Le documentaire « Yallah Gaza » de Roland Nurier

Depuis un mois, 10 022 Palestiniens ont perdu la vie, dont plus de 4 000 enfants, selon le bilan du ministère de la Santé du Hamas lundi 6 novembre.

Roland Nurier, lui, montre la résilience légendaire des Gazaouis dans son nouveau film, Yallah Gaza, leur rage de vivre. Et si les Palestiniens de Gaza n’étaient «qu’un peuple normal qui vit dans un environnement totalement anormal?», se demande le cinéaste français, qui a réalisé en 2019 un premier film intitulé « Le char et l’olivier, une autre histoire de la Palestine ».

Dans « Yallah Gaza », Roland Nurier donne la parole à des citoyens gazaouis, issus de la société civile, acteurs de la vie économique, éducative, sanitaire et sociale, culturelle, sportive, attestant ainsi de la vitalité de la population. Les travailleuses sociales Wissam Mohamed Hammad et Iktimal Eghareb expliquent les difficultés quotidiennes des familles gazaouies, amplifiées par l’enfermement et les traumatismes dus aux fréquents bombardements.

Des témoignages de responsables politiques palestiniens sont également intégrés : Hassan Albalawi, membre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), conseiller à la mission de Palestine auprès de l’Union européenne (UE); Bassem Naim, membre du Hamas, ancien ministre de la Santé, responsable des relations internationales, Maryam Abu Daqqa, responsable pour Gaza du Front populaire de libération de la Palestine.

Des voix critiques israéliennes, comme celle d’Éléonore Bronstein, chercheuse franco-israélienne, cofondatrice de l’association De-Colonizer; de Ronnie Barkan, dissident israélien antisioniste ou de Yonatan Shapira, ancien pilote de l’armée de l’air israélienne, permettent d’apporter un autre regard sur la société israélienne.

Une troupe de jeunes danseurs et danseuses de dabke réalisant une chorégraphie sur et dans des immeubles dévastés d’un quartier de Gaza à la suite de l’une des multiples destructions perpétrées par l’armée israélienne viennent apporter des respirations tout au long du film.

Le réalisateur n’a pas obtenu l’autorisation de rentrer dans Gaza. Le film est donc réalisé, pour la partie Gaza, en étroite collaboration avec un chef-opérateur gazaoui francophone, Iyad Alasttal, également réalisateur, documentariste et créateur de la série « Gaza stories ».