liens avec des journalistes internationaux et de faire reconnaître ses œuvres sur les réseaux sociaux. Après avoir obtenu la distinction de meilleur lycéen de la bande de Gaza (et de deuxième meilleur de toute la Palestine), Malak Matar a quitté Gaza en 2017 pour étudier les sciences politiques en Turquie. Elle publie un livre bilingue arabe-anglais pour enfants, intitulé "Grandma's Bird", qui porte sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, avec des écrits et des dessins qui décrivent sa propre expérience.

19 - 10 - 23
N°89

"Palest*n*ens : une histoire de déplacement et de douleur. Pendant des décennies, le monde a été le témoin silencieux de leur déplacement, du bombardement de leur refuge et de la perte d'êtres chers. Aujourd'hui, sans accès à la nourriture, à l'eau ou aux médicaments, ils sont confrontés à la décision angoissante de quitter des terres qui leur sont chères, avec l'incertitude de leur retour, ou tout simplement, de mourir. Leur histoire s'inscrit dans celle, plus large, des réfugiés du monde entier. L'emplacement de cette oeuvre n'a pas été ajouté pour éviter le shadowbanning auquel j'ai été confronté ces derniers jours." - déclaration de l'artiste visuel et graphiste égyptien Hassan Ragab, au sujet du drame que vit Gaza aujourd'hui, connu de tous. Le mot "Palestiniens" a été amputé de plusieurs lettres, pour éviter la censure qui sévit actuellement sur les réseaux sociaux. Hassan Ragab a suivi une formation en architecture, et vit actuellement en Californie du Sud. Entre design, rénovation de meubles, installations, et graphisme, il participe au développement de l'art numérique et notamment de l'utilisation de l'Intelligence Artificielle dans ce domaine.