Xavier Le Clerc, né Hamid Aït-Taleb, publie chez Gallimard le 1er septembre « Un homme sans titre ». En lisant « Misère de la Kabylie », corpus publié par Albert Camus en 1939, Xavier Le Clerc découvre dans quelles conditions de pauvreté son père a grandi. L’auteur retrace le parcours de son père, arrivé d’Algérie en 1962, et embauché comme ouvrier à la Société métallurgique de Normandie. L’auteur voulait écrire l’histoire d’une génération d’ouvriers immigrés qui avaient que leur dignité et aucun autre papier, que l’on ne remarque qu’en temps que crise, à l’image des livreurs et des caissiers d’aujourd’hui. C’est un roman sur l’immigration, l’intégration, l’ascension sociale et la méritocratie.
Résumé : « Si tu étais si attaché à ta carte d’ouvrier, c’est sans doute parce que tu étais un homme sans titre. Toi qui es né dépossédé, de tout titre de propriété comme de citoyenneté, tu n’auras connu que des titres de transport et de résidence. Le titre en latin veut dire l’inscription. Et si tu étais bien inscrit quelque part en tout petit, ce n’était hélas que pour t’effacer. Tu as figuré sur l’interminable liste des hommes à broyer au travail, comme tant d’autres avant toi à malaxer dans les tranchées. »