Arrêtons-nous un instant sur le dernier ouvrage de Tareq Imam, sélectionné pour le prestigieux Prix international de la fiction arabe.
Nous sommes au Caire, en 2045. La « Cairo Work Gallery », une galerie indépendante dédiée aux arts marginalisés, annonce qu’elle offre une subvention pour réaliser une maquette de du Caire de 2020, quand la ville était encore la capitale de l’Égypte.
Le roman explore la capitale à quatre époques de son histoire : 2045, 2020, 2011 et une époque inconnue dans un futur lointain, en donnant pour chaque période la parole à un artiste indépendant.
Il y a Urija, concepteur passionné de maquettes de la ville, qui a subi le stigmate d’être blâmé pour la mort de son père depuis qu’il était enfant ; Noud, documentariste sous surveillance policière depuis sa sortie de prison, elle qui a été condamnée pour atteinte à la morale publique dans son dernier film ; Balardo, un street artist du printemps arabe, poursuivi par la police pour avoir défiguré les murs de la ville ; et Manga, un dessinateur.
Alors que les différentes époques se croisent, le lieu reste le même. « Cairo Maquette » explore la relation de la ville avec l’individu, et en particulier avec ses artistes, marginalisés, à la recherche de leur identité, rejeté par l’État comme par la société.
Tareq Imam est un romancier et journaliste égyptien né en 1977. Il est rédacteur en chef adjoint du magazine Radio et Télévision du Caire. Il a commencé à écrire à un jeune âge, publiant son premier recueil de nouvelles, New Birds Unspoiled by the Air, à l’âge de dix-huit ans. Il a publié onze livres de romans et de nouvelles, dont « The Calm of Killers » (2007), « The Second Life of Constantine Cavafis » (2012), « My Father’s Shrine » (2013), « The City of Endless Walls » (2018) et « The Taste of Sleep ». (2019).