Au Congrès national de Brazilia s’est ouvert l’exposition de photographie « Beirut: The Road to Reframe ». Elle présente une sélection d’œuvres du photographe libanais Dia Mrad montrant les conséquences de l’explosion du port de Beyrouth sur le patrimoine architectural de la ville. L’exposition se poursuivra jusqu’au 10 mars. Il s’agit de sa cinquième édition, car la manifestation avait également été présentée l’année passée au musée de la Banque de Brazilia. L’ambassadrice du Liban au Brésil, Carla Jazzar, était présente à son inauguration, remerciant le Brésil pour son soutien au pays du Cèdre au lendemain de la double explosion du port, le 4 août 2020.
« The Road To Reframe » est une série de photographies immersives qui fonctionne comme un mécanisme d’adaptation, tentant de comprendre et de visualiser une nouvelle réalité surréaliste. La série dépeint la tragédie humaine qu’a vécu le Liban en 2020. L’exposition se divise en deux parties, avec comme frontière les silos de Beyrouth qui « ont sauvé les quartiers ouest de Beyrouth d’une destruction totale et ont absorbé jusqu’à 10 % des dégâts dans les zones les plus durement touchées » (extrait d’une interview de l’artiste dans le journal The National). Dans « Part 1: The Dark Side of the Boom », le photographe étudie les entrailles du mur restant des silos. Dans la « Part 2 : The desert of Beirut », Dia Mrad raconte les silos de l’autre côté, sa peinture blanche et ses courbes parfaites non perturbées par l’explosion.
Les images ont été classées chronologiquement pour l’exposition, et légendées selon l’heure à laquelle elles ont été prises. « Je voulais créer une expérience immersive, afin que le spectateur ait l’impression de traverser le terrain comme moi » – Dia Mrad.
Mrad a commencé à documenter les maisons patrimoniales de Beyrouth en 2019. Un voyage familial en France et en Italie a nourri son intérêt pour la préservation du patrimoine architectural de Beyrouth. À son retour, il a commencé à photographier les maisons traditionnelles des quartiers de Gemmayze et de Mar Mikhael. Puis, alors qu’il travaillait comme photographe pour un promoteur immobilier, il a eu accès à des vues peu connues de la ligne d’horizon de Beyrouth, depuis des appartements privés. Cela lui a donné de nouveaux angles pour documenter les maisons patrimoniales de la ville. Son Instagram a commencé à gagner en visibilité, mais sa carrière de photographe a réellement décollé après la publication de photographies avant / Après, donnant à voir les terribles dommages de l’explosion sur ces maisons et monuments de la capitale.
Photo : le photographe Dia Mrad à côté de sa photographie sur laquelle il est possible de voir une peinture de Khalil Gibran sur le mur d’une maison éventrée à la suite de l’explosion du 4 août 2020. Copyrights Dia Mrad.