Revue culturelle
L'image de la semaine
"No Eyes", 2022, Mohammed Nammoor
Photographe autodidacte, Mohammed Nammoor utilise son appareil photo pour documenter le quotidien des Syriens, notamment dans les rues de Damas. Le photographe inclut dans sa pratique l'écriture ainsi que la vidéo, étant passionné de cinéma.
La quête identitaire, le voyage de l'enfance, les injustices tout comme l'après-guerre sont les thématiques qui nourrissent son travail, expliquant qu'il coopère régulièrement avec des agences locales et des organisations internationales à l'instar de l'Unicef ou du Croissant-Rouge arabe syrien.
Exposé en 2021 à la galerie espagnole Arte dos Ajolotes, Mohammed Nammoor a été sélectionné en juin dernier pour le Programme de photographie documentaire arabe 2022 - financé par AFAC, le Fonds Prince Claus et la Fondation Magnum - pour son projet "Onze années sous le soleil" qui suit deux enfants de Damas, sans papiers et ignorant jusqu'à leur anniversaire, analysant leur relation complexe avec la ville, à la fois refuge et fardeau.
Lieu : Damas, Syrie
Janan Jaber Al Sharif a été élu président du Parlement arabe pour l’enfant à Sharjah
La Palestinienne Hala Jahlil a été élue première vice-présidente, lors de cette séance au cours de laquelle ont été constituées la Commission de l’Enfant et la Commission des activités et des manifestations.
Le Parlement arabe de l’enfant est l’une des institutions de la Ligue des États arabes dont chaque État membre est représenté par quatre enfants au sein de cette institution. Il offre à ses membres l’opportunité d’exercer leurs fonctions en assurant la formation nécessaire et la supervision de l’organisation des séances.
Rabat : « Art contemporain d’Afrique au féminin pluriel »
L’exposition se tient du 1er au 14 mars à la galerie Bab Rouah. Plus d’une vingtaine d’artistes femmes participent à l’événement qui a été initié par l’association Arakane, qui travaille à la promotion de l’art contemporain en Afrique.
Plusieurs discussions sont organisées autour de plusieurs thématiques :
- « L’art contemporain au féminin pluriel »,
- « Regards croisés sur la création engagée des femmes en Afrique »
- « Femmes dans les légendes de l’Afrique ».
Tanger : organisation de la première Rencontre Internationale Ibn Battouta
L’espace artistique et culturel Riad Sultan accueille le 24 février la première Rencontre internationale Ib Battouta pour la tolérance et le rapprochement des peuples. Cette rencontre est organisée par la Société d’Aménagement du Port de Tanger Ville en collaboration avec la Fondation Abdelhadi Tazi, à l’occasion du premier anniversaire de l’inauguration de l’Espace d’Exposition de la Mémoire d’Ibn Battouta à Bordj En-Naâm dans l’ancienne ville de Tanger, qui coïncide avec la célébration de l’anniversaire de la naissance du voyageur Ibn Battouta (il y a 719 ans).
L’événement est centré sur les voyages et la littérature d’Ibn Battouta, avec un accent particulier mis sur le port de Tanger Med. Les travaux de l’explorateur ont été traduits en plus de cinquante langues expliquant que des experts de différents pays se soient mobilisés pour la manifestation culturelle : Najib Ghiyati (représentant de l’Organisation du monde islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture), Claudia M. Tresso (professeur de langues et de la littérature arabe à l’Université de Turin en Italie), Yosr Tazi (président de la Fondation Abdelhadi Tazi), etc.
Photo : copyrights MAP.
Province d’El Jadida : qu’en est-il de l’enquête sur la pierre tombale récemment découverte ?
Les investigations sur la découverte d’une pierre tombale portant une inscription en « Tifinagh » datant de l’ère préislamique dans la province marocaine se poursuivent. L’Institut National des Sciences de l’archéologie et du patrimoine indique que l’inscription funéraire inscrite sur la pierre tombale serait écrite en Libyque dont sont issues les lettres e l’alphabet Tifinagh. Les inscriptions dites libyques ou puniques, Amazighs en général, datent souvent de quelques siècles avant Jésus-Christ selon l’Institut.
Photo : copyrights MAP.
Abdelwahad Radi confie ses archives personnelles aux Archives du Maroc
L’ancien président de la Chambre des Représentants, l’homme politique et le parlementaire, Abdelwahad Radi, vient d’exprimer sa volonté de confier ses archives aux Archives du Maroc. La cérémonie de remise de ces archives est prévue pour début juin 2023, à l’occasion de « la Semaine Internationale des Archives », informe un communiqué des Archives du Maroc.
L’homme politique originaire de Salé et né en 1935 s’est engagé très tôt en politique. Ses archives personnelles enrichiront la mémoire nationale. « Son parcours militant, professionnel et politique, traduit et exprime les préoccupations, débats et engagements de cette séquence importante de l’histoire du Maroc, le Maroc sous Protectorat et le Maroc contemporain et actuel (…) ses archives offriront à un public de chercheurs autant que de politiques un témoignage important, depuis l’intérieur, des évolutions et de la complexité de la scène politique marocaine tant locale, régionale, nationale qu’internationale » – communiqué de presse des Archives du Maroc.
Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan
La vingt-huitième édition se tiendra du 3 au 10 mars 2023. Douze films ont été sélectionnés sur trois-cent-cinquante candidatures reçues. Parmi les films arabes, il y a :
- « Alam » de Firas Khoury (Palestine),
- « Poissons rouges » d’Abdeslam Kelai (Maroc),
- « Nezouh » de Soudade Kaadan (Syrie),
- « Le barrage, Al Sadd » d’Ali Cherri (Liban),
- « Un été à Boujad », d’Omar Mouldouira (Maroc),
- « Lit de rivière » de Bassem Brèche (Liban).
Le festival a également choisi sept films coups de cœur, dont :
- « Fièvre méditerranéenne » de Maha Haj (Palestine),
- « L’île du pardon » de Reda Bahi (Tunisie),
- « Jardins suspendus » d’Ahmed Yassine Al Daradji (Irak)
- « Queens » de Yasmina Benkiran (Maroc).
Photo : « Alam » de Firas Khoury.
Commission d’aide à la production cinématographique 2023-2024 : la liste des nouveaux membres
Présidée par l’écrivaine Bahaa Trabelsi, cette commission se compose de Abdallah Abou Aoud, Bouchra Boulouiz, d’El Hassan Chaoui, Said Zribii, Jihane Bougrine, Sanae Ghouati et El Maati Kandil. La commission se compose également de Saadia Attaoui, représentante du ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication – département de la communication, de Latifa Moftaqir, du département de la culture et Khadija Feddi, représentante du Centre cinématographique marocain.
Le prix Balsan est revenu à l’étudiante Ayah El Hraichi
La cérémonie de remise des prix de la 11è édition du concours de Design « Dare Your Dreams » (Osez vos rêves), a été organisée le 24 février à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Casablanca (ESBAC), à l’initiative de Balsan et Darkyn.
L’idée du concours était de donner carte blanche à dix-sept designers dont l’origine pouvait être multiple. Les candidats avaient la possibilité de créer les nouveaux motifs du fabriquant de moquette français Balsan, en collaboration avec le leader marocain des revêtements pour sols et murs Darkyn.
Le premier prix est revenu à l’étudiante Ayah El Hraichi, en quatrième année de design graphique. Son design rappelle le patrimoine marocain tout comme la nature.
Hongrie-Maroc: Signature d’un accord de coopération dans le domaine du patrimoine documentaire
La Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM) et la Bibliothèque de l’Académie Hongroise des Sciences ont signé, lundi 20 février, un protocole de coopération dans le domaine du patrimoine documentaire pour la période 2023-2026.
Ce protocole souhaite :
- développer une coopération entre les deux institutions dans le domaine du patrimoine documentaire, à travers la publication et l’échange d’outils de recherche, d’expertise en matière de gestion de fonds documentaires, avec un focus sur la gestion des collections, la numérisation et la restauration des supports documentaires.
- permettre une organisation conjointe d’activités culturelles et scientifiques sur l’histoire des deux pays.
Rabat : exposition de Mohamed Amine Melehi
Intitulée « La magie de la géométrie », l’exposition donne à voir les œuvres de l’artiste, céramiste et écrivain Mohamed Amine Melehi à la fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation.
Zellige, arcades, dômes et minarets, l’exposition s’amuse des formes géométriques du patrimoine culturel marocain, entrecroisant les formes et symboles marocains dans un ensemble aussi abstrait que lyrique.
Né à Assilah et diplômé de l’École d’Arts et d’Architecture de Marseille, Mohamed Amine Melehi a participé à une multitude d’expositions individuelles et collectives dans différentes galeries et institutions au Maroc et à l’étranger.
Photo : « Surréalisme géométrique », Amine Melehi.
Tanger : Hassan Echaïr présente « Les âmes suspendues »
Cette nouvelle exposition donne à voir les dernières créations du peintre à la galerie Dar D’art, du 24 février au 24 mars. Travaillant toujours entre la matière, l’espace et la lumière, Hassan Echaïr a souhaité mettre en avant la liberté d’expression « affranchie des limites temporelles, spatiales et dimensionnelles » – pour reprendre le communiqué de l’événement. Entre formes géométriques et jeu de noir et de blanc, le peintre propose différentes variations de cette liberté.
Hassan Echair est né à Rommani. Après des études aux Beaux-Arts entre la France et le Maroc, il s’installe à Tétouan. Son travail se situe à mi-chemin entre le dessin, la sculpture et l’installation.
Photo : « Ronds de Echaïr », Hassan Echaïr.
Festival International du Conte de Marrakech
L’événement s’est achevé le 19 février dernier, avec un nouveau record. Sur la place Jemaâ El Fna, une prestation a battu le record d’un festival similaire en Espagne de quarante-deux heures de contes d’affilées, avec un nouveau record de cinquante heures.
« Nous sommes ravis d’avoir battu ce record du monde en tant que conteurs issus des quatre coins du globe, en rendant hommage à la place Jemaâ El Fna, patrimoine immatériel de l’humanité », a souligné le président et cofondateur du Festival, Mike Wood.
Placée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette seconde édition a rassemblé près de quatre-vingt-dix conteurs venus des quatre coins du monde. L’événement était organisé par l’Union des conteurs pour la créativité culturelle et l’art du conte et le « World Storytelling Cafe ». Le thème était « Voix ancestrales ».
Les contes étaient racontés en arabe, en darija, en amazigh, en anglais, en espagnol, en allemand, en italien, en français mais également en grec, russe, et persan !
Le directeur du festival, Zouhir Khaznaoui, a évoqué le lancement d’une école du conte. Le projet, encore au stade de l’élaboration, aura pour missions d’enseigner les fondements et les principes du conte aux jeunes générations et de transmettre les valeurs de cet art oral et ancestral.
Photo : copyrights Finances News Hebdo.
Ikram El Abdia atteint le million de vues pour « Ched hobbak 3lia »
Le dernier single, partagé sur les différentes plateformes d’écoute en ligne et sur les réseaux sociaux, est sorti pour la Saint-Valentin. Le titre a été écrit en collaboration avec Younès Adam, composé par Mohamed Rifaï avec un arrangement signé Badr El Makhlouki. Chanté en darija, le titre fait suite à deux autres singles, « Tebka li ghir lemmima » (Que seule maman me reste) ainsi que « Kidayra Lemmima » (Comment vas-tu maman). Ikram El Abdia sera en Belgique pour un concert dédié aux droits de la femme le 8 mars, et elle poursuivra sa tournée européenne à Modène en Italie.
Oualidia : la ville de la calligraphie
Du 27 février au 5 mars, la ville accueille l’événement « Wall Idia », une manifestation mettant à l’honneur la calligraphie avec dix artistes nationaux et internationaux dont les œuvres couvriront les murs de Oualidia. L’organisateur de cette initiative est suisse, il s’agit de Jean-Damien Zaccariotto. L’idée est de dynamiser le tourisme dans la région pendant la saison hivernale, mais également de créer des ponts entre le Maroc et la Suisse. Il est possible notamment de découvrir le travail des Marocains Abderrajim Hamza et Chamach Raibi, tout comme du Suisse Simon Berger.
Festival du court métrage d’Alexandrie
Le film marocain « Sharaa », du réalisateur Hussein Hanin, a remporté le grand prix de cette neuvième édition. Le court métrage (19 minutes), qui a été projeté pour la première fois au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, raconte l’histoire d’Assou, un homme âgé d’une quarantaine d’années qui aime sa femme et sa fille, mais qui doit faire face à des dilemmes difficiles.
Le Festival du court métrage d’Alexandrie, (16-21 février) qui a connu la participation de 75 films de 45 pays, a rendu hommage à de nombreuses figures de l’industrie cinématographique, telles que l’actrice égyptienne Samaa Ibrahim, qui a reçu le « Bouclier d’or Hypatia », et le créateur de costumes cinématographiques, Refaat Abdelhakim.
Le jury de la compétition a été composé notamment de la réalisatrice et productrice marocaine Malika Maa El Ainine, la réalisatrice égyptienne Sandra Nach’at et du critique italien Massimo Lecce.
Dans la section « Compétition du Film Arabe » se trouvaient :
- « Boumla » de Yazid Yato (Algérie) ;
- « Sir Barssim Al-Aadhim » (The Great Secret of Bressim) de Sultan Rabie (Arabie saoudite) ;
- « What Happens in the Life of Nadine » d’Amr Fikry (Égypte) ;
- « Sharaa » de Hussein Hanin (Maroc) ;
- « Hay » de Rawan Walid (Jordanie) ;
- « Wahidane Afdhal » de Lerkar Barzan (Irak) ;
- « Assafira » d’Adel Abdel Majeed (Irak) ;
- « Ittissal » de Karbim Al Yaqoubi (Tunisie).
Jamaâ el-Fna, musée du patrimoine immatériel
Située à l’ancien siège de Bank Al-Maghrib, le musée s’est ouvert le 24 février, offrant la possibilité de découvrir l’histoire de la place et de la ville de Marrakech. Selon la Fondation nationale des musées, le lieu donnera à voir une collection constituée de descriptions écrites, de documents visuels, sonores et picturaux, ainsi que des œuvres artistiques en lien avec la place Jamaâ el-Fna.
Photo : Jamaâ el-Fna, février 2023, copyrights glob.art
Le programme des galeries d’Art Dubai 2023 comprendra plus de 130 galeries
La seizième édition de la foire se tient du 3 au 5 mars à Madinat Jumeirah. Mettant en lumière des styles tels que le street art et la calligraphie arabe, l’objectif principal de World Art Dubai est de rendre l’art accessible à tous.
Le programme de galeries d’Art Dubai 2023 proposera la présentation d’œuvres de près de quarante pays et de six continents, classées en quatre sections : Contemporain, Moderne, Bawwaba et Art Dubai Digital.
Se déroulera également la première édition à Dubaï du sommet Art+Tech de la maison de vente aux enchères Christie’s. Une série de conférences Modern and Collector développées en partenariat avec Dubai Collection et un nouvel événement en partenariat avec l’Art Business Conference, mettant l’accent sur la durabilité, sont également prévus.
Art Dubai est placé sous le patronage de Son Altesse Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum – vice-président, premier ministre et émir de Dubaï.
Photo : copyrights Gulf News.
Map My City
Map My City est un projet dirigé par Lina Meskine, architecte et membre de Global Shapers Rabat. Il a pu être développé suite à un appel à projet culturel et artistique lancé en 2021 par l’Institut français du Maroc.
Le projet Map My city est celui de la réalisation d’une grande carte brodée. Il s’agit d’une carte subjective, réalisée par des brodeuses, qui mettent en avant les lieux qui leur tiennent à coeur et leur récit de l’histoire de Rabat. De fil en aiguille, la carte brodée invite à regarder la ville avec les yeux de ses habitants, et notamment de ses habitantes. L’idée était de :
- raconter la ville de Rabat du point de vue de la jeunesse
- mettre en avant l’art marocain de la broderie qui est également un instrument d’émancipation économique pour les Marocaines
- d’encourager et d’initier les brodeuses à explorer le potentiel narratif de la broderie
- d’aborder les questions liées à la ville et à l’inclusion sociale, d’encourager l’appropriation sociale de l’espace public notamment par les femmes.
Ce projet a été réalisé en collaboration avec l’école de broderie de Salé. Il a été financé et soutenu par le service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au Maroc, en partenariat avec l’association marocaine à but non lucratif Global Shapers Rabat. Le projet est initié par Lina Meskine : « Je voulais explorer des questions liées à la ville à travers un projet artistique. Les cartes sensibles et mentales m’ont toujours intéressé : elles racontent la ville à travers une expérience individuelle. C’est l’approche phénoménologique de Kevin Lynch en urbanisme qui se penche sur l’espace vécu et perçu par les habitants. » – interview dans AE Magazine. Map My City se termine le 4 mars.
Photo : copyrights AE Magazine.
Sétif : inauguration d’une nouvelle exposition de Nedjoua Seradj
Jusqu’au 8 mars prochain, l’artiste plasticienne expose quarante-cinq toiles au musée national de la ville. Cette élection est entièrement inspirée des peintures rupestres du parc national Tassili N’Ajjer, de la cité troglodyte Sifar et du massif de la Tadrart rouge de Djanet.
Nedjoua Seradj est originaire de Sétif et a étudié le design en Tunisie. Sa carrière artistique la conduite en Grèce, en Égypte, au Liban, en Jordanie et aux Émirats arabes unis. Elle a notamment été décorée de la médaille de la créativité du monde arabe à Dubaï en 2016.
Oran : vernissage de l’exposition nationale des arts plastiques
La première édition de l’exposition nationale des arts plastiques a été débuté le 25 février au théâtre régional Abdelkader Alloula d’Oran. elle a pour thème « Ma Plume, Mon Identité ». Une vingtaine de tableaux sont exposés, appartenant à des mouvements artistiques disparates, permettant une vision globale du paysage artistique algérien contemporain. Les artistes participants sont principalement basés à Oran, mais les wilayas de Khenchela, Tébessa, Batna, Tougourt et Aïn Temouchent sont également représentées.
La manifestation, organisée par le théâtre régional Abdelkader-Alloula, le Musée national public Ahmed-Zabana, la maison d’édition Nadher et l’association culturelle Kheima verte algérienne, a été inaugurée avec la pièce théâtrale « Euro Word », écrite et mise en scène par Seghir Samia, présidente de l’association « Art Com », qui traite de sujets de société.
Dans le cadre de cette manifestation, qui se termine le 27 février, un atelier artistique dans les domaines de la sculpture et de la peinture a été programmé au Musée public national Ahmed Zabana.
Le 23 février : célébration de la Journée nationale de la Casbah
À cette occasion, plusieurs manifestations culturelles ont été organisées dans le pays dont :
- des expositions et conférences au Musée national des arts et des traditions populaires d’Alger, avec un accent mis sur la confection du tarbouche avec l’artisan Farid Dhimen
- un récital de musique chaâbi au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, organisé par la radio algérienne, qui a proposé un repertoire de près de trente chansons, interprétées par Réda Doumaz, Noureddine Allane, Hakim El Ankis, Abdelkader Chaou et Mehdi Tamache, ainsi que le poète Yacine Ouabed
- le centre des Arts et de la Culture a mis en place une journée d’études sur « L’architecture et les arts islamiques de la Casbah », animée par des universitaires et des chercheurs spécialisés en histoire et en archéologie, dans le but de mettre en valeur ce lieu classé patrimoine universel de l’humanité par l’UNESCO en 1992.
Photo : copyrights APS.
Journées culturelles arabes à Abidjan
« Nous souhaitons que ces journées culturelles permettent de faire découvrir notre patrimoine culturel et de renforcer nos cultures respectives, afin de mettre en valeur les aspects les plus saillants de nos spécificités » – Abdel Malek Kettani, porte-parole du Conseil des ambassadeurs arabes en Côte d’Ivoire.
L’art et la culture de quinze pays étaient représentés : l’Algérie, les Comores, le Djibouti, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, la Libye, la Mauritanie, le Maroc, la Palestine, le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Soudan, la Tunisie et les Émirats Arabes Unies.
Cette première édition proposait notamment une exposition de quinze pays arabes mettant en avant la culture et le patrimoine de la région. Une soirée musicale était également prévue, réunissant différents artistes venus du Maroc, de Mauritanie, de Palestine, du Liban, de Tunisie et d’Algérie.
Photo : copyrights AA.
Exposition itinérante « The event of a thread »
Organisée par l’organisation intermédiaire allemande pour les échanges culturels internationaux en coopération avec Central Tunis et le Goethe-Institut Tunis, « The Event of a Thread » a pour commissaires Inka Gressel et Susanne Weiss, en coopération avec Emna Ben Yedder et Soumaya Jebnouni. Entre installations d’art contemporain, sculptures textiles dites sculpture molles, broderies contemporaines, tissage, dessin au fil, peinture à l’aiguille, tableaux textiles et art vidéo, l’exposition met la lumière sur des œuvres réalisées par des artistes étrangers, mais aussi sur celles de plusieurs Tunisiens.
L’exposition est itinérante et elle se poursuit jusqu’au 11 mars à l’espace culturel de Tunis. Dans ce cadre, le Centre des Arts vivants de Radès ouvre ses portes le 4 mars pour une visite des tapisseries de Safia Farhat (1924 – 2004), en présence de la nièce de l’artiste, Aïcha Filali.
Safia Farhat est une pionnière des arts plastiques en Tunisie, à la fois dessinatrice, peintre, céramiste, tapissière et décoratrice. Elle contribue à la réforme de l’enseignement de l’art. Elle est la première directrice tunisienne de l’École des beaux-arts de Tunis dans laquelle elle est enseignante à la fin des années 1950. Elle crée avec son mari le Centre des arts vivants de Radès dont ils ont fait don à l’État tunisien. Elle réalise des vitraux, des dessins, des tableaux, des bas-reliefs, des fresques et surtout des tapisseries décoratives.
Photo : copyrights Kapitalis.
Tourbet El Bey rouvre ses portes
Après onze années, le monument réhabilité Tourbet-El-Bey a été inauguré en présence de la cheffe du gouvernement Najla Bouden Romdhane, accompagnée de la ministre des affaires culturelles Hayet Guettat Guermazi, du gouverneur de Tunis Kamel Feki, de la maire de la ville de Tunis Souad Abderrahim ainsi que de plusieurs représentants de l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle et de l’Institut national du patrimoine. Il est le plus vaste monument funéraire de Tunis.
Photo : copyrights La Presse de Tunisie.
Concert caritatif de Lotfi Bouchnak
En solidarité avec les victimes des récents séismes en Syrie et en Turquie, le ministère des Affaires Culturelles a annoncé la tenue d’un concert caritatif qui aura lieu, le mardi 28 février 2023, à 19h30, au Théâtre de l’Opéra de Tunis. Ce concert dont les bénéfices iront au profit des victimes dans les deux pays, sera interprété par l’artiste Lotfi Bouchnak.
Né à Tunis, Lotfi Bouchnak est un chanteur et compositeur tunisien. Dès son jeune âge, il s’intéresse à la musique et reprend les chansons d’Oum Kalthoum et des maîtres de la chanson égyptienne. Il intègre par la suite la Jeunesse Musicale Tunisienne puis La Rachidia, comme premier soliste. Sa sensibilité et son amour pour la musique traditionnelle tunisienne et orientale en ont fait un chanteur incontournable de la scène musicale tunisienne. Lotfi est ambassadeur de la paix auprès de l’ONU.
Centenaire du cinéma tunisien
Lancé le 25 février dans les différents régions de la république, ce centenaire st l’occasion de projections-débats de films tunisiens. La célébration inclue tous les formats, du court au long métrage.
Cette manifestation sera organisée par le Centre national du cinéma et de l’image, en partenariat avec le département de l’action culturelle et le bureau des affaires régionales au ministère des Affaires Culturelles, la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs, la Fédération tunisienne des ciné-clubs et l’Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique.
La célébration du Centenaire du cinéma tunisien avait été officiellement lancée le 21 décembre 2022 à la Cité de la culture. Cette date coïncidait avec la sortie, il y a cent ans, du tout premier film tunisien « Zohra » d’Albert Chikli, projeté pour la première fois le 21 décembre 1922.
Le Kef : nouvelle découverte archéologique
Un site historique romain a été découvert à la Cité Ibn-Khaldoun, dans la ville du Kef, au Nord-Ouest de la Tunisie.
Le représentant de l’Institut national du patrimoine (INP) au Kef, Abdelkarim Loubiri, a indiqué qu’il s’agit probablement d’un site de l’époque romaine. Cette nouvelle découverte est composée d’un terrain plat et de trois tombes, dont les formats sont identiques avec ceux des tombes trouvées sur les sites de l’époque romaine, a fait savoir le conservateur.
Les sœurs Keserwany remportent l’Ours d’Or du meilleur court métrage de la 73e édition du festival international.
Leur film, « Les chenilles », réalisé pour la seizième Biennale de Lyon raconte la difficulté de l’émigration, de l’exil, et de l’intégration. Le récit part de l’exploitation des femmes pour la culture du vers à soie au Mont Liban des siècles plus tôt. Le lien est fait avec le quotidien d’Asma et Sarah, deux serveuses syrienne et libanaise, dans le cœur de Lyon. La musique de Zeid Hamdan et Lynn Adib, produite spécialement pour le film, est à l’image de celui-ci : une rencontre entre deux femmes, deux cultures et deux régions du monde.
Michelle et Noel Keserwany dénoncent les dysfonctionnements socio-politiques au Liban, et leurs vidéos YouTube atteignent des records d’audience. Ce court-métrage, plein de poésie, est leur premier film tourné en France.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=52agQXp_UB0
Photo : Michelle et Noël Keserwany, 25 février 2023, Berlinale, Reuters.
Le Festival al-Bustan, des « Musiques pour la paix »
Le Festival al-Bustan se poursuit jusqu’au 19 mars avec une programmation allant du classique au jazz, en passant par la chanson libanaise et qui organise en marge des concerts une série d’événements pédagogiques et solidaires. L’inauguration a eu lieu le 23 février avec la Symphonie espagnole du compositeur français Édouard Lalo (1823-1892), revisitée en concerto pour violon.
La programmation complète est disponible sur https://bit.ly/3ktg8xe
Photo : « Retrouvez les quatre brillants jeunes musiciens qui jouent avec Renaud Capuçon ce soir : Violaine Despeyroux, alto, Manon Galy, violon, Maxime Quennesson, violoncelle, Jorge Gonzalez Buajasan », texte et copyrights @albustanfestival sur Instagram.
Beit Tabaris, des masterclass de haut-vol
La résidence d’artistes située à Beyrouth, fondée et dirigée par Zeina Saleh Kayali, s’est donné pour mission d’offrir à la jeunesse musicienne libanaise des masterclasses de haut niveau.
Ainsi, une masterclass de violon avec Arnaud Nuvolone, premier violon de l’Orchestre national de l’Opéra de Paris, s’est tenue en février avec, en parallèle, un concert de Lara Jokhadar, soprano, Natasha Nassar, mezzo-soprano, et Betty Kourtian au piano.
Sept élèves violonistes recrutés par Mario Rahi, premier violon de l’Orchestre philharmonique du Liban, ont participé à la formation qui se terminait par con concert reprenant les œuvres de Bach, Tchaïkovski, Paganini, Beethoven, Suk, Kreisler et un extrait de la Sonate brève du compositeur libanais Boghos Gelalian.
Arnaud Nuvolone s’est dit bouleversé par la soif d’apprendre des élèves et par leur ténacité face aux difficultés du quotidien.
Photo : copyrights L’Orient-le-Jour.
Etel Adnan à AUB
L’artiste pluridisciplinaire disparue fin 2021 est mise à l’honneur lors d’un symposium de l’universitaire américaine de Beyrouth, qui se tiendra les 23 et 24 février. L’événement est centré sur les écrits de l’artiste libanaise. Cette idée a été organisée par l’ancienne campagne d’Etel Adnan, Simone Fattal, en association avec deux amis, l’historien Fawwaz Traboulsi et spécialiste de la littérature arabe Sonja Mejcher-Atassi.
« Etel Adnan est davantage connue pour sa peinture que pour ses écrits littéraires. Le public libanais n’a pas accès à ses livres, disséminés et mal distribués. C’est pourquoi j’ai demandé à chaque intervenant d’aborder un ouvrage en particulier. » – Simone Fattal, pour L’Orient-le-Jour.
En effet, l’artiste a invité pour ce symposium plusieurs de leurs proches amis : l’historien Fawwaz Traboulsi, la spécialiste de littérature arabe Sonja Mejcher-Atassi, l’éditeur Hans-Ulrich Müller-Schwefe, l’artiste visuelle Lamia Joreige, le directeur du Centre de poésie à l’Université de San Francisco Steve Dickison, l’écrivaine libanaise Dominique Eddé ou encore Francesca Maria Corrao, spécialiste de littérature arabe à l’Université de Rome.
Le programme du symposium se veut être aussi éclectique que l’œuvre d’Etel Adnan, avec des panels sur sa vie d’Etel, son enfance à Beyrouth, sa poésie, mais aussi des concerts au théâtre al-Madina organisés par le festival Irtijal de musique expérimentale et improvisée, et des projections de vidéos d’artistes libanais à l’instar de Joana Hadjithomas.
Photo : copyrights Connaissance de Arts.
« Our Sea : Secrets of the Infinite Sea » de Lily Abichahine
L’artiste présente un nouveau spectacle, ou plutôt une conférence-performance, le jeudi 23 février au Mina Image Center.
Si Lily Abichahine est avocate de formation, elle décide à l’âge de trente ans de se consacrer à l’art. Elle s’intéresse tout particulièrement à la Méditerranée et à ses mythes.
À la suite de première résidences artistiques entre Palerme et Beyrouth en 2021 est né le projet « Mare Nostrum », qui se décline en deux chapitres. Le premier, « Choregraphy for a Woman and a Stone » explore le mythe de Sisyphe mettant en perspective les villes détruites par les tremblements de terre en Italie et la double explosion du 4 août à Beyrouth.
Le second chapitre, « Secrets of the Infinite Sea », est un voyage entre Izmir (Turquie) et Marseille (France), qui s’intéresse à la figure de Prométhée, cet homme-dieu, à la fois héros et victime.
« Quand j’ai commencé ce projet, le but était de défricher ces liens et les ponts entre ces villes, et aller au-delà des divisions et termes contemporains simplistes, comme Schengen, frontières, Global South, Europe, ou encore les visas qui éloignent les hommes les uns des autres. On rappelle ainsi aux gens que ce bassin, sous l’Empire romain, était un lac gouverné par la loi romaine unique et qu’on avait quelque chose d’unifiant qu’on a perdu. » – Lily Abichahine, interview de L’Orient-le-Jour.
Photo : conférence-performance « Secrets of the Infinite Sea » avec Lily Abichahine, copyrights Souraya Hammoud.
Le 2 mars, une Nuit des Idées pas comme les autres à l’Institut français de Beyrouth
Tout comme en juin dernier, l’Institut français propose une nouvelle soirée originale avec Live Magazine à l’occasion de la Nuit des idées, avec une traduction arabe en simultané.
Live Magazine est un journal vivant, une soirée unique, pendant lequel des journalistes, des photographes, des dessinateurs, des réalisateurs se succèdent sur une scène pour raconter – en mots, en sons, en images – une histoire chacun. Des récits intimes et planétaires, fondamentaux pour ceux qui les racontent, inoubliables pour ceux qui les écoutent, 100 % éphémère, 99% vrai.
Deux soirées sont organisées sur le thème « Plus ? ». Parmi les intervenants se trouvent le dessinateur Mathieu Sapin, l’essayiste Nicole Marchand-Zanartu, les journaliste Julien Ricour-Brasseur / Philippe Hage Boutros / Valentine Faure, et la photographe Barbara Iweins.
Plus d’informations sur https://bit.ly/41FHvFg
« Farid Haddad : Pour l’âge du Liban »
Il s’agit de la première exposition personnelle de l’artiste depuis plus de quarante ans. Elle se tient à la galerie Sfeir-Semler jusqu’au 15 avril prochain. La manifestation retrace l’œuvre picturale de Haddad au cours des cinquante dernières années de sa pratique artistique entre le Liban et les États-Unis, et présente une collection unique d’œuvres du début des années 1970, montrées ici pour la première fois. Elle donne notamment à voir les collages de l’artiste, qui est alors à l’apogée de son exploration entre la couleur et les formes. Chaque collage commence par une peinture fondamentale utilisant l’acrylique, l’huile, la gouache, l’aquarelle et le graphite, entre autres matériaux. Les peintures constituent la base d’une technique de découpage et de collage au pochoir.
Interrogé sur sa technique, Haddad affirmera : « Je n’ai pas de formule, je n’ai pas d’histoire ».
Farid Haddad est un artiste libano-américain qui a grandi au Liban durant les années précédant la guerre civile, à un moment crucial dans l’histoire du modernisme libanais et arabe. Cette exposition envisage l’œuvre de Haddad comme un chapitre essentiel de l’histoire de l’abstraction et du minimalisme dans la région. Pour l’âge du Liban couvre les premières œuvres de l’artiste, produites entre 1971 et 1977, ainsi que ses œuvres les plus récentes, datant des années 2017 à 2022.
Photo : Farid Haddad, « Ou veux-tu que je m’en aille? » , Mixed Media Collage sur papier, Vue d’exposition, « Pour l’âge du Liban », 2023, © Galerie Sfeir Semler Beyrouth.
« Une Promenade Dans La Nature »
Il s’agit de la nouvelle exposition personnelle de Fatima El Hajj, à la galerie Mark Hachem à Beyrouth. Celle-ci est ouverte jusqu’au 7 mars prochain. Les toiles de grand format donnent à voir la nature dans tous ses états, toujours avec des couleurs vives, qui souhaitent transmettre la joie de vivre de l’artiste. Les personnages rappellent ceux des mythes d’Antar et Abla ou encore de Tristan et Iseult. Les paysages de Fatima El-Hajj sont inspirés des parcs et jardins des villes qu’elle a observés et aimés au cours de ses voyages au Liban, au Yémen, au Maroc, en France.
Née au Liban en 1953, Fatima El-Hajj a obtenu en 1978 son diplôme à l’Institut des Beaux-arts de l’Université Libanaise, puis celui de l’Académie des Beaux-arts de Leningrad et enfin en 1983 le diplôme de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Elle enseigne à l’Institut des Beaux-arts de Beyrouth depuis 1985, année où elle obtint le Prix Picasso à Madrid. Depuis 1986, elle expose régulièrement au Liban, dans plusieurs pays arabes où elle est connue et reconnue (Kuwait, Émirats Arabes Unis, Bahrein, Syrie, Maroc, Qatar, …), en Espagne et en France.
Photo : « Détente Musicale », Fatima El Hajj, 2017, acrylique et huile sur toile, 150 x 190 cm.
Alaa Sharabi à Beyrouth
La galerie Agial de Saleh Barakat accueille une exposition personnelle de l’artiste, « Hors de la boîte », et elle est la première au Liban à montrer les œuvres de cet artiste syrien. L’exposition donne à voir des œuvres géométriques, qui emploient un procédé unique d’encre noire et de sucre appliqué directement sur la toile. Ses innovations matérielles se reflètent dans son approche de la surface, de la forme et de la ligne, et ses œuvres équilibrent délicatement la règle et le chaos, le connu et l’inconnu.
Alaa Sharabi est titulaire d’un diplôme de premier cycle et d’une maîtrise en gravure de l’Université de Damas, en Syrie, où il a également été employé comme assistant de gravure. Depuis 2018, il travaille à la Sharjah Art Foundation et enseigne la gravure au Sharjah Art Institute.
À voir jusqu’au 25 mars.
Photo : copyright Syria.art
« It’s an ancien game, what a poor game! »
Il s’agit de la nouvelle exposition de Hiba Kalache, artiste libanaise, à la Saleh Barakea Gallery de Beyrouth. À la fois éthérée, corporelle et scripturale, l’œuvre de l’artiste révèle des tensions entre l’abstrait et le concret. La toile et le papier sont marqués de couleurs vives, qui forment une constellation de conversations, d’inspirations et de luttes parallèles.
Hiba Kalache est née à Beyrouth et vit maintenant en Californie. Elle a récemment participé au salon FOG avec la galerie Altman Siegle à San Francisco. Ses expositions personnelles incluent Our Dreams are a Second Life (2020) et Lemonade Everything Was So Infinite (2018), à la Saleh Barakat Gallery de Beyrouth. Elle a participé à de nombreuses expositions collectives dans le monde
Photo : « Madness sings in the morning », Hiba Kalache, 2022.
« Mingle »
Il pourrait s’agir d’un mot d’ordre, mais c’est pourtant bien celui de la nouvelle exposition de la galerie libanaise Chaos, se déroulant du 10 février au 10 mars, et invitant une dizaine d’artistes libanais de disciplines aussi différentes que passionnantes.
Peintres, sculpteurs, céramistes, … c’est une mosaïque d’arts et de personnalités que nous offre cette manifestation beyrouthine. Céramiques en bronze de Sabine Karam, peintures en noir et blanc de Serge Oryan, univers marin de Zena Yachoui, toiles colorées de Missak Terzian, … C’est un melting-pot libanais que donne à voir la galerie Chaos.
Photo : peinture de Jad El Khoury, copyrights Ici Beyrouth.
Najran : opération restauration
Najran a pour ambition de devenir un haut lieu du tourisme rural dans les prochaine années, justifiant une opération de restauration des maisons en terre, des châteaux et des palais d’une trentaine de villages dans la région. Les propriétaires des anciennes résidences ainsi que les habitants ont pris en charge les projets de restauration dans le cadre d’une initiative patriotique destinée à préserver l’histoire, l’identité et l’authenticité de la vallée.
Photo : certaines des anciennes maisons, appelées darb, sont reconnaissables à leur remarquable architecture géométrique. Elles sont constituées de sept à neuf étages. Le dernier étage, habituellement réservée au chef de famille, est composé d’une seule pièce qui offre généralement une vue sur l’océan. Un puits se trouve à l’entrée de la maison.
AlUla : coupe d’endurance 2023
La Commission royale pour AlUla, en partenariat avec la Fédération équestre saoudienne et la Fédération équestre internationale, accueillera la quatrième édition de la course d’endurance de 120km le 4 mars, soit près de deux cents des meilleurs cavaliers du monde. Le parcours de la compétition a pour objectif de montrer et de promouvoir la richesse et la beauté des paysages saoudiens.
Photo : copyrights compte facebook d’Endurance Lifestyle.
Dh’bab Production veut changer la représentation hollywoodienne des Arabes
La société américano-saoudienne est dirigée par le duo Hicham Fageeh et Sultan Tamer qui compte bien utiliser Dh’bab Production comme une plateforme permettant de produire des films qui reflètent la culture saoudienne, loin des clichés orientalistes et des stéréotypes racistes qu’Hollywood a tendance à véhiculer. Par ailleurs, le duo souhaite produire des comédies, des films d’horreur, des blockbusters saoudiens.
« Nous voulons faire du cinéma une tradition chez nous, notamment avec l’ouverture des cinémas » – Hicham Fageeh pour le média en ligne Arab News.
Dh’bab Production porte actuellement deux projets :
- « Péché grave » : un film d’horreur qui se déroule en Arabie Saoudite et tourne autour d’Aziz, qui quitte le Japon à contrecœur pour consoler sa mère en deuil en lui construisant une nouvelle maison.
- « La tribu » : une série télévisée tournée en Arabie Saoudite. Elle raconte l’histoire d’un groupe de lycéens de Djeddah qui ont survécu à un accident de bus dans le plus grand désert du monde, Rub al-Khali, et qui découvrent les secrets surnaturels d’une ancienne ville ensevelie.
Le musée de Bagdad gratuit le week-end
Le musée de Bagdad, fondé en 1926, a enchaîné ces dernières années les fermetures et les réouvertures, étant une des premières victimes de l’actualité politique. Fermé pendant trois ans à partir de 2019, en raison de manifestations puis de la pandémie de Covid-19, le musée a rouvert ses portes en mars 2022.
« À partir d’aujourd’hui, le musée ouvrira également tous les vendredis pour accueillir gratuitement les familles irakiennes et les touristes, de 09h00 à 17h00 » – le directeur du Conseil irakien des Antiquités, Laith Majid Hussein, pour l’Agence France Presse.
L’Irak est le berceau des civilisations de Sumer, d’Akkad, de Babylone et d’Assyrie, auxquelles l’humanité doit l’écriture et les premières villes. Le pays a souffert du pillage et du trafic d’antiquités, à la suite de l’invasion américaine ou encore des activités de l’État islamique. Sur les 15 000 pièces volées au musée, les autorités n’ont pu en restituer qu’un tiers.
Photo : visite du musée le 24 février 2023, copyrights Agence France Presse.
Ras Al Khaimah Fine Arts Festival
Son Altesse Cheikh Saud bin Saqr Al Qasimi, membre du Conseil suprême des Émirats arabes unis et souverain de Ras Al Khaimah, a officiellement ouvert lla onzième édition du festival annuel le 3 février dernier. Si l’événement touche à sa fin (28 février), l’exposition en plein air se poursuivra jusqu’au 31 mars.
Le festival émirati a réuni plus de cent-vingt artistes locaux et internationaux, issus d’une trentaine de pays. Le thème de l’événement pour 2023 était la nature, mettant en avant le besoin de préserver et de promouvoir le patrimoine naturel.
Projections de films, expériences gastronomiques, conférences et expositions, … La programmation est riche et s’inscrit dans une logique de durabilité, bien consciente que Dubaï accueillera la Conférence des Parties 28 à la fin de l’année.
Photo : copyrights « What’s on ».
L’Académie mondiale du roi Salmane pour la langue arabe et le projet de formation des professeurs d’arabe non-natifs
Le projet a pour objectif de développer les compétences des professeurs d’arabe qui ne sont pas des locuteurs natifs de la langue et de les former à enseigner l’arabe selon certaines normes. La formation sera mise en œuvre en coopération avec des universités et des instituts spécialisés et cherche également à promouvoir la langue arabe au niveau mondial grâce à des cours dispensés par des experts en arabe.
La deuxième phase du projet comprend 18 cours en Arabie saoudite et 39 cours à l’étranger. Elle s’appuie sur le succès de la première phase, au cours de laquelle cinq cours de formation ont été dispensés dans le Royaume, avec 96 participants. En dehors du Royaume, 30 cours ont été dispensés dans 26 pays, avec 809 participants (Arab News).
Photo : copyrights École Gauthier.
Le retour du Festival du film d’El-Gouna version 2023
Absent du paysage culturel égyptien l’année passée, le festival est de retour en 2023 du 13 au 20 octobre dans la ville balnéaire qui jouxte la mer Rouge. Le festival est organisé sous le patronage du fondateur du festival, Samih Sawiris, avec à sa tête le directeur artistique Intishal al-Timimi.
Le festival a été créé en 2017 et il est depuis devenu un rendez-vous incontournable pour l’industrie cinématographique au Moyen-Orient.
« Avec le retour du festival, je renouvelle ma foi dans la conviction que les arts et la créativité sont essentiels au développement de la société. Je suis ravi qu’El Gouna continue d’être le foyer de l’une de nos activités culturelles les plus constructives. » – Samih Sawiris.
« Les rêves de Shéhérazade » par Taha Hussein
Présentation par les éditions Orients : « Depuis plus de dix siècles Shéhérazade enflamme notre imaginaire, mais sa propre parole, on ne l’avait presque jamais entendue. Taha Hussein la fait parler alors que devenue Reine ; elle soulage son mari en continuant à lui distiller des contes de sagesse et de devoirs. Jamais traduit en français, ce récit à tiroirs comme les Nuits nous conforte sur le rôle civilisateur de cet idéal féminin. André Miquel nous offre en un magnifique au revoir un texte de la femme sauveuse. Dia Azzawi, le grand peintre irakien, complète par quinze dessins, des détails et la couverture de ce livre le portrait de cette héroïne absolue. »
La traduction du roman de Taha Hussein a été assurée par Philippe Vigneux.
Photo : couverture de l’ouvrage.
#CommunityStoriesMENA
#CommunityStoriesMENA, c’est une série de vidéos qui raconte les histoires uniques de quatre leaders de la communauté Facebook en Égypte, au Liban et au Maroc :
- Hala Dahrouge du Liban, fondatrice de LibanTroc en 2019, qui apporte une aide essentielle aux familles libanaises éprouvées par la crise économique persistante. https://bit.ly/41zl18T
- Marouan Zitane du Maroc, fondateur de la communauté des voyageurs marocains, un groupe de partage d’expériences et de bonnes adresses dans le royaume. https://bit.ly/3EJlR9j
- Rania Atef d’Égypte, fondatrice du groupe de soutien pour les femmes entrepreneures « I Make This! », permettant de promouvoir leurs produits.https://bit.ly/3ktO9h8
- Ibrahim Safwat d’Égypte, créateur d’un important groupe de sportif et de coureurs dans son pays, « Cairo Runners », permettant à sa communauté de courir tous les vendredis mais également organisant le semi-marathon du Caire qui est à ce jour le plus grand événement de course à pied en Égypte avec plus de 5 000 participants. https://bit.ly/2PCgAJ9
Lancée par Meta le 21 février dernier, cette série se concentre sur le rôle des réseaux sociaux comme instrument favorisant le lien social, relatant les histoires inspirantes de personnes ayant utilisé ces réseaux sociaux pour améliorer le quotidien de leur communauté.
Rasha Nahas, « Habbetek »
L’artiste palestinienne basée à Berlin sort ce clip vidéo pour le lancement de son album « Amrat », publié fin janvier 2023. Le titre est celui d’une histoire d’amour urbaine. La chanson repose sur un arrangement très minimal, qui joue du synthé et se veut floue, édulcorée. Rasha Nahas sera prochainement en concert à l’Institut du monde arabe pour le festival Arabofolies, le 18 mars.
Sandmoon, « Spirals in my Head »
Un sublime titre du groupe libanais, revenant sur la crise actuelle que connaît le pays du Cèdre, avec des paroles chantées en anglais qui racontent le confinement, l’effondrement économique, le 4 août 2020, … La voix de Sandra Arslanian, la chanteuse du groupe, est claire, distante, tout en délicatesse.
Focus sur la cheffe saoudienne Mona Mosly
Formée en Suisse et au Cordon Bleu de Londres avant de partir en France au Plaza Athénée, elle est aujourd’hui l’une des jurés de « The Taste », le Top Chef arabe, à seulement vingt-sept ans.
En ce début d’année, Mona Mosly a collaboré avec les cinémas VOX à Riyad et Djeddah pour créer un menu d’une vingtaine de plats, revisitant la gastronomie orientale : nachos kibbeh, bao au poulet barbecue, taboulé arménien, burger au poulet dukka madani, biscuits halva avec de la glace syrienne, curry thaï, etc.
« Le cinéma apporte de la joie. Je crois que je peux aussi apporter de la joie aux gens avec mes plats. Et tout est question de bonheur, n’est-ce pas ? » – propos tirés d’Arab News.
Photo : taboulé arménien par Mona Mosly.
« The Burdened », premier film yéménite au festival La Berlinale
Outre le succès des sœurs Keserwany ayant remporté l’Ours d’Or du court-métrage pour leurs merveilleuses « Chenilles », la Berlinale a également été marquée par la participation du premier film yéménite à la compétition, « The Burdened », du réalisateur Amr Gamal.
Tourné dans la ville natale du réalisateur, Aden, le film suit la lutte du couple Isra’a et Ahmed qui tente de s’en sortir dans un pays frappé par la misère et la pauvreté. Enceinte d’un quatrième enfant, Isra’a souhaite avorter. C’est tout l’enjeu du film qui donne à voir un pays où le manque de ressources est quotidien. Le scénario est inspiré d’une histoire vraie.
« J’aime beaucoup ma ville et je pense qu’elle doit être documentée et montrée au monde – le patrimoine, les bâtiments, les rues, la culture » – Amr Gamal.
Photo : « The Burdened » est le deuxième long métrage de Gamal, après « Ten Days Before The Wedding » en 2018. Copyrights mad-distribution.film
Sikka Art and Design Festival
Street-art, installations diverses, expositions, projections de films, concerts, … La onzième édition du festival culturel prend possession du quartier Al Fahidi à Dubaï. Le thème de l’événement de cette année est « New creativity. Same Path », avec une grande variété d’œuvres et d’expositions créatives à voir jusqu’au 5 mars.
Quelques œuvres à ne pas manquer :
- « Threads of Time: weaving history on a blank canvas » des artistes émiraties Hamda Ahmad Al Falahi et Reema Al Mheiri : l’installation artistique interactive célèbre le tissage comme élément incontournable du patrimoine national.
- Les poupées émiraties de Hanady Badow, qui racontent l’évolution vestimentaire et la condition des femmes aux Émirats Arabes Unis.
- La robe en plastique des étudiants de Sharjah Performing Arts, qui souhaitent attirer l’attention sur une mode durable et éthique, prouvant que les matériaux de notre quotidien peuvent être recyclés en des objets d’art surprenants.
- Les toiles de Mai Majdy célébrant la puissance au féminin avec des portraits aux couleurs vives et aux poses assurées.
- Le travail d’installation de Melika Shahin, « Shahin », qui explore la relation entre l’héritage, l’appartenance et l’évasion de la réalité.
- L’installation « Mirrorigami » d’Ali Bahmani, qui est une surprenante collection de miroirs aux reflets infinis, dont la disposition est influencée par l’art de l’origami.
Photo : œuvre de l’artiste égyptienne Mai Majdy.
Osama Abdulrasol et le Brussels Jazz Orchestra, une Nuit 352 des « Mille et Une Nuits » à la Cultural Foundation d’Abu Dhabi.
L’histoire de cette nuit 352 est celle de la princesse asservie Zumurrud et d’Ali Shar. Ce dernier hérite d’une grande fortune qu’il dilapide en un rien de temps. Il erre affamé, jusqu’à ce qu’il trouve Zumurrud à vendre sur un marché aux esclaves. Les deux êtres tombent amoureux et vivent ensemble jusqu’à ce que Zumurrud soit kidnappée. L’histoire se poursuit avec la quête d’Ali, à la recherche de Zumurrud.
La version mise en scène à la Cultural Foundation d’Abu Dhabi a été revisitée par le dramaturge irakien Hazim Kamaledin, qui en a fait un conte sur l’esclavage contemporain.
Le compositeur et grand musicien de qanun, Oussama Abdulrasol, s’est associé au Brussels Jazz Orchestra et à la chanteuse libanaise Wehbe pour une performance unique mêlant musique arabe classique et jazz.
« Je veux amener le jazz, big band ou orchestre, à un niveau qu’ils ne connaissent pas. Et je veux aussi amener la musique arabe à un nouveau niveau. » – Oussama Abdulraso pour le média The National.
La Journée du patrimoine culturel arabe
La Ligue arabe célèbre la Journée du patrimoine culturel arabe le 27 février, avec comme angle principal le patrimoine populaire, pas assez considéré malgré son importance selon le Secrétaire général de la Ligue arabe.
Cette célébration a été organisée dans la « Salle andalouse », située au siège du Secrétariat général de l’Université au Caire, en présence de personnalités officielles et académiques, et de représentants d’organisations arabes et internationales. La cérémonie donnait à voir des représentations artistiques du folklore arabe, notamment d’Égypte, de la Palestine, et du Yémen.
Photo: copyrights Al Mayadeen.
Disparition d’Ahmed Abu Alkass
L’artiste plasticien palestinien est décédé à l’âge de 67 ans. Il était l’un des fondateurs de l’Université Al Aqsa à Gaza.
Disparition de Saad Abdel Rahman
Le poète égyptien est décédé. Membre émérite de l’Union des écrivains égyptiens, il fut à la tête de l’Autorité générale égyptienne des palais culturel et le secrétaire générale de la Conférence des écrivains égyptiens.
Découverte de tombes des époques perse, romaine et copte à Minya
La mission archéologique conjointe égypto-espagnole entre le Conseil suprême des antiquités et l’Université de Barcelone opérant dans la région de al-Bahnasa dans le gouvernorat de Minya, a découvert des tombes en calcaire de l’époque romaine, et des tombes individuelles de l’époque perse, ainsi que seize nécropoles datant des époques byzantine et copte.
Photo : copyrights Al Mayadeen.
La foire internationale du livre de Mascate
Cette vingt-septième édition a débuté au Oman Convention and Exhibition Center, qui se tiendra jusqu’au 4 mars 2023. 826 maisons d’édition de 32 pays y participent, avec une centaine d’activités culturelles planifiées (expositions, conférences, projections de films, etc.). La cérémonie d’ouverture du salon du livre s’est déroulée le 22 février sous le haut patronage de Sayyid Hamoud Faisal Al Busaidi, ministre de l’Intérieur.
Photo : copyrights Al Mayadeen.
Festival du film arabe à Charm el-Cheikh début mai
La première session du Festival du film arabe de Charm el-Cheikh débutera le 1er mai prochain, au cours de laquelle l’actrice égyptienne Poussi (Safinaz Qadry), le comédien égyptien Adel Imam, et les films ayant comme sujet principal l’écrivain égyptien Taha Hussein seront mis à l’honneur. Le jury du festival est également connu. Il est composé de la réalisatrice égyptienne Inas Al Degheidy, le photographe Sameh Selim, le doyen de l’Institut supérieur du cinéma Mohsen Altouni, l’écrivain égyptien Ibrahim Abdel Meguid, et Cheikha Alyazia bent Nahyan ben Mubarak Al Nahyan, ambassadrice extraordinaire de la culture pour l’ALECSO.
Musique algérienne : onze dossiers soumis à l’UNESCO
Ces dossiers concernent les chants féminins « Sraoui » et « Acewiq » de la région de Kabylie, « Ayay » des wilayas de Laghouat et Biskra, le Châabi El Assimi, El Malouf, El Hawzi, El Haoufi et autres genres musicaux, a expliqué le directeur du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique, Slimane Hachi.
Le costume nuptial Chedda Tlemcenienne, le Couscous, la chanson Raï, la célébration de Sbiba, la célébration du mawlid Ennabaoui « Seboua » de Timimoune, le chant traditionnel « Ahlil » de Gurara, la procession des Ouled Sidi Cheikh et le système d’irrigation et de distribution d’eau traditionnel « Fougara », ont été auparavant comme patrimoine mondial par l’UNESCO.
Photo : copyrights Al Mayadeen.
Des artistes irakiens peignent le tremblement de terre de Turquie et de Syrie
Un certain nombre d’artistes irakiens, du « Studio Al-Ghadeer des Beaux-Arts » de la ville de Bassora, ont passé le week-end à dessiner leurs perceptions du tremblement de terre dévastateur qui a frappé la Syrie et la Turquie, pour montrer les ravages et les tragédies que connaissent aujourd’hui les deux pays.
Photo : Bassora, rue Al-Farahidi, copyrights Al Mayadeen.
Une œuvre théâtrale syro-irakienne à Fujairah
L’artiste syrienne Iman Omar est à l’initiative de ce spectacle de marionnettes intitulé « Le cœur d’une poupée », écrit et mis en scène par l’irakien Hussein Harf, dans le cadre des activités du « Fujairah International Monodrama Festival », une réalisation unissant la Syrie à l’Irak grâce à un accord conjoint entre les syndicats d’artistes des deux pays.
Le spectacle commence par un court métrage, dans lequel un marionnettiste est mis en scène, questionnant son rôle dans le spectacle théâtral. La pièce a été suivie d’un séminaire animé par les acteurs et marionnettistes.
La pièce « Le Cœur de la Poupée » participera au Festival international du monodrame de Carthage, en mai prochain.
Photo : copyrights Al Mayadeen.
« Le Royal Opera House de Mascate à travers les yeux des Omanais »
Le Royal Opera House a inauguré le 22 février l’exposition de photographies intitulée « The Royal Opera House Muscat through Omani Eyes », qui vise à célébrer les photographes ayant capturé la beauté de l’architecture du bâtiment cette dernière décennie.
L’exposition présente trente photographies qui racontent l’histoire de l’opéra. Un film propose également une analyse approfondie de l’architecture du Royal Opera House et de la Maison des arts musicaux.
L’exposition abrite en outre une section qui célèbre les œuvres de deux des photographes les plus éminents du Sultanat, Muhammad bin Al-Zubayr et Khaled Al-Busaidi.
Cet événement est ouvert au public jusqu’au 20 mars 2023.
Photo : copyrights Al Mayadeen.
La Semaine culturelle bahreïnie à Mascate
Dans le cadre de la Foire du livre se déroulant dans la capitale du Sultanat, une semaine culturelle célébrant le Bahreïn a été organisée, se concentrant notamment sur les relations entre les deux pays. Jusqu’au 4 mars seront organisées des soirées de poésie et de chant, des pièces de théâtre, des conférences et la projection de documentaires autour du Bahreïn.
Cairo Maquette
Arrêtons-nous un instant sur le dernier ouvrage de Tareq Imam, sélectionné pour le prestigieux Prix international de la fiction arabe.
Nous sommes au Caire, en 2045. La « Cairo Work Gallery », une galerie indépendante dédiée aux arts marginalisés, annonce qu’elle offre une subvention pour réaliser une maquette de du Caire de 2020, quand la ville était encore la capitale de l’Égypte.
Le roman explore la capitale à quatre époques de son histoire : 2045, 2020, 2011 et une époque inconnue dans un futur lointain, en donnant pour chaque période la parole à un artiste indépendant.
Il y a Urija, concepteur passionné de maquettes de la ville, qui a subi le stigmate d’être blâmé pour la mort de son père depuis qu’il était enfant ; Noud, documentariste sous surveillance policière depuis sa sortie de prison, elle qui a été condamnée pour atteinte à la morale publique dans son dernier film ; Balardo, un street artist du printemps arabe, poursuivi par la police pour avoir défiguré les murs de la ville ; et Manga, un dessinateur.
Alors que les différentes époques se croisent, le lieu reste le même. « Cairo Maquette » explore la relation de la ville avec l’individu, et en particulier avec ses artistes, marginalisés, à la recherche de leur identité, rejeté par l’État comme par la société.
Tareq Imam est un romancier et journaliste égyptien né en 1977. Il est rédacteur en chef adjoint du magazine Radio et Télévision du Caire. Il a commencé à écrire à un jeune âge, publiant son premier recueil de nouvelles, New Birds Unspoiled by the Air, à l’âge de dix-huit ans. Il a publié onze livres de romans et de nouvelles, dont « The Calm of Killers » (2007), « The Second Life of Constantine Cavafis » (2012), « My Father’s Shrine » (2013), « The City of Endless Walls » (2018) et « The Taste of Sleep ». (2019).
« Camera Palaestina: Photography and Displaced Histories of Palestine »
« Camera Palaestina: Photography and Displaced Histories of Palestine », publié aux éditions University of California Press, est une exploration du chroniqueur Wasif Jawhariyyeh (1904-1972), basé à Jérusalem, et de ses sept albums de photographies intitulés « The Illustrated History of Palestine ».
Les neuf cents images de Wasif Jawhariyyeh racontent le milieu culturel et politique de la Palestine ottomane et sous mandat.
Les auteurs Salim Tamari, Issam Nassar et Stephen Sheehi situent ces archives à la jonction entre l’histoire de la photographie dans le monde arabe et l’histoire sociale de la Palestine. Le trio explore non seulement les événements historiques majeurs et le développement d’un mode de vie bourgeois urbain, mais aussi la vie quotidienne palestinienne telle qu’illustrée dans la communauté de Jérusalem.
Les auteurs :
- Issam Nassar est titulaire de la chaire d’histoire du Doha Institute for Graduate Studies et coéditeur du Jerusalem Quarterly. Il est co-auteur de « The Storyteller of Jerusalem: The Life and Times of Wasif Jawahariyyeh and Gardens of Sand ».
- Stephen Sheehi est professeur Sultan Qaboos d’études sur le Moyen-Orient et directeur du projet de décolonisation des sciences humaines à William & Mary. Il est co-auteur de « Psychoanalysis Under Occupation: Practicing Resistance in Palestine » et de « The Arab Imago: A Social History of Indigenous Photography, 1860–1910 ».
- Salim Tamari est chercheur à l’Institut d’études palestiniennes et directeur de son programme d’études sur Jérusalem. Il est également professeur émérite de sociologie à l’Université de Birzeit et auteur de « La Grande Guerre et la reconstruction de la Palestine ».
Disparition de Bechir Ben Slama
La scène culturelle tunisienne vient de perdre l’écrivain, l’homme politique et ancien ministre de la Culture Bechir Ben Slama, décédé dans la nuit de samedi à dimanche 26 février 2023, à l’âge de 92 ans.
« The Golden Ratio »
Dans le cadre de la dix-septième édition du Printemps de la Culture, l’artiste et Dr Mayassa Al-Suwaidi présente son exposition « The Golden Ratio » qui explore le lien entre art et mathématiques.
« En raison de mes études en mathématiques et de ma spécialisation dans ce domaine, je suis naturellement attirée par les équations et par les formes géométriques. Elles apparaissent dans mes tableaux, je les y mets inconsciemment dans mes dessins, mes compositions, mes colorations, … » – propos tirés du journal Al Mayadeen.
La diffusion des chansons « vulgaires » lors des manifestations culturelles en Algérie est désormais interdite.
Le ministère de la Culture et des arts a indiqué avoir émis une directive à tous les responsables du secteur pour leur signifier que « toute programmation et diffusion de chansons vulgaires est désormais interdite lors des manifestations culturelles officielles » en Algérie. La directive exhorte tous les responsables du secteur de la culture d’interdire toute programmation et diffusion de chansons dont les paroles sont contraires aux « bonnes mœurs » et qui constituent un « outrage public à la pudeur ». Le ministère de la Culture et des arts explique que le but de cette interdiction est de « faire barrage aux dérives qui portent atteinte aux principes et aux valeurs de la société », et se référer « au quatrième engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a insisté sur la nécessité de la moralisation de la vie politique et publique et à la dernière orientation relative à la loi sur la prévention contre les drogues et des substances stupéfiantes et la répression des narcotrafics ».
« Modernités Arabes »
Cette nouvelle exposition organisée par la Fondation Nationale des Musées et l’Institut du monde arabe se tient au musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain à Rabat à partir du 1er mars.
Enrichie par la récente donation majeure de Claude & France Lemand, cette remarquable sélection d’oeuvres du musée l’IMA est présentée pour la première fois à une autre institution. Elle présente un riche panorama sur les avant-gardes des modernités plurielles des pays du monde arabe depuis 1945 à nos jours, avec une majorité de peintures mais aussi des sculptures, des photographies et des œuvres graphiques.
Seize pays arabes y sont exposés : Maroc, Algérie, Arabie Saoudite, Bahreïn, Égypte, Émirats Arabes Unis, Irak, Jordanie, Liban, Libye, Palestine, Qatar, Soudan, Syrie, Tunisie, Yémen.
L’exposition se divise en quatre parties :
- « Un monde arabe en miroir : aux sources de traditions inspirantes » : cette première partie revient sur la réappropriation des artistes arabes de leur héritage, dégagé de tout occidentalisme. Les artistes du Machrek puis du Maghreb réinvestissent leurs patrimoines préislamiques : rupestre en Algérie, mésopotamien en Irak, pharaonique en Égypte, nabatéen en Jordanie ou romain au Liban… Civilisations antiques et vestiges archéologiques inspirent des artistes, parfois experts eux-mêmes (Adam Henein ou Dia Al Azzawi).
- « Territoires pluriels de l’abstraction : affirmations nationales et internationales » : cette seconde partie s’intéresse à l’art abstrait dans le monde arabe dès les années 1960, qui se nourrit de formes populaires (tatouages, talismans, graffitis, etc.).
- « Entre meurtrissures et espoirs, le poids de l’Histoire » : ce troisième temps s’intéresse à l’art et le monde arabe face à la montée du nationalisme et du socialisme dans un contexte de Guerre Froide et de décolonisation. Les plasticiens libanais, soudanais, palestiniens, iraquiens, libyens ou syriens, témoignent des totalitarismes, des guerres civiles, des terrorismes et des exils subis.
- « Et demain ? Une humanité en marche » : l’exposition se conclut sur la réappropriation du corps par les arts plastiques dans un monde arabe qui s’approprie le nu. La condition humaine, l’introspection, et le questionnement existentiel sont des thématiques récurrentes pour de nombreux artistes : le Libanais Paul Guiragossian, le Syrien Marwan ou le Marocain Mahi Binebine.
Photo : « Composition », Dia Azzawi, 1986. Copyrights Musée de l’IMA.
Les lauréats du Bilarabbin Haitham Award
Ammar bin Abdulhamid al Kiyumi, Bayan bin Musallam al Ramadhaniyah et Nayyara bint Rashid al Hinaiyah ont remporté le prix du design pour la conception du Pavillon omanais pour l’Expo 2025 au Japon.
Le travail de Maroun Tomb et de son fils à voir à Dar el-Nimer
Maroun et Fouad Tomb exposent dans l’espace culturel tenu par le collectionneur et mécène Rami el-Nimer. L’exposition a pour commissaire Randa Sadaka qui avait eu la chance de travailler avec les artistes par le passé lors de la réalisation d’une monographie consacrée à Maroun Tomb.
« Gardien de la préservation du bâti national, Maroun Tomb propose une œuvre lucide et romancée sur ce qu’est la construction libanaise. Sous son pinceau, les bâtisses offrent tantôt une surprise, en livrant d’étonnants détails de conception, tantôt une émotion, en magnifiant des vestiges. » – Randa Sadaka pour L’Orient-le-Jour.
Intitulée « Meshwar de Palestine au Liban, dialogue de deux générations Maroun et Fouad Tomb », l’exposition s’articule autour de quatre grandes thématiques
- « Palestine, les débuts » (1911-1948) ;
- « Liban, l’âge d’or (1949-1981) » ;
- « Dialogue père-fils (1981-aujourd’hui) » ;
- « Une réinterprétation par Fouad Tomb de l’œuvre paternelle ».
« Imbibé de la même inspiration impressionniste, le binôme explore à des années d’intervalle l’autoportrait dans un cadrage à hauteur d’épaule. Les femmes chez Maroun s’adonnent à une activité intellectuelle. Fouad préfère les portraits de gros plan. Ses personnages semblent parler. Les deux peintres témoignent de la même vision du patrimoine architectural, source de l’authentique lien social. Les paysages de Maroun et Fouad sont en intime communion avec la nature. » – Randa Sadaka pour L’Orient-le-Jour.
Photo : vue de l’exposition, copyrights L’Orient-le-Jour.
Les revues récentes
"عيب" par Sarah Bahbah Artiste et réalisatrice palestinienne et jordanienne, Sarah Barbara grandit dans une famille conservatrice en Australie. Son art est son exutoire, l'expression d'une frustration et d'un rejet absolu des tabous qu'elle a connus dans son enfance et adolescence. En 2020, elle explose sur la scène internationale avec sa série "3eib" (عيب en arabe, une exclamation régulièrement employée, traduisant à la fois un sentiment de honte et d'interdit). Provocantes, les photographies sont souvent accompagnées de sous-titres en anglais et en arabe, donnant la parole aux femmes et à leur désir. La jeune artiste a depuis été publiée par de grandes publications à l'instar du New York Times, de Forbes, de Vogue, The Cut ou encore Vice. En 2023, elle publie son premier ouvrage artistique, "Dear Love".
« J'ai 33 ans et je n'ai jamais pris l'avion » Il a fallu cinq ans à Abdel Rahman Zagout, un photographe gazaoui, pour réaliser un projet à la frontière égyptienne avec Gaza qui lui a valu le concours de photographie 2018 de la Croix-Rouge, et dont est issue cette photographie de ce jeune palestinien, les mains ouvertes face à une vitre fermée. Abdel Rahman Zagout a suivi une formation dans le domaine des médias à l'université Al-Aqsa et obtenu son diplôme en 2008. Il travaille depuis dix ans comme photo-journaliste et consultant en photographie indépendant. Ses images mettent en lumière l'amère réalité de la vie quotidienne des habitants de Gaza. Son projet raconte les rêves et les espoirs des Palestiniens, brisés par la pauvreté et les clôtures. La majorité des photos ont été prises au point de passage de Rafah, qui relie Gaza à l'Egypte. Il est considéré comme la principale porte de sortie de Gaza, et n'est ouvert que de façon sporadique. Le travail d'Abdel Rahman offre un regard intime sur la vie des jeunes de Gaza et laisse transparaître un sentiment d'isolement et de désespoir.
@dyaladesigns "Aussi cliché que cela puisse paraître, j'ai été créatif depuis toujours. D’une certaine manière, j’ai toujours su que c’était ce que je voulais faire le reste de ma vie. Je n’ai jamais été autant passionné par autre chose que par l’art et le design, alors pourquoi passerais-je ma vie à faire quelque chose que je n’aimais pas vraiment ? C'est ma passion et j'ai l'intention d'utiliser ma créativité pour faire une différence dans ce monde." "En tant qu'artiste palestinienne, je ressens définitivement la responsabilité d'utiliser ma plateforme pour mettre en lumière les conflits en cours et exprimer mes émotions à leur égard d'une belle manière. L'art est ma passion, et mon pays est ma passion, donc combiner ces deux aspects de ma vie, c'est quelque chose qui m'enthousiasme et me motive. Mon travail est le reflet de mon identité, et j'estime qu'il est important de représenter ceux qui ont l'impression que leur voix n'est pas toujours entendue. Je veux que les gens regardent mon travail et voient la beauté et la pertinence de qui ils sont et d’où ils viennent. J’ai l’impression que c’est notre devoir mondial de montrer notre soutien et de nous unir en cas de besoin. J'ai l'impression que mon travail met en valeur l'importance de l'acceptation et de l'inclusion. Compte tenu du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, où les gens sont bombardés par une société numérique irréaliste, mon art joue un rôle pour briser ces frontières et redéfinir ces attentes." Dyala Moshtaha
« Je continuerai à dessiner jusqu'à ce que la Palestine soit libre. Je continuerai à dessiner le drapeau palestinien partout dans les rues d’Égypte. » - Mohamed Moataz Mohamed Moataz a décoré l'un des plus anciens quartiers du Caire, Al-Khalifa, qui est par ailleurs inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979. Il s'agit de quatre peintures murales qui dénoncent l'horreur du génocide de Gaza. Mohamed Moataz a décoré l'un des plus anciens quartiers du Caire, Al-Khalifa, qui est par ailleurs inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979. Il s'agit de quatre peintures murales qui dénoncent l'horreur du génocide de Gaza. La carrière de street-artist de Mohamed Moataz a débuté dans les rues de la capitale égyptienne avec des œuvres célébrant le patrimoine arabe, avec des figures iconiques à l'instar de celles de la star du football Mohamed Salah, ou encore de l'Astre de l'Orient, Oum Kalthoum. Cependant, l'actualité l'a vite rattrapé, et ces derniers mois, il s'est exclusivement concentré au génocide perpétré par l'Etat d'Israel à Gaza.
Gaza, Trève humanitaire, 28 novembre 2023. Mohammed Salem est un photojournaliste palestinien basé dans la bande de Gaza. Il est titulaire d'un diplôme en médias de l'Université Al-Azhar de Gaza. Mohammed travaille avec Reuters depuis 2003, couvrant principalement le conflit entre Palestiniens et Israéliens. Il a reçu le prix médiatique du Dubai Press Club, remporté le concours international de photos de presse en Chine en 2004 et a reçu le second prix dans Spot News au concours mondial de photos de presse en 2010. Ses dernières photos de la bande de Gaza en octobre 2023 ont été sélectionnées par Reuters parmi les "meilleures photographies presse de l'année 2023". “A picture should not be taken just with the eye; it should have a meaning in the heart” - Mohammed Salem.
"Un garçon mangeant de la pastèque", Adam Rouhana "Il y a un certain nombre de choses qui me viennent à l'esprit quand je regarde cette image et, honnêtement, il s'agit du garçon… C'est un peu comme s'il faisait l'amour avec la pastèque, non ? Voilà à quoi cela ressemble. C'est donc cette idée, je suppose, d'une passion pour la terre et de sa propre relation avec la terre. Vous pouvez voir qu'il est dans cette sorte d'oliveraie et que la terre est autour de lui." N.B. La pastèque est un symbole de la Palestine. Adam Rouhana est un jeune photographe palestinien diplômé d'Oxford. Il a grandi à Boston. Chaque année, il retourne dans son pays d'origine et s'intéresse à la jeunesse palestinienne, qui constitue la moitié de la population. Un soldat, une clôture, un terrains de football, mais aussi des fous rires, des saltos sur la plage et des rentrées scolaires. Ce sont ces infrastructures, ces personnages et ces émotions du quotidien que capture le jeune photographe, qui prévoit sa première exposition avec les commissaires Zainab Hasoon et Sara bin Safwan, au Guggenheim Abu Dhabi. Il revendique "la permission de raconter" (permission to narrate) développée par Edward Saïd, soit le parti pris de partager une histoire individuelle, et non collective, non dicté par un régime oppressif ou enfermé dans un prisme donné à l'instar du conflit israélo-palestinien. Adam Rouhana propose ainsi de nouvelles perspectives et de nouveaux récits de la Palestine. « Au lieu de reproduire les représentations de la Palestine occupée qui sont si omniprésentes et si évidentes, j'ai pu capturer les moments les plus calmes et essayer de travailler à la création de nouvelles représentations de la Palestine » – Adam Rouhana
"Climbing walls", Khaled Hourani Né à Hébron, Khaled Hourani est artiste, écrivain, commentateur, commissaire d'exposition et figure incontournable de la scène artistique palestinienne. Evoluant au sein d'un système socialement et politiquement contraint, il transmet par son travail les obstacles auxquels font face les Palestiniens sous occupation, mais aussi l'importance des nuances qui imprègnent toute relation sociale. Dans son projet phare de 2011, "Picasso en Palestine", Hourani est parvenu à emprunter le "Buste de Femme" de Picasso au Van Abbemuseum (Pays-Bas), pour l'exposer à Ramallah. Le symbole était puissant, sachant que l'œuvre avait été peinte pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui était déjà un processus de prêt inhabituel s'est transformé en un bourbier politique étant donné que la Palestine n'était pas - et n'est toujours pas - reconnue internationalement comme un État, rendant impossible une assurance internationale de l'œuvre. Le tableau a dû être gardé militairement : aucune compagnie d'assurance n'a pris le risque d'accepter de couvrir le tableau. L'oeuvre de Picasso était exposée dans une salle spécifique, toujours avec deux gardes. Une photographie de la situation a été prise à l'époque, et a depuis été exposée à de multiples reprises. Une mise en abyme qui révèle la complexité et la lutte constante d'une vie sous occupation.
"Kiss of Freedom", Rami Kanso Rami Kanso est un graphiste, motion designer et artiste visuel libano-slovaque basé à Doha. Il travaille actuellement à Alaraby TV. Rami concilie son travail dans le secteur de la radiodiffusion avec sa passion pour l'animation créative. Il a été chef des visuels pour la production musicale du West End "Umm Kulthum : The Golden Era", dont la première a eu lieu au London Palladium en mars 2020. Il a également co-produit et co-réalisé une série de vidéos poétiques primées avec sa femme, Dana Dajani. En octobre 2019, le dessin de Rami pour la révolution libanaise est devenu une icône virale du mouvement de résistance. Son art mêle la calligraphie, le collage, le travail de la texture, et celui de la typographie et du symbolisme pour exprimer l'identité arabe contemporaine.
"Women sleeping" by Malak Mattar "Être féministe, ce n'est pas haïr les hommes ; c'est croire que les hommes et les femmes ne sont pas obligés de rivaliser entre eux, mais qu'ils se complètent. Cette harmonie peut exister entre deux genres lorsqu’il y a égalité et reconnaissance des rôles et des capacités de chacun, sans dégrader le status de quiconque." Malak Matar est né en 1999 dans la bande de Gaza. Elle a commencé à peindre en 2014 pour échapper à l'agression et à la violence qu'elle et sa famille subissaient quotidiennement lorsqu'elles vivaient dans la bande de Gaza. Sa première exposition personnelle, qu'elle organise un an plus tard, à l'âge de quinze ans, lui permet de nouer des liens avec des journalistes internationaux et de faire reconnaître ses œuvres sur les réseaux sociaux. Après avoir obtenu la distinction de meilleur lycéen de la bande de Gaza (et de deuxième meilleur de toute la Palestine), Malak Matar a quitté Gaza en 2017 pour étudier les sciences politiques en Turquie. Elle publie un livre bilingue arabe-anglais pour enfants, intitulé "Grandma's Bird", qui porte sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, avec des écrits et des dessins qui décrivent sa propre expérience.
"Palest*n*ens : une histoire de déplacement et de douleur. Pendant des décennies, le monde a été le témoin silencieux de leur déplacement, du bombardement de leur refuge et de la perte d'êtres chers. Aujourd'hui, sans accès à la nourriture, à l'eau ou aux médicaments, ils sont confrontés à la décision angoissante de quitter des terres qui leur sont chères, avec l'incertitude de leur retour, ou tout simplement, de mourir. Leur histoire s'inscrit dans celle, plus large, des réfugiés du monde entier. L'emplacement de cette oeuvre n'a pas été ajouté pour éviter le shadowbanning auquel j'ai été confronté ces derniers jours." - déclaration de l'artiste visuel et graphiste égyptien Hassan Ragab, au sujet du drame que vit Gaza aujourd'hui, connu de tous. Le mot "Palestiniens" a été amputé de plusieurs lettres, pour éviter la censure qui sévit actuellement sur les réseaux sociaux. Hassan Ragab a suivi une formation en architecture, et vit actuellement en Californie du Sud. Entre design, rénovation de meubles, installations, et graphisme, il participe au développement de l'art numérique et notamment de l'utilisation de l'Intelligence Artificielle dans ce domaine.