« Adieu Tanger », publié aux éditions Grasset, est le premier roman de la jeune autrice qui, a seulement 24 ans, questionne les relations genrées et la masculinité toxique.
Résumé : « Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu’elle emprunte – elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d’être plus discrète, l’adolescente refuse cette injonction à l’invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s’allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent.
Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu’elle, c’est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu’elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n’a que peu de poids face à la réputation d’une femme. Pour s’être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L’article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l’emprisonnement toute forme d’outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d’autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d’exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n’être qu’une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu’elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger, … »
Salma El Moumni, originaire de Tanger, a suivi des études littéraires en France et vit actuellement à Paris. Elle est passée non loin du « Prix Médicis 2023 », obtenant lors du vote final le 9 novembre quatre voix du jury, contre six pour le Canadien Kevin Lambert (« Que notre joie demeure »).
Soutenu par le ministère français de l’Enseignement supérieur et de la recherche et du Centre National du Livre (CNL), le Prix Roman des étudiants France Culture récompense chaque année une œuvre écrite en langue française issue de la rentrée littéraire.