Le peintre palestinien Fayez Sersawi a inauguré à Amman, Jordanie, son exposition « Gaza dessine », une série de plus de 100 peintures réalisées pendant les bombardements israéliens à Gaza. L’exposition, qui se tient à la galerie Jabal al-Lweibdeh jusqu’au 25 octobre, fait partie du projet « Journaux de guerre à Gaza », initié par la maison d’édition Dar Tadween. Ce projet vise à immortaliser l’expérience des Gazaouis à travers des œuvres artistiques et littéraires, documentant ainsi les horreurs de la guerre.
Les visiteurs de l’exposition, captivés par les œuvres de Sersawi, soulignent la manière dont ses peintures transmettent non seulement la douleur et la souffrance des habitants de Gaza, mais aussi des récits de survie et d’espoir. Nesrine Milhem, l’une des spectatrices, a remarqué que malgré la simplicité apparente des œuvres, celles-ci réussissent à transporter le public directement dans les rues et les maisons de Gaza, offrant une perspective souvent absente des reportages médiatiques.
Les œuvres de Sersawi, réalisées loin de l’atelier traditionnel, visent à capturer la brutalité des événements sans embellissement. Pour l’artiste, peindre est une forme de résistance et de témoignage, un moyen de documenter et de préserver l’histoire de son peuple. Il voit ses peintures comme des « journaux visuels » qui enregistrent la réalité des conflits et de la souffrance des Gazaouis, tout en intégrant des éléments de son environnement quotidien – des ruelles aux visages familiers.
L’artiste palestinien explique que ses œuvres sont conçues comme un acte de résistance contre les forces qui cherchent à effacer l’identité palestinienne. Selon lui, chaque ligne et chaque couleur expriment le rejet de l’occupation et la quête continue de liberté. Son art, loin d’être une simple expression esthétique, se présente comme une lutte contre l’oubli et un appel à la conscience collective internationale.
En parallèle, le directeur de Dar Tadween, Moussa Hawamdeh, explique que l’initiative vise à soutenir les artistes palestiniens de Gaza en leur permettant de partager leur travail avec le reste du monde, malgré les tentatives d’Israël de supprimer la culture palestinienne. Il décrit les œuvres de Sarasawi comme une « criante dénonciation » des crimes commis contre le peuple palestinien, un témoignage visuel des atrocités que les mots ne suffisent souvent pas à capturer.
L’exposition est accompagnée d’autres événements culturels, notamment des soirées littéraires et poétiques autour de la cause palestinienne et de l’impact dévastateur des attaques israéliennes sur Gaza et le Liban.