Le Tanit d’Or des JTC remporté par « Mute » de Sulayman Al Bassam

Le metteur en scène koweïtien a remporté le premier prix des Journées Théâtrales de Carthage. La pièce revient sur l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. elle plonge le public dans la réalité de l’horreur dès les premières minutes, questionnant le spectateur sur le « rôle et la nécessité du théâtre militant face à une catastrophe qui détruit par sa violence et par l’ampleur de ses dégâts l’essence même du langage comme outil au service de la réalité vécue. » (communiqué).

Œuvre inclassable, mélange entre les genres: prouesse vocale, chant, danse accompagnés par une musique live signée Abed Kobeissy et Ali Hout. « Mute » dérange par le « bombardement » du texte interprétée par Hala Omran. Tantôt chanteuse, tantôt actrice, tantôt amoureuse, tantôt militante, tantôt indifférente, Hala Omran embarque le public dans une quête existentialiste qui interroge les points suivants: quel est le rôle de l’artiste militant dans la société de consommation ? Quel impact peut avoir l’artiste dans une société où l’argent, le paraître et l’image ont pris d’assaut la conscience des peuples ?

« I Medea », la dernière pièce de Sulayman Al-Bassam avait été primée à Carthage et au Caire. Mais la pièce a eu moins de chance au Koweït : annulée au printemps 2020, aux premiers jours du coronavirus, elle n’a pas été autorisée à être jouée par la suite.

Pour revenir au palmarès des JTC, le Tanit d’argent a été remis à « Chams » du metteur en scène marocain Amine Boudrika. Interprétée par Hasna Tamtaoui, Hajar Chargui et Ismail Alaoui la pièce raconte les problématiques sociétales auxquelles les femmes marocaines font face dans leur quotidien.

le Tanit de bronze a été décerné à la pièce tunisienne « La ferme » (El Firma) de Ghazi Zaghbani. « Nous sommes dans un théâtre cruel et désespéré, où la ferme promise par le titre se révèle un intérieur étouffant, sans verdure ni horizon. L’univers est saturé d’appels aux secours que personne n’entend, accompagnés par la guitare électrique agonisante d’un idiot rêveur, habitant la maison de la ferme en question. Ce dernier est un musicien qui assiste au calvaire d’une militante des droits humains, séquestrée par son frère, le politicien. » – communiqué de presse.