Samir Sayegh, un des maîtres calligraphes les plus renommés du monde arabe contemporain, a révolutionné la calligraphie arabe avec une approche moderne et innovante. Né en 1945, Sayegh a été profondément influencé par ses années à Paris dans les années soixante, où il a baigné dans une atmosphère de liberté culturelle et d’émancipation. Cette expérience a nourri son rêve grandiose de liberté, souvent déçu mais toujours renouvelé.
Avec les Printemps arabes, Sayegh a trouvé une nouvelle source d’inspiration pour expérimenter dans son art, créant sa collection « Yawmiyyat el-hourriya » (Les Carnets de la liberté). Il a utilisé cette période pour libérer davantage l’art de la calligraphie, en expérimentant avec différents papiers, l’or et l’argent. Cette collection a été suivie par « Villes ancrées/ancestrales », inspirée par la dévastation de villes historiques telles que Mossoul, Alep, Beyrouth et Gaza. Dans cette série, il a écrit comme un hymne ou une prière pour la paix, sans représenter des villes ou des maisons mais plutôt en suggérant des lignes de solfège et des notes de musique.
Sayegh insiste sur le fait que la calligraphie, bien qu’ayant commencé dans le monde arabe avec l’écriture du Coran, n’est pas un art strictement religieux mais plutôt universel. Il s’est toujours intéressé aux grandes questions existentielles, cherchant des réponses à travers la mystique de la calligraphie. Ses œuvres, imprégnées de poésie en prose, sont une exploration de l’authenticité et de la modernité.
Le Beirut Museum of Art a choisi de numériser le travail de Sayegh dans le cadre du Wasl Beirut Program soutenu par le fonds Beryt de l’Unesco. une exposition honorant Samir Sayegh a eu lieu à la Bibliothèque orientale à l’Université Saint-Joseph le 18 décembre à Beyrouth, coïncidant avec la célébration de la langue arabe par l’UNESCO. L’exposition présentait ses collections « Carnets de la liberté 2011- 2012 » et « Villes ancrées/ancestrales 2014-2015 ». L’événement comprenait aussi un échange avec l’artiste, animé par Mahmoud Haïdar, et la projection d’un documentaire essai produit par Karma et Rajwa Tohmé.
Samir Sayegh continue d’inspirer et d’influencer les générations futures à travers son art, qui est une fusion des lois du cosmos et de la spiritualité humaine, faisant de lui un artiste universel et profondément connecté à l’âme du Moyen-Orient.