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صورة الأسبوع
« Je me demande souvent si les personnes vivant dans des pays et des régions en paix s'identifient avec plus de facilité aux belles images plutôt qu'aux autres, sanglantes, comme celles qui inondent les médias internationaux quand il s'agit de la Syrie d'aujourd'hui ou du Vietnam d'hier."
"En tant que photographe, ayant plus de seize ans d'expérience sur le terrain yéménite, j'ai réalisé que la logique selon laquelle “le sang est à la guerre ce que la beauté est à la paix” est erronée, incomplète. La raison pour laquelle mon travail tend à se concentrer sur la beauté de mon pays, qui souffre, est simple : comme les gens partout dans le monde, qu'ils évoluent en contexte de guerre ou de paix, les Yéménites apprécient l'amour et la vie. Nous aussi, nous souhaitons vivre nos amours et nos vies avant ce moment inévitable qu'on appelle la mort."
Amira Al Sharif est une photographe et artiste yéménite, basée à Paris, primée et avec deux décennies d'expérience dans la narration visuelle. Son travail met en lumière les histoires humaines intimes qui capturent la beauté, la souffrance et les complexités inexplorées de l'entre-deux.
Azza Aboualam nommée commissaire à la Biennale de Venise 2025
Azza Aboualam a été nommée commissaire du Pavillon national des Émirats Arabes Unis pour la Biennale d’architecture de Venise de l’année prochaine, devenant ainsi la première femme émiratie à occuper ce poste.
Professeur à l’Université Zayed, Aboualam a été sélectionnée à la suite d’un appel ouvert aux universitaires et aux artistes. Aboualam a expliqué que sa proposition avait été soigneusement élaborée pour refléter la culture des connaissances et des matériaux des Émirats Arabes Unis. Faisant allusion à ce à quoi pourrait ressembler le pavillon, elle a déclaré que ses recherches s’articulaient autour des « méthodes de production alimentaire locales et de leur liens avec l’architecture et l’environnement ».
Aboualam a contribué en tant que chercheuse à « Showpiece City: How Architecture Made Dubai » (2020) et « Building Sharjah » (2021). Elle est également cofondatrice du « Holesum Studio », basé à Sharjah et à New York, qu’elle a créé en 2021 avec ses collègues diplômés de l’Université de Yale, Dimitri Brand et James Coleman.
Rabat reçoit le Prix d’honneur ONU Habitat 2024
Rabat a remporté le Prix d’honneur ONU-Habitat 2024 pour ses efforts en matière de développement urbain durable et d’amélioration de la qualité de vie de ses habitants. Ce prix a été décerné lors de la Journée mondiale de l’habitat à Querétaro, au Mexique, en reconnaissance des initiatives exemplaires de la capitale marocaine qui s’alignent sur les Objectifs de développement durable (ODD), en particulier l’ODD 11 concernant les villes durables.
La ville a notamment transformé ses espaces publics pour favoriser l’inclusion sociale, la culture et le sport. Parmi les projets mis en avant, on trouve la création de 175 terrains de sport de proximité qui permettent aux jeunes de s’engager dans des activités sportives, améliorant ainsi le bien-être et favorisant l’inclusion. Rabat a également organisé des événements culturels et sportifs, comme le concours “Rabat Jeunesse” en 2023, qui a rassemblé plus de 8 700 participants, illustrant l’impact positif de ces initiatives sur la communauté locale.
Ces réalisations reflètent la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui œuvre pour harmoniser culture, développement durable et inclusion sociale. La ville s’est engagée à offrir un cadre de vie amélioré en mettant en avant des approches centrées sur l’humain, tout en stimulant l’engagement communautaire et en renforçant l’accès aux services sociaux pour tous ses citoyens.
Skybar devenu un Skyshelter
Célèbre club de Beyrouth, le Skybar s’est transformé en refuge pour les déplacés. En réponse à la récente vague de violences qui a frappé le Liban, cet espace, autrefois symbole de la vie nocturne et du glamour de la capitale, a été réaménagé pour accueillir des familles déplacées. L’initiative s’inscrit dans un contexte de crise humanitaire où des lieux emblématiques de Beyrouth se réinventent pour répondre aux besoins urgents de la population. Cette adaptation, bien que temporaire, montre la solidarité des habitants face aux épreuves traversées par la ville.
Le Skybar, connu pour ses soirées festives et son panorama emblématique sur la Méditerranée, a modifié sa structure pour offrir un abri aux personnes en difficulté. Les salles autrefois destinées aux événements mondains se sont transformées en espaces d’accueil, fournissant des matelas, de la nourriture et des produits de première nécessité aux familles libanaises et réfugiées. L’initiative est soutenue par un réseau de bénévoles et d’ONG locales qui travaillent à assurer une gestion efficace de cet espace de secours temporaire, montrant l’adaptabilité des lieux publics en temps de crise.
Cette reconversion soulève également des questions sur l’avenir des lieux emblématiques de Beyrouth. Le Skybar, autrefois synonyme de fête et de modernité, devient un symbole de résilience et de solidarité. Pour de nombreux Beyrouthins, cet acte reflète l’esprit de la ville, capable de se réinventer même dans les périodes les plus sombres. L’article souligne aussi l’incertitude qui pèse sur la pérennité de ce type d’initiatives, alors que la situation économique et politique au Liban demeure fragile et que les besoins humanitaires continuent de croître.
« Sans Titre », la nouvelle édition du Prix Mustaqbal
Le Prix Mustaqbal, créé par la Fondation TGCC en 2021, vise à encourager et promouvoir les artistes émergents marocains en leur offrant des opportunités de développement et de visibilité. Il offre aux jeunes artistes une reconnaissance ainsi qu’un soutien financier et des résidences artistiques.
Cette 4e édition, « Sans Titre », s’ouvre à tous les médiums, et marque ainsi un tournant dans l’histoire du prix en décloisonnant les pratiques artistiques et en donnant plus de liberté aux candidats. « Initialement dédié à la peinture et au dessin, puis élargi à la photographie, ce prix étend ses horizons chaque année. Pour cette édition, l’inclusion de l’installation, en plus des médiums précédemment explorés, marque une étape importante. Cet engagement vise à soutenir la diversité des langages et à encourager la pluridisciplinarité des pratiques chez les jeunes artistes » – Meryem Bouzoubaa, présidente de la Fondation TGCC (Diptyk).
Cette année, sur plus de 200 dossiers, ce sont 16 artistes visuels, toute disciplines confondues, qui ont été présélectionnés par les membres du jury. D’après Hassan Sefrioui, fondateur de la galerie Shart et membre du jury depuis la première édition, le fil conducteur des oeuvres ayant été présentées reste le questionnement de la jeunesse sur sa place et son individualité dans un monde ultra-digitalisé et globalisé.
La nouvelle édition mise également sur la création de partenariats internationaux pour offrir aux artistes marocains des résidences à l’étranger, notamment en Europe et en Afrique. Cette approche vise à renforcer la visibilité des lauréats au-delà des frontières du Maroc et à les intégrer dans des réseaux artistiques globaux, contribuant ainsi à l’internationalisation de la scène contemporaine marocaine. Parmi ces collaborations figure un partenariat avec la Fondation Montresso* à Marrakech, qui offre aux lauréats une résidence artistique au Jardin Rouge, un espace dédié à la création contemporaine où les artistes peuvent développer leurs pratiques dans un cadre professionnel et inspirant. La Fondation TGCC s’associe également avec la foire 1-54 Contemporary African Art Fair à Marrakech, l’un des événements majeurs pour l’art africain contemporain. Les lauréats du Prix Mustaqbal ont la chance de présenter leurs œuvres lors de cet événement, ce qui leur permet de se connecter avec un réseau international de collectionneurs, de galeries et de professionnels du monde de l’art.
Pour cette quatrième édition du Prix Mustaqbal, trois lauréats ont été distingués : Kamil Bouzoubaa-Grivel a remporté le premier prix avec ses deux séries de dessins explorant des techniques comme le halftoning, utilisant des encres à base d’huile, créant des noirs denses et brillants. Yasmine Hadni a obtenu la seconde place, et Kamil Tahiri la troisième. Les lauréats bénéficieront d’une résidence artistique au Jardin Rouge, et Bouzoubaa-Grivel aura une exposition personnelle à Artorium en 2025.
الفرج يعيد الزراعة إلى قلب الفن
L’artiste saoudien Mohammad Alfaraj expose pour la première fois les résultats de sa résidence artistique à AlUla en 2021 dans l’exposition « Orbis Tertius », présentée à Art Basel Paris depuis le 18 octobre 2023 au Grand Palais.
Son parcours n’a pas été linéaire. Bien qu’il ait étudié l’ingénierie mécanique appliquée à l’université King Fahad de Dhahran, son intérêt pour le cinéma et la photographie l’a mené vers l’art. Sa formation en mécanique des matériaux l’a sensibilisé à la vie intrinsèque des objets inanimés, une perception qui imprègne son travail. Se décrivant comme un « poète visuel », Alfaraj capture dans ses œuvres des poèmes matérialisés en objets que l’on peut toucher et sentir.
Les œuvres d’Alfaraj s’inspirent de l’agriculture. Pour lui, chaque élément trouve un usage, rien n’est gaspillé. Cette philosophie est visible dans son film en stop-motion « The Date Fruit of Knowledge », une pièce phare de son installation à Art Basel. Ce film, dessiné dans le sable des palmeraies d’AlUla, raconte l’histoire d’un rossignol avide de connaissances, inspirée de récits coraniques et de mythologies universelles. Le rossignol, fabriqué à partir de dattes, incarne la quête effrénée de savoir, qui se transforme en malédiction lorsqu’il découvre tout ce qui a été, est et sera. Le message du film rappelle que la destruction ou le salut peuvent venir de nos propres actions.
Les installations d’Alfaraj à Art Basel mêlent film, illustrations et matériaux issus de la nature, notamment des frondes de palmier formant les ailes d’un oiseau. Le papier de ses dessins est fabriqué à partir de déchets de palmier, tout comme l’encre utilisée, témoignant de son désir de transformer les objets trouvés en œuvres nouvelles.
En parallèle de ses expositions à Paris, Alfaraj prépare une nouvelle exposition à Dubaï.
« Beirut Prints », la nouvelle exposition de la Dalloul Art Foundation
L’exposition « Beirut Prints » à la Dalloul Art Foundation (DAF) se déroule du 6 octobre au 28 décembre 2024 à Beyrouth et se concentre sur l’évolution et l’impact des techniques d’impression dans le monde arabe. L’angle choisi par l’exposition est de réévaluer le rôle des estampes dans l’art arabe moderne et contemporain, un médium souvent sous-estimé par rapport à la peinture ou la sculpture. L’exposition présente une variété d’œuvres qui illustrent non seulement des compétences techniques, mais aussi l’évolution sociale et politique de la région à travers le prisme de l’imprimerie.
Parmi les artistes présentés, on retrouve Shafiq Abboud, connu pour ses compositions abstraites qui marient formes et couleurs. Ses estampes sont revisitése pour explorer des thématiques personnelles et culturelles. Walid Abu Shakra met de son côté en lumière les paysages et les réalités palestiniennes à travers ses impressions. L’exposition valorise ainsi ces artistes en montrant leur capacité à capter des récits intimes et des enjeux sociaux via des techniques d’impression.
Certains artistes ont préféré utiliser la gravure comme moyen d’expérimentation visuelle. L’artiste palestinien Kamal Boullata, par exemple, a utilisé la sérigraphie pour expérimenter les lettres et les formes arabes. Boullata était une figure centrale du mouvement Hurufiyya, qui s’efforçait d’explorer davantage les abstractions répandues dans l’art islamique.
Les œuvres de l’artiste irakienne Suad Al Attar sont peut-être moins abstraites mais tout aussi impressionnantes. Son « Paradis en vert » témoigne de sa maîtrise de la gravure en couleurs sur papier. Les lithographies d’Ayman résonnent avec la situation beyrouthine actuelle, montrant les destructions qui ont frappé Beyrouth pendant la guerre civile, avec des impressions à l’encre noire de maisons en ruines et de paysages de décombres.
Un autre aspect de l’exposition est constitué par les entretiens filmés qui constituent des ressources inestimables pour les techniques et l’histoire de la gravure. Les quatre films présentent des entretiens avec les artistes Mohammad Rawas, Samira Badran, Said Baalbaki et Zeina Badran. Les entretiens seront disponibles sur le site de la Fondation Dalloul Art.
« Réveil des rêves »
L’exposition Réveil des rêves (sixième édition) se tient à la Galerie Wajdan, au Musée national jordanien des beaux-arts, à Amman. Elle a été inaugurée le 1er octobre 2024 sous le patronage de la princesse Rajwa bint Ali et se poursuit jusqu’au 10 octobre, sous le commissaire de Khaldoun Hijazin. Il s’agit d’un événement artistique au féminin avec six artistes : Amal Sobeh, Dalia Ali, Raeda Shahin, Rana Safadi, Reem Khader et Shereen Al-Ouran. 20 % des revenus générés par les ventes seront reversés pour soutenir les dépistages précoces des femmes en situation de précarité.
L’exposition explore le thème de la terre et ses récits à travers des techniques variées, allant de la peinture à l’huile, aux collages numériques, en passant par des installations utilisant des matériaux mixtes. Chaque artiste exprime une vision unique de son lien avec la terre et la mémoire culturelle, en résonance avec l’héritage et les paysages de la région.
Les œuvres d’Amal Sobeh se distinguent par leurs émotions humaines inspirées de la beauté de la nature. Elle utilise des couleurs douces et transparentes pour créer des paysages harmonieux, notamment des champs de fleurs violettes mêlés de vert, de jaune et d’orange, donnant une impression de calme. Ses toiles, construites comme une gradation musicale, invitent à la contemplation et évoquent un voyage intérieur de l’âme en communion avec la terre.
Dalia Ali, quant à elle, adopte une approche abstraite pour représenter les villes palestiniennes, en particulier Jérusalem. Influencée par sa formation en architecture, elle joue avec les lignes et les formes pour recréer ces villes comme des souvenirs vivants. Elle utilise des matériaux variés tels que l’acrylique, des coupures de journaux, du sable et des motifs graphiques, intégrant aussi des éléments de calligraphie arabe pour exprimer l’identité et le patrimoine palestinien.
Rana Al-Safadi met en avant les villes qui la marquent profondément à travers des techniques de peinture à l’huile sur toile. Elle explore les composantes culturelles et humaines des lieux qu’elle représente, créant des œuvres aux textures en relief et aux couleurs apaisantes. Son travail se concentre sur les grands blocs de couleur et les groupes humains qui s’intègrent dans ces paysages urbains.
Raeda Shaheen utilise un style abstrait, jouant sur l’interaction des formes et des couleurs géométriques. Ses œuvres se composent souvent de motifs en couches, créant des dimensions multiples qui donnent l’impression de tableaux dans des tableaux. Elle privilégie des couleurs froides et des traits minimalistes pour donner une impression de calme.
Reem Khader associe la technologie moderne et l’expression artistique pour créer des collages riches en symboles. Elle utilise l’intelligence artificielle et la peinture à la main pour élaborer des œuvres qui explorent des thèmes liés à la vie humaine contemporaine, avec des détails superposés pour exprimer des idées complexes sur l’existence.
Enfin, Shereen Al-Ouran s’interroge sur le rôle symbolique de la femme dans la société. L’artiste utilise des éléments visuels qui expriment des émotions positives comme la compassion, l’amour et la protection, illustrant ainsi le lien intime entre les femmes et la terre. Son travail cherche à transmettre un message de force et de continuité, soulignant l’importance des femmes en tant que gardiennes de la mémoire et de l’héritage culturel. Les détails et les traits distinctifs qu’elle utilise visent à attirer l’attention du spectateur et à susciter une réflexion sur la place de la femme dans un contexte à la fois historique et contemporain.
Biennale de Gwangju et le pavillon qatari
Le pavillon du Qatar à la Biennale de Gwangju 2024 en Corée du Sud met en lumière une sélection d’artistes contemporains qataris et de la région du Golfe, visant à illustrer la diversité et la richesse des cultures locales tout en abordant des thèmes globaux. Cette participation s’inscrit dans le cadre des initiatives du Qatar pour promouvoir l’art et la culture du Moyen-Orient sur la scène internationale.
Les œuvres présentées explorent des sujets variés tels que l’identité, la migration, et l’impact des changements climatiques sur les communautés locales, en résonance avec les enjeux contemporains mondiaux. Les artistes utilisent des techniques innovantes pour interagir avec le public, mêlant technologie et art traditionnel, offrant ainsi une expérience immersive. Le pavillon vise à encourager le dialogue interculturel en liant les préoccupations locales aux interrogations globales, plaçant l’art comme médium privilégié d’une réflexion collective.
L’exposition « Knock, Rain, Knock » est divisée en quatre chapitres et présente des œuvres d’art de sept artistes qatariens. Le premier chapitre met en scène le paysage qatari avec des œuvres de Fatima Abbas et Farah Al Sidiky.
L’aperçu de la pluie d’Abbas / لمحة غيث raconte le climat qatari, ses challenges, et dresse le portrait des terres du pays. L’installation vidéo d’Al Sidiky, « Place of Abandon », en est le témoin, s’arrêtant sur les interactions humaines et le désert au fil du temps, et le potentiel que représente ces lieux pour l’avenir de l’homme sur la terre.
Le deuxième chapitre, « Prier », se penche sur la « salat al istisqaa » et présente les travaux de Sara Al Naimi et Hind Al Saad. L’œuvre en trois parties d’Al Naimi décrit le voyage et la vie du peuple arabe avant la salat al-istisqaa à travers un poème nabati de Mohsen bin Othman Al Hazani. À côté se trouve l’installation cinétique d’Al Saad qui se construit autour d’un des versets de la prière, avec un jeu de lumière et d’eau.
L’installation immersive de Guillaume Rouseré, « After the Rain », s’inscrit dans le troisième chapitre, « Recevoir », et dévoile l’interaction entre l’humanité et la nature, explorant l’importance de l’eau au Qatar.
Dans le dernier chapitre, « Supporter », Abdulrahman Al Muftah et Nada Elkharashi analysent l’après-pluie. « Rain on Materiality » d’Al Muftah examine l’effet de la pluie sur l’environnement urbain du Qatar, tandis que l’oasis Al-Faga’a d’Elkharashi célèbre l’équilibre fragile entre l’intervention humaine et la nature.
دقيقة الموضة
Depuis le lancement de sa marque éponyme en septembre 2019, la créatrice britannico-irakienne Tara Babylon redéfinit les tenues de soirée avec une esthétique avant-gardiste. Ses créations s’inspirent de son riche héritage culturel, notamment de l’ancienne cité de Babylone, et de ses expériences personnelles. Finaliste du prix Fashion Trust Arabia dans la catégorie tenues de soirée, Babylon intègre des textures vibrantes, des couleurs vives et des matériaux innovants.
Elle puise notamment son inspiration dans les légendaires jardins suspendus. Cela se traduit dans des créations originales comme une robe en lin mélangé avec des poignets tissés à la main, une écharpe en coton ornée de roses sculpturales ou encore un plaid en tissage élastique. Tara Babylon se distingue par son approche non conventionnelle de la couture, transformant des éléments banals – les épingles de sûreté – en ornements luxueux.
Tara Babylon est également impliquée dans des projets en Chine, où elle enseigne certaines de ses techniques de tissage et l’utilisation des épingles de sûreté. Finaliste du prix Fashion Trust Arabia, elle voit cette reconnaissance comme une opportunité de donner une visibilité internationale aux créateurs de la région, tout en soulignant l’importance de l’éducation et de la reconnaissance pour les talents émergents.
Sharjah International Film Festival
Le samedi 12 octobre 2024, le Festival international du film pour enfants et jeunes de Sharjah (SIFF) a clôturé sa 11e édition avec une cérémonie de clôture sous le patronage de Son Altesse Cheikha Jawaher Bint Mohammed Al Qasimi, présidente du Conseil suprême des affaires familiales. L’invité d’honneur de cette édition était la Palestine.
« Amakor », réalisé par Ahmed Al-Khodary (Koweït), a remporté le prix du meilleur long-métrage, tandis que « Mar Mama », de Magdy Al-Omari (Palestine), a été reconnu comme le meilleur court-métrage arabe. « Hooves », réalisé par Fargul Masroorad et Hossein Zeitounejad, a été honoré du prix du meilleur court-métrage international, et « The Seven Waves », réalisé par Asma Bseiso (Palestine, Jordanie), a remporté le prix du meilleur film documentaire.
Sofia El Khyari, marraine du Mois du Film d’Animation
Sofia El Khyari est nommée marraine du Mois du film d’animation par l’Institut français du Maroc. Elle présente quatre courts-métrages dans plusieurs sites de l’institut jusqu’au 11 octobre. Ses films donnent à voir sur l’écran des techniques variées, avec l’utilisation de l’aquarelle, du papier découpé, de l’encre ou encore de la photographie.
Qui est Sofia Al Khyari ? Artiste plasticienne et réalisatrice multiprimée de films d’animation, Sofia El Khyari est née à Casablanca en 1992. Elle étudie la gestion culturelle à Paris et y apprend également l’animation en autodidacte, avant d’obtenir un master en animation au Royal College of Art de Londres. Ses courts-métrages ont été primés et projetés dans plus de 150 festivals internationaux, parmi lesquels le festival de Locarno, le festival de Toronto TIFF, le festival d’animation d’Annecy, le FESPACO (Burkina-Faso) ou encore le FICAM (Maroc).
Les courts métrages projetés en ce mois d’octobre :
- « L’Ombre des Papillons » – 2022 : dans une forêt mystérieuse, une femme se laisse lentement entraîner dans une rêverie nostalgique en observant des papillons.
- « Le Corps Poreux » – 2018 : une jeune femme décide d’aller à la mer pour faire le point sur sa vie. Lorsqu’elle plonge dans l’eau, elle se retrouve à l’intérieur d’elle-même, submergée par le flot des pensées qui la rongeaient.
- « Ayam » – 2017 : trois générations de femmes marocaines échangent lors de la préparation de la cérémonie traditionnelle de l’Aïd al-Adha.
- « Le grain de ta peau » – 2015 : le conte d’une femme fleur, délicate et mystérieuse, née dans le sable chaud du désert.
Festival National du Film de Tanger
La 24e édition se tiendra du 18 au 26 octobre 2024, avec une programmation riche de films arabes dans différentes catégories. Voici un aperçu des films sélectionnés dans les compétitions principales :
Compétition Longs-Métrages de Fiction :
- Kissat Wafaa – Abdelali Tahiri
- Empreintes du vent – Layla Triqui
- Hôtel de la paix – Jamal Belmejdoub
- Que d’amour – Kamal Kamal
- Silence des violons – Saad Chraibi
- Triple A – Jihane El Bahhar
- Journal intime – Mohamed Chrif Tribak
- Moroccan Bada$$ Girl – Hicham Lasri
- La dernière répétition – Yassine Fennane
- Animalia – Sofia Alaoui
- Elwatra – Driss Roukhe
- A Corpse on the Shore – Mohammed Faouzi Aksel (Maroc)
- Déserts – Faouzi Bensaïdi
- Meutes – Kamal Lazraq
Compétition Courts-Métrages de Fiction et Documentaire :
- Beneath a Mother’s Feet – Elias Suhail
- Frères de lait – Kenza Tazi
- Le Dernier Jour – Lakhdar El Hamdaoui
- Fils des Amazones – Otman Salil
- Frère – Younes Bouab
- Mode d’avion – Mohamed Amine El Ahmar
- Jours gris – Abir Fathouni
- Pour moi – Intissar El Azhari
- Silent Sighs – Meryem Jabbour
- Rachid – Rachida El Garani
- Nejma – Abdellah Elmoukadem
- Yenna – The Bread Crust – Ayoub Ait Bihi
- A Lamb, A Sheep and Ravens – Aymane Hammou
- Waking Up – Saad Benidir
Compétition Longs-Métrages Documentaires :
- Mora est là – Khalid Zairi
- La mère de tous les mensonges – Asmae El Moudir
- Better – Kamal Ourahou
- Larbi, Justo… et les autres – Abdelhamid Karim et Leila El Amine Demnati
- Water Master – Fouad Souiba
- Jauk El Maleh – Hassan Benjelloun
- Cubaraouis – Aziz Khouadir
- Bubbles – Hassan Maanany
- Knife on Canvas – Oumaima Elachy
- Palace Guardians – Aida Bouya
- Trois lunes derrière une colline – Abdellatif Fdil
- Khaymat Rag – Sidi Mohamed Fadil Eljoummani
- Chayaa – Zaynab Toubali
- Tilimzoune Mémoire du Sahara – Ahmed Bouchalga
- Le gagne-pain des roses – Mounia El Goumi
Arab Film Media Festival
Événement phare de l’Institut du cinéma et des médias arabes, le Festival du film arabe est le plus ancien et le plus important festival indépendant de ce type en Amérique du Nord. Lancé en 1996, le festival a pour mission de présenter le meilleur des films contemporains qui mettent en lumière la richesse de la culture arabe à travers des récits et des images authentiques, offrant un aperçu de la beauté et de la complexité du monde arabe.
La 28e édition se déroule du 24 octobre au 3 novembre 2024 , en présentiel dans toute la région de la baie de San Francisco. La programmation est également disponible en ligne sur هنا. La programmation physique pour les plus chanceux, est disponible là.
Le festival sera inauguré par le film « Une Lettre à Gaza » de Mohamed Jabaly, produit par Watermelon Pictures, la nouvelle société de production lancée par Alana Hadid, une société de « distribution, de production et de financement de films indépendants appartenant à des Palestiniens ». Film autobiographique qui a également été récompensé récemment au Festival des droits humains à Genève, « La vie est belle » raconte l’histoire d’un cinéaste palestinien bloqué en Norvège et dans l’impossibilité de retourner voir sa famille à Gaza.
Mohamed Jabaly est un réalisateur, producteur et artiste palestinien originaire de la ville de Gaza. Il est arrivé en Norvège en 2014 et s’est depuis fait un nom dans l’industrie cinématographique internationale. Son premier long métrage documentaire, Ambulance, a été présenté dans plusieurs des plus grands festivals de cinéma du monde et a remporté plusieurs prix. Il s’agit notamment du One World Media Award du meilleur long métrage documentaire aux BAFTA en 2017, du BBC Arabic Young Journalist Award, du SunBird Award aux Days of Cinema in Palestine, du FIPA D’or Award et du Jury Award du meilleur documentaire au FIPA de Biarritz, en France, en 2017. En plus de son travail dans le cinéma, Mohamed a animé des ateliers de réalisation pour les jeunes et a fait partie du jury de plusieurs festivals de cinéma. Actuellement, il poursuit ses études de maîtrise en beaux-arts à l’Académie nationale des arts d’Oslo. Il est titulaire d’une licence en images animées du Nordland Film & Art College dans le nord de la Norvège. En 2019, il rejoint la production de Stray Dogs en tant que réalisateur et sort « Life is Beautiful » en 2023.
La soirée d’inauguration comprendra des performances spéciales de l’artiste palestinien Llunr et du rappeur palestinien MC Abdul. Pour celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur la Palestine, son histoire et son peuple, le programme « Palestinian Voices » de l’AFMF permet de découvrir l’héritage palestinien toute l’année sur https://arabfilminstitute.org/palestinian-voices/
Paris : Festival du Film Libanais
Le Festival revient pour une quatrième édition dans la capitale française, du 13 au 20 octobre, au Cinéma Le Lincoln. La présidente de l’événement, Sarah Hajjar, a affirmé que maintenir ce festival dans la période terrible que traverse le Liban aujourd’hui était une nécessité absolue : « Face à la tragédie dans laquelle est plongé le Liban une nouvelle fois, parler de ce pays sans cesse meurtri est plus nécessaire que jamais. Au lieu de laisser la guerre nous réduire au silence, nous continuoons de nous mobiliser en soutien aux libanais.e.s et à la création libanaise. »
L’édition propose de découvrir pas moins de quarante films dont vingt-cinq courts-métrages et une dizaine d’avant-premières. La cinéaste et photographe Danielle Arbid est la présidente et marraine de cette édition. Elle est notamment connue pour ses films « Passion Simple », « Peur de rien », « Un homme perdu » ou encore « Dans les champs de bataille ».
Le programme est à retrouver هنا.
Cette année, la programmation cinématographique est accompagnée d’une exposition consacrée à la photographie cinétique, intitulée « Au Fil du Temps », se tenant également au Cinéma Lincoln. Celle-ci questionne les frontières entre l’image fixe et l’image en mouvement, rendues de plus en plus poreuses ces dernières années, interrogeant ainsi celles séparant en apparence la photographie du cinéma. L’exposition s’organise en deux parties que sont « La Danse des éléments » qui explore les quatre éléments – le feu, le vent, la terre et l’eau – à travers l’objectif; puis le « Flou corporel » qui lui s’interesse à la dynamique des corps.
Les événements partenaires :
La sortie française du documentaire « Danser sur un volcan » de Cyril Aris qui se concentre sur le tournage du long-métrage « Costa Brava » réalisée par Mona Akl au lendemain de la double explosion du port de Beyrouth, en pleine crise économique et quelques mois seulement après la « thaoura » et la pandémie de coronavirus.
La pièce de théâtre « Parlons, il est temps », écrite et interprétée par Philippe Aractingi, qui revisite les souvenirs de ce dernier dans différentes langues artistiques. Acclamée au Liban, elle se tiendra au Théâtre de l’Essaïon du 17 septembre au 29 octobre.
Le Festival du cinéma méditerranéen à Montpellier porte la voix gazaouie, et ça fait du bien
La 49e édition du Festival du cinéma méditerranéen (Cinemed) se tient à Montpellier, dans le sud de la France, du 18 au 26 octobre. Cette année, Gaza est présente à travers plusieurs films au programme, illustrant les réalités et les récits de cette région.
Parmi les œuvres sélectionnées figurent « Voyage à Gaza » du réalisateur italien Piero Osperti, « Vibrations de Gaza » de la cinéaste palestinienne Rehab Nazzal, ainsi que « Le Tombeau de l’amour ivre », co-réalisé par les Libanais Khalil Joreige et Joana Hadjithomas. Ces films témoignent de la diversité des perspectives sur Gaza, entre expériences personnelles et récits collectifs.
« Voyage à Gaza » (Piero Usberti, Italie) : Ce documentaire suit le réalisateur italien durant un séjour de trois mois à Gaza au printemps 2018. Le film se concentre sur la vie des jeunes Palestiniens, en explorant leurs espoirs, leurs défis quotidiens, et leur résistance face aux conditions imposées par le blocus israélien. Usberti met en lumière des personnages comme Sara, une travailleuse humanitaire ; Mohanad, un militant communiste ; et Jumana, une étudiante en droit. Il cherche à montrer, à travers leurs récits, une image de Gaza qui contraste avec les représentations médiatiques courantes, en insistant sur la réalité de l’occupation et la lutte pour les droits humains.
« Vibrations de Gaza » (Rehab Nazzal, Palestine) : Ce film explore le quotidien des habitants de Gaza en capturant les sons et les vibrations de la ville comme un moyen de représenter les tensions et les espoirs qui y règnent. La réalisatrice palestinienne Rehab Nazzal utilise un style expérimental pour évoquer à la fois la beauté et les tragédies de Gaza, soulignant l’importance de la mémoire collective et de la culture en tant qu’outils de résistance.
« Le Tombeau de l’amour ivre » (Khalil Joreige et Joana Hadjithomas, Liban) : Le long métrage se situe à la croisée de l’art et de la réalité politique. Il raconte une histoire d’amour impossible dans un contexte de conflit, explorant les répercussions des luttes et des guerres sur les relations humaines. Les deux réalisateurs, reconnus pour leur approche poétique et engagée, cherchent à interroger la mémoire collective et l’impact des conflits sur les identités individuelles et collectives.
Festival international du film arabe d’Oran
Le 12e Festival international du film arabe d’Oran se déroule en Algérie du 7 au 10 octobre 2024. Ce festival met en avant une variété de films arabes dans plusieurs catégories, notamment les longs métrages, les documentaires et les courts métrages. L’événement offre une plateforme aux cinéastes pour explorer des thèmes sociaux, politiques et humanitaires, en rassemblant des œuvres de différentes régions du monde arabe.
Longs métrages :
- Wadi Al-Manfa (La Vallée de l’exil) – Réalisé par Mustafa Al-Nasser (Syrie).
- Al-Murhaqun (Les Épuisés) – Réalisé par Najeeb Abdo (Yémen).
- Ard Al-Intiqam (La Terre de la vengeance) – Réalisé par Anis Joud (Algérie).
- Fata Al-Jabal (Le Garçon de la montagne) – Réalisé par Zainab Shahin (Émirats arabes unis).
- Ikhtiyar Mariam (Le Choix de Mariam) – Réalisé par Mahmoud Yehia (Égypte).
- Mandoub Al-Layl (Le Messager de la nuit) – Réalisé par Ali Al-Kalthami (Arabie saoudite).
- Inshallah Walad (Si Dieu le veut, un enfant) – Réalisé par Amjad Al-Rasheed (Jordanie).
- Rajulaan… Masir Wahid (Deux hommes… un destin) – Réalisé par Mustafa Ozgon (Algérie).
- Messi Baghdad – Réalisé par Sahim Omar Khalifa (Irak).
Asfour Jannah (L’Oiseau du paradis) – Réalisé par Mourad Ben Sheikh (Tunisie/Italie). - Shay Aswad (Thé noir) – Réalisé par Abd Rahman Sissako (Mauritanie).
Documentaires :
- Zeinat, Algeria and Happiness – Réalisé par Mohamed Latrash (Algérie/France).
- Rassif Beirut (Le Quai de Beyrouth) – Réalisé par Farah Al-Hashem (Liban).
- Moutaradat Al-Daw Al-Mubhir (Chasing the Dazzling Light) – Réalisé par Yasser Qassab (Syrie).
- Ikhtifa Saddam Hussein (La Disparition de Saddam Hussein) – Réalisé par Mustafa Halkout (Norvège/Irak).
- Al-Kabitana – Réalisé par Hossam Senssa (Tunisie).
- Lydd – Réalisé par Rami Younis et Sarah Emma Friedland (Palestine/Royaume-Uni/États-Unis).
- Moussa… Al-Maktabi Al-Akhir Fi Wahran (Moussa… Le Dernier Bibliothécaire d’Oran) – Réalisé par
- Abdel Rahman Mostafa et Haj Mohamed Faytas (Algérie).
- Tahat Sama Dimashq (Sous le ciel de Damas) – Réalisé par Hiba Khaled, Talal Derki et Ali Wajih (Syrie/États-Unis/Danemark/Allemagne).
- Samar… Qabl Al-Soura Al-Nihaya (Samar… Avant l’image finale) – Réalisé par Ayatollah Youssef (Égypte).
- Q – Réalisé par Jud Shehab (Liban/États-Unis).
Courts métrages :
- Diyana Al-Maa (La Religion de l’eau) – Réalisé par Haitham Suleiman (Oman).
- 205 – Réalisé par Faraj Mayouf Ali Hamed (Libye).
- Wehda Afdal (Une Unité Mieux) – Réalisé par Ricar Barzan (Irak).
- Yawm (Jour) – Réalisé par Ahmed Akbar (Bahreïn).
- Qarar (Décision) – Réalisé par Abdallah Naimish (Algérie).
- Leni Africo – Réalisé par Marwan Labeeb (Tunisie).
- Mawsim (Saison) – Réalisé par Hussein Ibrahim (Liban).
- Said – Réalisé par Rami Al-Zair (Arabie saoudite).
- Khurda (Débris) – Réalisé par Firas Mohamed (Syrie).
- Al-Koura (Le Ballon) – Réalisé par Malek Saifi (Algérie).
- Walidak Ala Al-Arjah (Ton Père Probablement) – Réalisé par Les Frères Talba (Mauritanie).
- Transit – Réalisé par Baqer Al-Rubaie (Irak).
- Nahnu Fi Hajaa Ila Al-Mousaadat Al-Kawniya (Nous Avons Besoin d’Aides Cosmiques) – Réalisé par Ahmed Imad (Égypte).
- Wainak Ant (Où Es-Tu ?) – Réalisé par Mohamed Kota (Jordanie).
Documentaires courts :
- Al-Aziza – Réalisé par Bilal Ishaq Arbab (Soudan).
- Tayout 24 – Réalisé par Roaa Saleh (Tunisie).
- Boualam Samea Kolch – Réalisé par Aziz Boukeroni et Khaled Bounab (Algérie).
- Qoultalak – Réalisé par Malak Al-Sayyad (Égypte/États-Unis).
- Huquq Ta’eh (Droits Perdus) – Réalisé par Mohamed Masly (Libye).
- Ummuna Hawwa (Notre Mère Ève) – Réalisé par Lama Jamjoum (Arabie saoudite).
- Satl (Seau) – Réalisé par Adel Al-Himy (Yémen).
- Tahthouh – Réalisé par Mohamed Wali (Algérie/Qatar).
Les résultats:
Lors de la cérémonie de clôture du Festival du Film Arabe d’Oran, le film saoudien « Mandoob » de Ali Khaltami a remporté le prix principal. Les prix d’Argent et de Bronze ont été attribués respectivement au réalisateur yéménite Amr Gamal pour « The Burdened » et au cinéaste irakien Sahim Oran Kalifa pour « Baghdad Messi ». Dans les catégories d’interprétation, Mouna Hawa a été récompensée comme Meilleure Actrice pour « Inchallah un garçon » d’Amjad Al Rasheed, tandis que l’acteur algérien Samir El Hakim a reçu le prix du Meilleur Acteur pour « Terre de vengeance », réalisé par Anis Djaad.
« Aïcha » fait un carton à la Mostra de Venise
« Aïcha » de Mehdi Barsaoui a remporté le Prix du Meilleur Film Méditerranéen lors de la 81e Mostra de Venise en 2024, dans la section Orizzonti. Le film raconte l’histoire d’Aya, incarnée par Fatma Sfar, une jeune femme travaillant dans un hôtel à Tozeur, dans le sud de la Tunisie.
Coincée dans un environnement restrictif et sous la pression familiale pour se marier, elle voit sa vie changer après un accident de bus dont elle est la seule survivante. Elle décide de fuir à Tunis, où elle adopte une nouvelle identité sous le nom d’Amina. Cependant, sa nouvelle vie prend un tournant inattendu lorsqu’elle devient témoin d’une bavure policière, menaçant sa sécurité et sa liberté nouvellement acquises.
Mehdi Barsaoui, qui avait déjà été primé pour son film « Un fils » en 2019, poursuit ici son exploration des thématiques sociales et de l’émancipation individuelle dans la société tunisienne. Le film sera présenté lors de sa première anglaise au BFI London Film Festival en octobre 2024.
Sharjah International Film Festival for Children and Youth, la Palestine à l’honneur
Le Sharjah International Film Festival for Children and Youth (SIFF) 2024, se déroulant du 6 au 12 octobre, met en lumière la richesse du cinéma arabe avec une programmation diversifiée. La Palestine est l’invitée d’honneur cette année, offrant aux spectateurs une immersion dans l’histoire et la culture palestiniennes à travers plusieurs films emblématiques. Ces œuvres explorent l’évolution du cinéma palestinien et sa contribution significative au cinéma arabe et international.
Une sélection de films à voir absolument :
- « The Teacher » – Réalisé par Farah Nabulsi, ce film aborde les défis éducatifs et sociaux en Palestine à travers l’histoire d’un enseignant en lutte pour maintenir un système scolaire fonctionnel dans un contexte de conflit.
- « Amakor » – Ce film koweïtien d’Ahmed Al-Khodary explore la thématique de la famille et du devoir à travers l’histoire de deux frères, joués par Khaled Amin et Samah Hussein.
- « Tell Them What Happened » – Un docu-fiction touchant qui suit la vie d’un enfant à Gaza, explorant les thèmes de la famille et de la résilience face aux épreuves. Ce film a été présenté lors de la cérémonie d’ouverture du festival.
Le festival propose également un marché du film, des discussions en panel et plus de 17 ateliers éducatifs pour les jeunes, couvrant des sujets comme la photographie, l’animation et la réalisation. Des experts du cinéma arabe et international, tels que Nayla Al Khaja et Hanna Atallah, animent ces sessions pour inspirer et former la nouvelle génération de cinéastes.
BFI London Film Festival : notre sélection
Thank You for Banking with Us – Laila Abbas
Un drame social qui explore les dynamiques familiales et les lois de l’héritage dans un contexte patriarcal au Moyen-Orient. Le film raconte l’histoire de Mariam et Noura, deux sœurs qui se retrouvent confrontées à la mort de leur père. Celui-ci laisse derrière lui une somme importante d’argent à la banque. Selon la loi, leur frère a droit à une part double de l’héritage en raison de son statut masculin. Les deux sœurs, qui ont des relations tendues, décident alors de s’unir pour tenter de récupérer l’argent avant que leur frère ne soit informé du décès de leur père. Le film aborde des thèmes comme l’injustice des lois patriarcales et la solidarité féminine, tout en mêlant humour noir et critique sociale. Tourné en Palestine, c’est une co-production internationale impliquant des entités telles que August Film et Chezville, avec le soutien du Doha Film Institute et de l’Arab Fund for Arts and Culture (AFAC). Il a été développé et primé dans des festivals tels que El Gouna Film Festival, où il a remporté des récompenses pour son scénario prometteur, qui rappelle, avec un angle différent, « Inshallah a boy » d’Amjad Al-Rasheed.
To a Land Unknown – Mahdi Fleifel
Un drame captivant qui suit l’histoire de deux cousins palestiniens, Chatila et Reda, coincés à Athènes après avoir fui un camp au Liban. Le film explore leur lutte pour survivre en marge de la société grecque, cherchant désespérément à rejoindre l’Allemagne. Leur objectif est de réunir assez d’argent pour acheter de faux passeports, mais la situation se complique lorsque Reda perd leurs économies à cause de sa dépendance à la drogue. Face à cette perte, Chatila élabore un plan risqué : ils se font passer pour des passeurs et prennent des otages pour tenter de sortir de leur environnement désespéré. Ce film, influencé par le cinéma new-yorkais, notamment Midnight Cowboy, combine un style de thriller avec une approche réaliste des conditions de vie des migrants.
La direction photographique de Thodoris Mihopoulos et la musique de Nadah El Shazly contribuent à l’atmosphère sombre et urgente du film. « To a Land Unknown » a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes 2024.
Who Do I Belong To – Meryam Joobeur
Aïcha et son mari, Brahim, ont vécu des années d’incertitude après que leurs deux fils aînés, Mehdi et Amine, aient quitté la maison pour rejoindre un groupe armé en Syrie. Lorsque Mehdi revient seul, il prétend que son frère a été tué, et la présence de Reem, sa femme silencieuse, enveloppe la famille d’une tension grandissante. Tandis qu’Aïcha tente de réintégrer son fils et de protéger cette nouvelle épouse mystérieuse, des disparitions inexpliquées d’hommes du village commencent à semer le trouble. Les visions prophétiques d’Aïcha lui révèlent progressivement des vérités obscures sur le passé de Mehdi et l’identité de Reem.
Ce long-métrage, qui s’inscrit dans la lignée de son court-métrage oscarisé « Brotherhood », se distingue par son mélange de réalisme social et de symbolisme poétique. Joobeur utilise des images oniriques et une photographie immersive pour explorer les fractures familiales causées par le radicalisme, tout en mettant en avant la perspective féminine. Le film a été présenté en compétition au Berlinale 2024 et a remporté plusieurs prix, dont celui du Meilleur Réalisateur au Hong Kong International Film Festival.
« Who Do I Belong To » est une coproduction internationale impliquant des sociétés de France, du Canada et de la Tunisie, et bénéficie du soutien de fonds de divers pays, dont la Norvège et le Qatar. Le film explore des thèmes universels d’appartenance, de loyauté et de quête identitaire dans un cadre tunisien ancré dans les réalités contemporaines.
Ghost Trail – Jonathan Millet
Le film est un thriller dramatique qui suit Hamid, un ancien professeur de littérature d’Alep. Exilé en Europe après avoir fui la guerre en Syrie, Hamid s’engage dans un groupe clandestin qui traque les anciens responsables du régime syrien. Interprété par Adam Bessa, Hamid est hanté par son passé, notamment par un tortionnaire qu’il décide de poursuivre jusqu’en France, espérant le confronter. Le film est inspiré de faits réels, offrant une immersion intense dans le parcours de réfugiés syriens en quête de justice et de vérité. Le film a été présenté en avant-première mondiale à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2024, où il a été salué pour sa combinaison des codes du film d’espionnage avec une confrontation psychologique. Les critiques ont particulièrement apprécié la performance d’Adam Bessa, qui incarne avec intensité un homme déterminé à affronter son passé tout en explorant les complexités de la vengeance et du traumatisme. L’acteur avait notamment eu le prix de la meilleure performance au Festival de Cannes 2022 dans la sélection Un certain regard pour son rôle dans le film « Harka » de Lotfy Nathan.
Cinehouse, le premier cinéma d’art et d’esssai saoudien
En octobre, Baltyuor ouvrira ce qu’il présente comme étant le premier cinéma d’art et d’essai du royaume saoudien. C’est le documentaire d’Abdullah Al-Muheisen, « Development of Riyadh City », réalisé en 1975, qui sera le premier film a être projeté sur l’écran de la nouvelle salle implantée dans la capitale saoudienne.
Baltyuor dispose d’une équipe de cinq personnes de confiance qui sélectionneront les films à projeter chaque mois. Cinehouse comprendra toujours un film local saoudien et du Moyen-Orient, ainsi que des films de premier plan provenant du monde entier. Les films du mois d’octobre comprennent « The Zone of Interest » de Jonathan Glazer, « The Executioner » de Ryoo Seung-wan, « Fallen Leaves » d’Aki Karuismaki et « The Burdened » du réalisateur yéménite Amr Gamal.
Festival du Film Libanais de France
Pour la 4e édition du Festival du film libanais de France (FFLF), qui se déroulera du 13 au 20 octobre 2024 au cinéma Le Lincoln à Paris, le FFLF propose un programme ambitieux avec 40 projections et plusieurs partenariats culturels pour enrichir l’expérience des spectateurs.
Le FFLF participera à plusieurs événements cet automne, dont le Festival du film franco-arabe de Noisy-le-Sec (du 15 au 30 novembre 2024), avec un focus sur la bande de Gaza et la sortie française du documentaire Danser sur un volcan de Cyril Aris, qui est projeté dans plusieurs salles parisiennes depuis le 25 septembre. Le festival est aussi partenaire de la pièce de théâtre Parlons il est temps, du premier parrain Philippe Aractingi, qui se joue au théâtre de l’Essaïon jusqu’au 29 octobre 2024.
Parallèlement aux projections, le festival accueillera une exposition de photographie cinétique, intitulée Au Fil du Temps, sous la curatelle d’Elfan, partenaire du festival et entreprise de promotion et d’organisation d’événements culturels destinés aux Libanais établis en France, en Belgique et au Liban. Cette exposition, accessible tout au long du festival au cinéma Le Lincoln, interroge la frontière entre l’image fixe et en mouvement, et propose une réflexion poétique sur la temporalité.
Le programme هنا.
Première participation marocaine à Art Basel Paris
La Loft Art Gallery, basée à Casablanca, a marqué une étape historique en devenant la première galerie marocaine à participer à Art Basel Paris, du 18 au 20 octobre 2024. Fondée en 2009 par Myriem et Yasmine Berrada Sounni, la galerie est reconnue pour son engagement à promouvoir l’art moderne et contemporain africain et marocain. Cette participation à l’une des foires d’art les plus prestigieuses au monde représente un accomplissement majeur, tant pour la galerie que pour la scène artistique marocaine. Yasmine Berrada a exprimé sa fierté de voir la galerie accéder à une telle plateforme internationale, soulignant l’opportunité de toucher une nouvelle catégorie de collectionneurs et d’élargir la reconnaissance des artistes marocains à l’échelle mondiale
Lors de cet événement, Loft Art Gallery a choisi de mettre à l’honneur Mohamed Melehi, figure emblématique de l’École de Casablanca et pionnier de l’art moderne marocain. Sept œuvres de cet artiste, dont trois inédites, sont exposées, offrant aux visiteurs une rare opportunité de découvrir ses contributions révolutionnaires à l’esthétique post-indépendance marocaine. Melehi, célèbre pour ses motifs géométriques audacieux, en particulier son iconique motif de vague, a joué un rôle essentiel dans la formation du modernisme marocain. Cette exposition s’inscrit également dans un contexte de fascination grandissante pour l’art marocain, illustré par la reconnaissance internationale d’artistes comme Hassan Hajjaj
La galerie Loft, au-delà de son rôle de plateforme pour les artistes marocains, ambitionne de créer des ponts entre le Maroc et le monde à travers l’art. En participant à des foires sur plusieurs continents et en collaborant avec des institutions muséales internationales, elle s’impose comme un acteur clé de la scène artistique contemporaine. La présentation des œuvres de Melehi à Art Basel Paris témoigne de l’essor et du rayonnement de l’art marocain, qui continue d’attirer l’attention des amateurs et des collectionneurs du monde entier.
Carole Moawad et la cuisine japonaise au Moyen-Orient
Carole Mouawad est une entrepreneure libanaise basée aux Émirats arabes unis, connue pour avoir fondé M’OISHÎ, une marque de desserts spécialisée dans le mochi japonais. Elle a commencé sa carrière dans le domaine de la gestion de la santé avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. Inspirée par un voyage à Beyrouth où elle a découvert le mochi, elle a lancé sa première boutique M’OISHÎ à City Walk, Dubaï, en 2017, tout en continuant à travailler dans le secteur corporate.
Depuis, M’OISHÎ a connu une expansion rapide avec plusieurs cafés aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, ainsi que des franchises au Koweït et en Égypte. Mouawad utilise des ingrédients premium importés du Japon pour garantir l’authenticité de ses produits, tout en les adaptant aux goûts du public local. Sa stratégie de développement vise également l’Europe, l’Afrique du Nord et les États-Unis
M’oishi, son projet en Arabie saoudite, a été accueilli avec enthousiasme: « Nous avons ouvert trois boutiques M’oishi à Riyad, et les glaces à la mangue et à la noix de coco sont devenues nos best-sellers » (Arab News).
En plus de son activité avec M’OISHÎ, Mouawad est active dans la promotion de l’entrepreneuriat féminin au Moyen-Orient. Elle encourage les femmes à poursuivre leurs ambitions sans se laisser freiner par les obstacles ou les perceptions traditionnelles. Son parcours démontre l’importance de la passion et de la persévérance dans la réussite entrepreneuriale.
Azza Filali remporte le Prix Ivoire de Littérature Africaine 2024
La romancière tunisienne Azza Filali a été couronnée du prestigieux Prix Ivoire de Littérature Africaine lors de sa 16e édition en 2024, pour son roman « Malentendus », publié en 2023 par les éditions Alizade. Cette distinction marque une première pour la Tunisie, qui remporte ce prix depuis sa création en 2008. Le roman avait déjà remporté le Prix Comar d’Or en mai dernier pour la meilleure œuvre en langue française.
Parmi 76 œuvres provenant de 16 pays, le livre de Filali s’est distingué pour son exploration des malentendus humains et des conflits intérieurs. La cérémonie de remise du prix aura lieu à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 23 novembre prochain.
Créé en 2008 par l’association ivoirienne Akwaba Culture, le Prix Ivoire récompense chaque année un auteur africain pour son apport littéraire.
La Foire internationale du livre de Sharjah supprime les frais d’inscription pour les éditeurs de Palestine, du Liban et du Soudan
Les éditeurs de Palestine, du Liban et du Soudan seront exemptés de frais d’inscription à la Foire internationale du livre de Sharjah qui se tiendra le mois prochain.
Les organisateurs ont également annoncé que les éditeurs des trois pays bénéficieront du soutien de l’industrie lors de l’événement à l’Expo Centre Sharjah, qui se déroulera du 6 au 17 novembre.
Cette décision fait suite à une directive émise par Cheikh Dr Sultan bin Muhammad Al Qasimi, souverain de Sharjah, et Cheikha Bodour Al Qasimi, présidente de l’Autorité du livre de Sharjah.
Pour expliquer cette décision, Sheikha Bodour a souligné les défis auxquels les éditeurs régionaux sont confrontés à la suite de la guerre entre Israël et Gaza et du conflit au Soudan. Elle a souligné que le soutien au secteur de l’édition dans les pays touchés est essentiel pour préserver leur patrimoine culturel.
iRead
La 9ème édition du concours iRead, organisée par le Centre du Roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra) à Dhahran, se déroulera les 11 et 12 octobre 2024. Cet événement vise à promouvoir la lecture et la culture littéraire à travers le monde arabe. Le thème de cette année, « Reading Bridges Worlds », met en avant l’importance de la lecture comme outil de connexion culturelle et d’enrichissement personnel.
Le concours comprend deux catégories principales : la piste des essais, avec dix finalistes provenant de sept pays arabes (notamment l’Arabie Saoudite, l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, l’Irak et la Syrie), et la piste des débats, où huit autres participants s’affronteront sur des sujets littéraires. Ces finalistes ont été sélectionnés parmi plus de 106 000 soumissions. Durant la finale, le public aura l’opportunité de voter pour le Favori du public, ajoutant une dimension interactive à l’événement.
Le programme culturel qui accompagne la compétition inclut des interventions d’auteurs et d’intellectuels de renom, comme le critique saoudien Abdullah Al-Ghathami et l’écrivaine algérienne Ahlam Mosteghanemi. De plus, des récitals de poésie, des signatures de livres et des expositions, comme celle dédiée à l’échange de livres intitulée Kutubiya, viendront enrichir les journées de l’événement. Des lauréats du prix Nobel de littérature, comme Olga Tokarczuk (2018) et Abdulrazak Gurnah (2021), seront également présents, soulignant l’envergure internationale de cette édition.
Sharjah International Book Fair
La 43e édition de la Sharjah International Book Fair (SIBF) se tiendra du 6 au 17 novembre 2024 au Expo Centre Sharjah, sous le thème de la diversité littéraire et culturelle. Cet événement, l’un des plus grands salons du livre du monde arabe, accueillera des écrivains internationaux, des célébrités et des intellectuels. Parmi les invités de marque figurent Georgi Gospodinov, lauréat du Booker Prize, et l’actrice indienne Huma Qureshi, qui apporteront des perspectives littéraires variées.
Le salon comprendra un programme riche de conférences, d’ateliers créatifs et de tables rondes, abordant des sujets allant de l’écriture contemporaine à l’histoire littéraire du Moyen-Orient. L’événement met aussi en avant des auteurs arabes et internationaux de renom, favorisant un échange interculturel autour de la littérature. Des séances de dédicaces et des rencontres avec les écrivains permettront au public de dialoguer directement avec les auteurs, offrant ainsi une expérience immersive.
En parallèle, le SIBF 2024 prévoit des activités éducatives et ludiques pour les familles, notamment des ateliers pour enfants et des lectures publiques. Le salon ambitionne de promouvoir la lecture en tant que pilier culturel dans la région et au-delà. Cette initiative reflète l’engagement de Sharjah à se positionner comme une capitale culturelle mondiale, attirant des visiteurs du monde entier.
Parmi les auteurs de la région à ne pas manquer se trouvent l’écrivain égyptien Ahmed Mourad, connu pour ses thrillers tels que Vertigo, et Hisham El Gakh, poète célèbre pour ses œuvres écrites dans le dialecte égyptien.
Du côté du Liban, Chawki Bazih, poète lauréat du prix Sultan Bin Ali Al Owais, sera présent. Le Maroc sera également représenté avec des auteurs comme Youssef Fadel, lauréat du Grand Atlas Award, et le chercheur Rachid Idrissi, reconnu pour ses contributions à la critique de la poésie arabe.
Enfin, des écrivains syriens tels que Khaled Khalifa, auteur primé du roman « No Knives in the Kitchens of This City », et des figures irakiennes à l’instar d’Inaam Kachachi et de Shahad Al Rawi, seront présents.
كتب أكتوبر
Comment ne pas citer « Houri » de Kamel Daoud ou « Kiff Kiff Hier » de Faïza Guène ? Impossible. Mais il existe assez d’articles et d’interviews sur ces ouvrages pour vous donner envie de les lire. Concentrons nous sur d’autres auteurs, qui méritent tout autant votre attention :
« Tout le bruit de Guéliz » de Ruben Barrouk. Il s’agit du premier ouvrage de l’auteur, inspiré par ses racines familiales séfarades à Marrakech, et met en scène une vieille dame tourmentée par un bruit mystérieux dans le quartier du Guéliz. Inquiets, sa fille et son petit-fils quittent Paris pour mener une enquête, mais leur exploration ne fait que révéler des histoires plus profondes sur l’exil, les traditions et la quête d’identité. L’œuvre, écrite comme un conte moderne, juxtapose le vacarme de notre époque avec un bruit symbolique qui renvoie à un temps où les communautés vivaient en harmonie. La précision de la plume de Ruben Barrouk sublime la ville ocre et le quartier emblématique du Mellah, revisitant l’histoire de la communauté juive marocaine.
« 30 secondes à Gaza » de Mohammad Sabaaneh. La BD racinte, en noir et blanc, la réalité tragique et quotidienne de la bande de Gaza. Sabaaneh, caricaturiste palestinien, utilise un style graphique poignant pour illustrer les impacts de l’occupation israélienne. Son œuvre se compose de scènes de 30 secondes, inspirées des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, et vise à sensibiliser le public international à la situation en Palestine. L’auteur est actuellement en tournée en France pour présenter sa BD, faisant étape dans des villes comme Paris, Albertville, Forcalquier, et Marseille. Son travail, édité par Alifbata, s’inscrit dans une démarche militante, et les profits des ventes seront reversés à des associations palestiniennes soutenant les victimes de Gaza.
« Barbès Blues » d’Hajer Ben Boubaker nous sort des clichés associés à la Goutte d’Or parisienne. À travers un mélange de récits de vie, de témoignages et d’archives, l’auteure explore l’histoire complexe d’un quartier parisien qui a connu les luttes sociales et culturelles menées par les communautés nord-africaines, particulièrement durant les décennies marquées par l’arrivée massive de travailleurs immigrés.Ben Boubaker, documentariste et créatrice du podcast Vintage Arab, utilise son expertise pour brosser un portrait intime et nuancé de Barbès. Elle s’appuie sur des documents inédits et des entretiens avec des figures du quartier, recréant ainsi une mosaïque de voix qui témoigne de la diversité et de la richesse culturelle de cette diaspora. L’ouvrage met en lumière l’importance de ce lieu comme espace de lutte, de rencontre, mais aussi de résistance face aux défis de l’intégration et du racisme. Ce travail s’inscrit dans une volonté de rendre hommage à une communauté souvent marginalisée et de révéler les dynamiques historiques qui ont façonné ce quartier. Barbès Blues cherche à reconnecter le passé et le présent de ces habitants, tout en montrant comment ce territoire reste un espace de mémoire collective et de réinvention culturelle. L’auteure propose ainsi une réflexion sur l’identité maghrébine en France, tout en dénonçant les injustices et en appelant à un renouveau de la solidarité.
« Un soir d’Alexandrie », le dernier roman d’Alaa El Aswany. L’intrigue se déroule à la fin des années 1950 dans la ville d’Alexandrie, alors symbole de cosmopolitisme et de diversité culturelle. Le récit suit une bande d’amis qui se retrouvent régulièrement au bar du restaurant Artinos, sur la corniche, pour discuter et refaire le monde. Ces personnages, unis par leur amour de la ville, se retrouvent divisés face aux bouleversements politiques engendrés par la dictature de Gamal Abdel Nasser, qui transforme progressivement le paysage social et économique de l’Égypte. El Aswany met en lumière la fin d’une époque à travers une fresque humaine riche en émotions. Le roman explore le choc entre les idéaux cosmopolites d’Alexandrie et la réalité d’un pays en pleine mutation, capturant la nostalgie d’une ville qui perd peu à peu son identité multiculturelle. L’auteur utilise son style caractéristique pour créer un portrait à la fois intime et historique, naviguant entre espoirs, désillusions, et tensions politiques notamment autour de la figure de Nasser. Fidèle à sa méthode, El Aswany nous propose une critique sociale subtile et une réflexion sur l’identité égyptienne. En mettant en scène des personnages pris dans des tourments qui les dépassent, il parvient à illustrer les dilemmes et les rêves d’une génération confrontée à la transition d’Alexandrie, autrefois bastion de tolérance, vers une ville dominée par les enjeux nationaux.
« Du pain sur la table de l’oncle Milad » est le premier roman de l’écrivain libyen Mohammed Alnaas. Il se déroule dans un cadre intime, celui de la boulangerie de Milad, qui devient un espace de rencontre et de confession. Les échanges avec divers personnages, en particulier avec une cliente mystérieuse et cosmopolite, révèlent peu à peu les contradictions intérieures de Milad. Ce dernier se retrouve pris entre la modernité symbolisée par cette femme, et les normes patriarcales de sa société qui dictent la manière dont un homme doit se comporter. Mohammed Alnaas construit ainsi un univers où les tensions entre attentes sociétales et aspirations personnelles sont subtilement décrites par la métaphore filée du pain libyen, qui se poursuit tout au long du roman.
L’ouvrage, qui a déjà remporté le Prix international de la fiction arabe, met en lumière la complexité des relations humaines et offre un regard sur nos sociétés patriarcales, sujet qui résonne aujourd’hui en Orient comme en Occident.
« De la zaouïa à l’Olympia : recherche sur la chanson kabyle »
La nouveauté de ce mois d’octobre chez Koukou éditions, c’est bien ce livre de Farida Aît Ferroukh qui explore les racines de la chanson kabyle, en mettant en lumière son lien avec la spiritualité et son évolution vers des scènes internationales telles que l’Olympia.
Farida Aït Ferroukh explique que son travail s’appuie sur une étude anthropologique de l’évolution de la musique kabyle, tout en intégrant des témoignages inédits de figures emblématiques comme Slimane Azem et Chérif Kheddam. Elle souligne l’importance de cette musique dans la revendication identitaire et culturelle berbère, en particulier depuis les événements du Printemps berbère des années 1980, qui ont marqué un tournant pour la reconnaissance des droits culturels en Algérie.
L’ouvrage offre une analyse approfondie de la musique kabyle, en retraçant son évolution. Il met en avant les contributions de grandes figures telles que Slimane Azem et Chérif Kheddam, et met en lumière l’impact de cette musique dans la revendication identitaire berbère.
La revue « Al-Thaqafa Al-Jadida » publie une édition spéciale Palestine
L’édition spéciale de la revue Al-Thaqafa Al-Jadida comprend des contributions de 13 écrivains palestiniens qui explorent l’impact culturel et social de l’offensive à Gaza. Parmi eux figurent des noms tels que Mahmoud Jaber, qui aborde la question de la mémoire collective à travers le prisme de la poésie, et Rasha Salameh, qui utilise la prose pour raconter la résilience quotidienne des habitants de Gaza.
Les auteurs se concentrent sur divers aspects, notamment la préservation de l’identité culturelle palestinienne face à la destruction, l’importance de l’art comme forme de résistance, et la manière dont le patrimoine immatériel est transmis malgré les défis posés par le blocus et les attaques. L’accent est également mis sur la transformation des récits traditionnels pour refléter les nouvelles réalités vécues par la population.
L’édition vise à illustrer comment la culture sert non seulement de refuge mais aussi de force unificatrice et d’outil de résilience dans un contexte de conflit permanent. Elle donne la parole à des écrivains qui, chacun avec son style et son approche, participent à cette mission de sauvegarde du patrimoine et d’expression de l’expérience palestinienne moderne.
سيرة سريعة للمؤلفين:
- Akram Al-Sourani – Sur la route de Deir Al-Balah à Khan Younis
- Aya Shuhut – Entre les bras de la tente
- Basmat Al-Hour – Pas de mer pour moi!
- Mahmoud Jaber – Poèmes sur la mémoire collective
- Rasha Salameh – Prose sur la résilience à Gaza
- Ihab Al-Hadhari – Les massacres de la civilisation : Le nettoyage ethnique des sites archéologiques de Palestine
- Atif Abu Hamada – Bombardement, froid et mort lent
- Hanan Al-Rimawi – Texte sur l’impact social et culturel du blocus
- Nasser Al-Qudwa – Poèmes sur l’identité et la résistance palestinienne
- Samira Agha – Récit sur l’impact du conflit sur les familles
- Youssef Hamdoun – Essai littéraire sur les effets psychologiques des conflits
- Salma Al-Majdalawi – Texte sur la préservation du patrimoine culturel à Gaza
- Abdullah Tayeh – Lettre de guerre à Ghareeb Asqallani
Le site officiel de la revue Al-Thaqafa Al-Jadida est hébergé sur le portail de l’Autorité générale des palais de la culture en Égypte. Vous pouvez accéder aux numéros et aux informations concernant la revue via le lien suivant : www.gocp.gov.eg
Prix Mohamed Dib
La neuvième édition du Prix Mohamed Dib de littérature en Algérie a annoncé sa liste courte, qui comprend neuf œuvres littéraires réparties en trois catégories : arabe, amazighe, et français. Ce prix, organisé par l’association culturelle La Grande Maison à Tlemcen, célèbre l’héritage littéraire de Mohamed Dib (1920-2003), l’un des plus influents écrivains algériens. L’objectif est de promouvoir et d’encourager la création littéraire chez les jeunes dans les trois langues nationales.
Liste des œuvres sélectionnées :
En langue arabe :
- Al-Yaraabi’ As-Soud de Djilali Amrani
- As-Sira Ath-Thania Li Iblis de Ali Baki
- Sira Mawtaa Lam Yabkihim Ahad de Abdelkader Berghout
En langue amazighe :
- Mourdis de Ould Amar Tahar
- Thasfivet Tasfasi Thousaft de Srik Lisa
En langue française :
- Les vies (multiples) d’Adam de Ben Allou Lamine
- De glace et de feu de Suzanne Elkens
- Taxis de Ayham Ayman
- Les gens du peuplier de Arzaki Metref
Lors de la huitième édition, les lauréats étaient Amal Bouchareb pour le meilleur roman en arabe avec Fi al-Bida’ Kanat al-Kalima, Walid Sahli pour Targaqat en langue amazighe, et Kalthoum Stali pour La ville aux yeux d’or en français.
What Should Have Been Home
Sylwia Nazzal, une jeune créatrice palestinienne-jordanienne de 23 ans et diplômée de Parsons Paris, est finaliste pour le Franca Sozzani Debut Talent Award lors des Fashion Trust Arabia Awards, qui se tiendront à Marrakech en octobre. Sa collection, intitulée What Should Have Been Home, explore la résilience palestinienne à travers des textiles et des formes inspirés de l’histoire et des traditions islamiques. Utilisant principalement du nylon et des silhouettes rappelant le khimar, elle souhaite symboliser l’endurance de la culture palestinienne, un mélange d’éléments spirituels et physiques.
La collection de Nazzal, qui s’inspire des archives montrant les dures réalités des Palestiniens face à la colonisation d’Israel, a rencontré des obstacles en Europe, où elle a subi des refus pour son travail politiquement engagé. Cependant, elle a trouvé une opportunité avec Fashion Trust Arabia, qui offre une plateforme de visibilité aux jeunes talents du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Le prix qu’elle vise accorde une bourse de 50 000 dollars, ainsi que des opportunités de mentorat et de vente au détail pour aider les designers émergents à se développer.
Un élément clé de sa collection est une robe fabriquée à partir de 10 000 pièces palestiniennes, cousues à la main par des réfugiées en Jordanie. Selon Nazzal, cette pièce incarne l’essence de son travail, représentant une « armure spirituelle » qui protège et honore l’identité palestinienne. Elle souhaite rappeler que, même si la Palestine est contestée sur le plan physique, elle continue d’exister sur un plan spirituel et culturel pour ceux qui en revendiquent l’héritage.
« J’ai travaillé avec des femmes réfugiées palestiniennes ici en Jordanie pour la coudre à la main et cela a demandé beaucoup d’efforts. C’est en fait ce qui incarne la collection… (parce que) il y a ce poids, cette réflexion, ce sentiment d’armure, comme une armure spirituelle… protégeant l’entité de la Palestine. »
Bruxelles : « Soirée composée: Turkish Kebap + Nashwa + La Dame »
L’événement se tiendra à l’Espace Magh à Bruxelles le 15 novembre 2024 à partir de 21h. Cet événement musical se caractérise par une exploration des sonorités méditerranéennes et un mélange de styles, marquant une rencontre culturelle unique.
Le groupe Turkish Kebap est au centre de cette soirée. Composé de cinq musiciens bruxellois, il puise son inspiration dans la musique folk psychédélique turque des années 1970, tout en y intégrant des éléments contemporains. Leur musique fusionne des rythmes traditionnels et des mélodies modernes, offrant une expérience musicale immersive qui efface les frontières et transcende le temps.
En parallèle, le duo Nashwa, formé par Alix Pilot (percussionniste et producteur) et Ghizlane Melih (chanteuse marocaine), propose une bass music organique qui allie modernité et influences traditionnelles. Le nom « Nashwa », signifiant « euphorie » en arabe, décrit leur approche musicale visant à générer une transe collective. La soirée se conclura avec La Dame, une DJ et productrice renommée pour sa capacité à mixer différents genres, allant de l’électronique avant-gardiste aux musiques du monde, créant ainsi des sets uniques et inclassables.
Enfin, La Dame, DJ et productrice franco-espagnole établie en Belgique, proposera une musique électronique avant-gardiste qui a des influences mondiales, allant des rythmes afro aux percussions latines. Son approche métissée et expérimentale la distingue sur la scène musicale internationale
أرشيف الكاسيت السوري: القصة مستمرة
Lancé en 2020 par deux musiciens et producteurs – Yamed Mekdad et Mark Gergis – dans l’idée de préserver, documenter et promouvoir le patrimoine musical syrien, le projet « Syrian Cassette Archives » s’intéresse aujourd’hui au genre zajal.
Musique traditionnelle des montagnes du Sud syrien, notamment interprétée pour les mariages, le zajal est un morceau mettant en scène un dialogue entre deux amoureux. Cette tradition musicale risque actuellement de disparaître des mémoires, du fait du manque de pratique et d’archives. Syrian Cassette Archives a retrouvé ces derniers mois des enregistrements audio exclusifs de zajal, allant des années 1970 à 2000.
Gergis raconte comment il a écumé les marchés, les magasins de musique et les souks en Syrie. Si, en 2020, Gergis et Mekdad n’avaient que 600 cassettes de zajal, ils en possèdent aujourd’hui près de 2 000, leur permettant réellement de comprendre et d’analyser le parcours du zajal en Syrie.
Des subventions, notamment celles du British Council, permettent au projet d’adopter un rôle plus permanent. Mekdad et Gergis travaillent avec des chercheurs pour retrouver et interviewer les musiciens qui ont été enregistrés et ont organisé des ateliers techniques à Amman. Ils ont également pu installer des centres de numérisation à Alep et à Damas, afin de conserver et de partager plus facilement ce patrimoine musical restauré.
Felukha célèbre les Arab Grammy Awards
Les Grammy Awards Arabes, qui auront lieu pour la première fois en décembre 2024 à Dubaï, représentent un tournant majeur pour la reconnaissance de la musique arabe à l’échelle internationale. Lancés dans le cadre des efforts de la MENA Recording Academy pour diversifier et élargir leur portée, ces récompenses visent à honorer les artistes et les créateurs de musique originaires du du monde arabe et de la Türkiye Elles couvrent une variété de genres, allant de la musique classique arabe au hip-hop contemporain, afin de refléter la richesse et la diversité des cultures musicales de la région.
L’initiative vise également à promouvoir ces artistes sur des scènes mondiales et à offrir une plateforme pour qu’ils puissent partager leurs histoires et influences culturelles uniques. L’événement inclura des catégories telles que Meilleur Album Arabe et Meilleure Performance Vocal Arabe, en plus des récompenses globales des Grammys, montrant ainsi un soutien accru pour les talents du monde arabe.
Si l’on ignore encore les artistes sélectionnés, il semblerait que la rappeuse égyptienne Felukah – de son vrai nom Sara El Messiry – en face bien partie. Le 21 octobre, elle entamera sa première tournée solo internationale, passant par des villes européennes comme Berlin, Paris et Amsterdam avant de se rendre à Dubaï pour un concert le 15 novembre au Monkey Bar. Après son nouveau single Honey Suckle, elle travaille déjà sur son quatrième album. Elle le décrit comme un retour à ses racines hip-hop. « Vous l’avez entendu ici en premier : il sortira l’année prochaine et s’appellera Hibiscus ».
Lina Majdalanie et Rabih Mroué au Festival d’Automne à Paris
Au Festival d’Automne à Paris, Lina Majdalanie et Rabih Mroué présentent leur pièce intitulée « Biokhraphia », une œuvre introspective et engagée qui revisite trente ans de création théâtrale. Cette pièce se base sur une approche autobiographique et documentaire, mêlant fiction et réalité pour explorer les impacts des conflits au Liban sur les corps et les esprits. Utilisant des archives personnelles, des vidéos, et des performances en direct, le spectacle interroge le pouvoir des images et les récits médiatiques qui façonnent notre perception de la guerre.
Le synopsis de Biokhraphia tourne autour de la représentation de la violence et de la manière dont celle-ci s’infiltre dans la vie quotidienne. La mise en scène minimaliste, accompagnée d’éléments multimédias, met en avant le rapport entre le corps de l’acteur et les événements historiques, questionnant ainsi la mémoire collective et individuelle au Liban. Majdalanie et Mroué cherchent à déconstruire les discours dominants et à réinventer des récits alternatifs sur les conflits passés et présents.
Les critiques soulignent l’audace et l’originalité de la pièce, louant l’approche critique des artistes face aux événements tragiques de leur pays. Le public parisien, habitué à leur esthétique hybride, a particulièrement apprécié la profondeur et la réflexion proposées par cette performance, qui mêle intelligemment le documentaire et la fiction. Majdalanie et Mroué confirment ainsi leur place essentielle dans le paysage du théâtre contemporain en tant que figures de résistance artistique et d’innovation scénique.
« La terre et moi »
L’exposition « The Land and I » de Nabil Anani se déroule à la Zawyeh Gallery de Dubaï du 29 septembre 2024 au 12 janvier 2025. Cette exposition met en avant les paysages colorés et texturés d’Anani, qui célèbre la Palestine sous une forme idéalisée et libre de toute occupation, sans barrières ni checkpoints. Anani utilise des matériaux naturels tels que le bois, la paille, les herbes séchées et les épices pour ancrer physiquement ses œuvres dans la terre qu’il représente, faisant de la terre un élément central et vivant de ses peintures.
L’exposition à la Zawyeh Gallery offre une méditation sur la relation spirituelle et physique entre les Palestiniens et leur environnement. Pour Anani, la terre palestinienne n’est pas un simple décor, mais un témoin et un participant actif dans la lutte pour la liberté. Ses œuvres effacent la frontière entre les gens et la terre, fusionnant les deux en une entité unique avec une histoire, un présent et un futur communs.
Quelques oeuvres phares à découvrir :
« The Herd » : la peinture illustre l’attachement de Nabil Anani à la terre palestinienne. Contrairement à des paysages réalistes de Ramallah, ses peintures sont des visions colorées et idéalisées d’une Palestine harmonieuse, sans les barrières ni les checkpoints imposés par l’occupation. Cette approche onirique permet à Anani d’imaginer la terre palestinienne telle qu’il la rêve, en paix avec la nature.
« Kafr Qaddum » : Anani montre que la terre palestinienne n’est pas un simple décor, mais un élément narratif à part entière de l’histoire de la Palestine, marquée par la quête de liberté. Il met en évidence la relation organique entre les Palestiniens et leur environnement naturel, une relation que l’occupation a bouleversée. La peinture sert de témoignage visuel de cette connexion interrompue, tout en aspirant à un avenir de libération.
« Zayta » : l’oeuvre présente une scène pastorale idyllique qui réinvente la Palestine comme un être vivant. Anani efface les frontières entre les gens et la terre, les unissant en une seule entité ayant une histoire, un présent et un futur communs. Pour lui, la terre est non seulement un témoin silencieux, mais un acteur dynamique de la lutte palestinienne, rappelant que l’héritage et la mémoire sont ancrés dans le paysage lui-même.
Nabil Anani, né en 1943, est un artiste palestinien renommé et l’une des figures pionnières de l’art moderne en Palestine. Il a étudié à l’Université des Beaux-Arts d’Alexandrie et a consacré sa carrière à représenter l’identité et la culture palestiniennes à travers divers médiums, notamment la peinture, la sculpture et les installations. Depuis la Première Intifada, il utilise des matériaux locaux pour créer des œuvres qui lient intimement les Palestiniens à leur terre, tout en s’opposant symboliquement aux tentatives d’effacement culturel.
وجهات نظر كونية
« Mon art n’est pas quelque chose que le spectateur doit « saisir ». Le rôle de l’œuvre est de « saisir » le spectateur… quand nous regardons une œuvre d’art, nous acceptons d’ouvrir notre esprit pour la recevoir. L’art nous rend plus sensibles, quand un artiste est capable de créer de petits détails qui nous attirent, de nous pencher vers la peinture, c’est que nous sommes un peu plus sensibles. L’art, dans sa forme la plus pure, est une expression de l’âme. »
Ceux sont les mots du peintre bahreïni Salman Alnajem. Diplômé du Royal College of Art de Londres, il utilise des matériaux industriels lourds, tels que l’acier, comme toile pour explorer des thèmes liés aux civilisations anciennes, aux technologies, à la religion, et à la mythologie. Ayant exposé ses œuvres à Bahreïn, en Arabie saoudite, ainsi qu’au Royaume-Uni, en France et en Italie, Alnajem s’inspire des références religieuses et symboliques pour créer des compositions qui tentent de comprendre la sagesse des civilisations passées afin d’influencer le présent et le futur.
Dans son dernier projet, intitulé « Cosmic Perspectives », Alnajem a produit une série de peintures de petite et moyenne taille, éclatantes de couleurs et inspirées par des sites anciens comme les Pyramides ou Stonehenge. Il y explore des symboles antiques et les connaissances sophistiquées des civilisations passées en matière d’architecture, d’astronomie et d’astrologie, révélant des liens intrigants entre des cultures éloignées dans le temps et l’espace. Pour lui, ces sites et symboles semblent partager un langage universel, commun à travers les âges. Alnajem décrit son art comme étant du « symbolisme abstrait », combinant des éléments de la culture populaire contemporaine et de l’antiquité pour créer des compositions simples mais harmonieuses.
Un interlude signé Meriam Benkirane
L’artiste marocaine décide de migrer vers la peinture à l’huile, laissant de côté son habituel acrylique mais pas ses formes géométriques caractéristiques. Elle s’y emploie dans « Interlude » qui se tient à la galerie casablancaise 38 du 17 octobre au 16 novembre.
L’exposition introduit un concept nouveau dans l’œuvre de Meriam Benkirane : celui de « réalisme virtuel ». À travers cette approche, l’artiste réorganise des éléments du monde digital tout en empruntant des techniques classiques comme le sfumato, utilisé pour créer des contrastes subtils entre ombre et lumière.
Meriam Benkirane s’inspire du cubisme et du modernisme, des courants artistiques qui influencent sa manière d’aborder formes et volumes. Son oeuvre traduit également la folie des grandeurs des mégalopoles, ces cités tentaculaires où la démesure et la complexité questionnent et fascinent.
Marrakech : Exposition « Lalla Essaydi : Le visible dévoilé » au Musée des Confluences
Lalla Essaydi, artiste marocaine, présente son exposition « Le visible dévoilé » au Musée des Confluences de Marrakech. Cette exposition met en lumière sa série « Harem », où Essaydi interroge les représentations culturelles du corps féminin dans le monde arabe à travers des photographies captivantes. Utilisant le henné et la calligraphie arabe, elle crée des œuvres où les femmes ne sont pas des sujets passifs mais des actrices actives.
Les motifs géométriques et les décorations architecturales de la culture islamique jouent un rôle essentiel dans ses compositions, où les femmes vêtues de caftans élaborés se fondent dans les décors majestueux de palais historiques. L’exposition est organisée en collaboration avec la Fondation Nationale des Musées, et invite à une réflexion sur les thèmes du genre, de l’identité, et de l’histoire culturelle dans le monde arabe.
Divine Chaos
« Qu’est-ce que le chaos divin ? C’est l’état désordonné de la matière ».
Jusqu’au 2 novembre, la galerie new yorkaise Aicon Contemporary accueille la dernière exposition de l’artiste émiratie Noor Al Suwaidi, « Divine Chaos ». Ses dernières œuvres abordent la notion de chaos divin, soit l’idée qu’au milieu de l’inconnu se trouve une harmonie. Noor Al Suwaidi propose des formes abstraites et colorées, qui semblent s’échapper de la réalité terrestre pour une autre, aérienne. L’artiste se concentre sur les concepts d’énergie, de sixième sens, ainsi que sur la capacité qu’ont nos émotions à nous guider. « Divine Chaos » exhorte ainsi au lâcher prise.
التركيز على التصوير الفوتوغرافي الفلسطيني المعاصر
Le collectif aka TAWLA, fondé par Abdo Shanan et Rehab Eldalil, se consacre à la création de livres photo et à la promotion d’œuvres photographiques de la région SWANA (Asie du Sud-Ouest et Afrique du Nord). En novembre 2023, ils ont lancé « Tarweedeh », un fanzine inspiré des chants palestiniens traditionnels, lors de la foire Polycopies de Paris. Ce projet, soutenu par la Magnum Foundation et le Fonds arabe pour les arts et la culture, inclut des œuvres de photographes tels que Randa Shaath et Tanya Habjouqa, explorant les thèmes de la mémoire collective et des récits identitaires.
« Tarweedeh » est un ouvrage présentant les œuvres de :
Maen Hammad : photographe documentaire palestinien basé entre Ramallah et Washington, D.C. Il se concentre sur la scène du skateboard en Cisjordanie, qu’il documente depuis 2014. Son projet Landing explore le skateboard comme forme de résistance et d’évasion pour la jeunesse palestinienne face aux tensions de l’occupation israélienne. L’artiste collabore étroitement avec SkatePal, une organisation qui soutient le skateboarding en Palestine, en construisant des skateparks et en fournissant des équipements. À travers cette initiative, Hammad immortalise la vitalité de la jeunesse palestinienne et l’usage du skate comme forme de résistance créative.
Randa Shaath : photographe basée au Caire, d’origine palestinienne et égyptienne. Elle explore les transformations urbaines de la ville et les scènes de la vie quotidienne des Cairotes, souvent à travers une approche en noir et blanc. Sa série « Under the Same Sky » se concentre sur la vie sur les toits du Caire, capturant des moments intimes dans des espaces urbains souvent ignorés. Elle a exposé dans des lieux comme la Fondation Tapies en Espagne et le Witte de With aux Pays-Bas, et a représenté l’Égypte à la Biennale de São Paulo en 2006. En parallèle, elle enseigne la photographie à l’Université Américaine du Caire.
Samar abu Elouf : photojournaliste palestinienne primée, basée dans la bande de Gaza. Depuis 2010, elle couvre les conflits et les conditions de vie difficiles des habitants de Gaza pour des publications telles que The New York Times et Reuters. Elle se concentre sur les questions liées aux femmes, aux enfants et aux conséquences des guerres récurrentes, comme les manifestations de la « Grande Marche du Retour » en 2018-2019. Son engagement à témoigner de la réalité locale l’a amenée à travailler sans équipement de protection, se fabriquant parfois un casque de fortune à partir de casseroles. En 2021, elle a couvert les affrontements de mai entre Israël et le Hamas, documentant les destructions massives et les pertes humaines, y compris celles de membres de sa propre famille.
Nidal Rohmi : photographe documentaire palestinien basé à Gaza, dont le travail se concentre sur les impacts des conflits et la marginalisation des habitants de la bande de Gaza. Depuis 2016, il a quitté sa carrière dans l’ingénierie pour se consacrer à la photographie, explorant des thèmes tels que l’amputation des membres suite aux guerres successives. Son projet « Gaza the City of Amputees », soutenu par le Arab Documentary Photography Program (ADPP), met en lumière les défis quotidiens et les ambitions des victimes de ces conflits.
Tanya Habjouqa : photographe jordanienne-palestinienne, connue pour ses séries qui explorent les tensions politiques et sociales au Moyen-Orient avec une approche visuelle et narrative nuancée. Son travail, souvent primé, mélange documentaire et art conceptuel pour capturer des scènes de vie dans les territoires palestiniens, en se concentrant sur l’humour et la résilience. Habjouqa fait partie du collectif NOOR Images et a exposé dans des institutions comme le Victoria and Albert Museum de Londres et le Museum of Fine Arts de Boston.
Samar Hazboun : originaire de Bethléem, elle utilise la photographie pour aborder les questions de genre et de violence dans la société palestinienne. Elle a travaillé sur des séries telles que Beyond Checkpoints, explorant les impacts des contrôles militaires sur les femmes enceintes en Cisjordanie. Ses œuvres, soutenues par la Magnum Foundation et d’autres institutions, cherchent à donner une voix aux femmes marginalisées tout en sensibilisant à leur réalité quotidienne. (photographie associée à cet article)
Ameen Abo Kaseem : artiste visuel et photographe documentaire palestino-syrien basé à Damas. Diplômé de l’Institut des arts dramatiques en 2023, il utilise la photographie depuis 2016 pour documenter les effets des conflits sur son environnement et pour exprimer des expériences personnelles liées à sa vie dans le camp de réfugiés de Yarmouk. Son projet « How Was Everything, Before All This Ruin? », soutenu par la Fondation Magnum et la Fondation Prince Claus, explore la mémoire et les vestiges d’un passé perdu à travers des récits intimes et poétiques.
Lina Khalid : photographe émergente palestinienne dont le travail explore la condition féminine et les histoires intergénérationnelles au sein des communautés palestiniennes. Son approche visuelle se concentre sur l’expérience collective et la narration intime des femmes en Palestine, cherchant à donner une visibilité aux histoires souvent marginalisées dans les récits dominants.
Nadia Bseiso : photographe jordanienne d’origine palestinienne, elle se spécialise dans les documentaires visuels liés aux problématiques environnementales et sociales. Son projet « Infertile Crescent », soutenu par l’Arab Documentary Photography Program, étudie les transformations écologiques et les conflits d’accès à l’eau dans la région du croissant fertile. Bseiso, qui a déjà exposé au Victoria and Albert Museum et à la Biennale d’Istanbul, utilise la photographie comme un moyen de sensibilisation et de plaidoyer sur les enjeux environnementaux au Moyen-Orient.
مرئيات سارد، الثورة الفنية من خلال الذكاء الاصطناعي
L’artiste omanais Mujahid Jamal a lancé en 2023 la plateforme artistique Sard Visuals, avec l’idée de mobiliser l’intelligence artificielle (IA) pour faire progresser le parcours artistique arabe. Loin de rejeter les nouvelles technologies, il exploite le potentiel de l’IA pour remodeler le paysage photographique, en établissant une collaboration entre la créativité humaine et l’intelligence machine.
Que signifie cela concrètement ?
Si Jamal continue de capturer avec son appareil photo des instantanés et des moments clés de la vie arabe contemporaine, il intègre l’IA dans le processus créatif suivant en injectant dans ses photographies une intention qui se traduit visuellement par des symboles culturels, des associations inhabituelles, des alliances surprenantes. Cela éveille la curiosité et la réflexion du public, en s’attaquant aux stéréotypes que l’on pourrait avoir sur l’Orient.
Zineb Sedira à la Fondation culturelle d’Abu Dhabi
Zineb Sedira présente sa pratique cinématographique pionnière sur deux décennies où elle explore les thèmes de l’identité, de la mémoire, de la culture et de la résistance. La photographe et vidéaste franco-algérienne présente certaines de ses œuvres les plus importantes, notamment l’installation vidéo acclamée « Mother Tongue ». L’œuvre vidéo utilise un format triple écran pour représenter des conversations avec trois générations de femmes : Sedira, sa mère et sa fille. L’œuvre explore la manière dont la mémoire évolue en fonction des changements de langage entre générations.
Machi Rojola
La quatrième saison du podcast Machi Rojola de Soufiane Hennani, lancée le 5 septembre 2024, se concentre sur le féminisme et les masculinités positives. Cette saison met en avant des voix féminines comme Latifa El Bouhsini, historienne des mouvements féministes au Maroc. Les épisodes abordent des sujets variés, notamment le cyberharcèlement avec des activistes comme Bouchra Abdou.
Produit en darija, le podcast touche aussi la diaspora en Tunisie, France et Belgique, avec des épisodes en français. Soufiane, actuellement au Canada, utilise des technologies virtuelles pour enregistrer, illustrant son engagement global malgré la distance.
الرابط: هنا.
Nos recommendations de podcasts
« Je ne suis pas raciste mais » de Donia Ismaïl. Journaliste aux multiples casquettes (Slate, Courrier de l’Atlas, …) et fondatrice du projet Arabengers, Donia lance sur Slate un podcast en français, qui analyse le racisme ordinaire. Il est possible d’assister aux enregistrements qui invite différentes personnalités culturelles à dialoguer autour de la banalisation de ce fait sociétal (Nadège Beausson-Diagne, Anas Daif, …); Le podcast est à retrouver sur toutes les plateformes, et surtout هنا.
« Je vous parle de Beyrouth » par L’Orient-le-Jour. En direct des attaques israéliennes menées aujourd’hui sur le Liban. Le podcast donne le micro aux victimes de ce nouveau massacre qui se déroule aux yeux de tous. Suivant une entreprise d’humanisation des victimes, le podcast s’attaque au narratif occidental d’une « guerre » faisant des « dommages collatéraux » au Liban, en donnant aux Libanais une voix, une existence, une humanité. D’une durée de trois minutes, à regarder sur YouTube ou à écouter sur toutes les plateformes, « Je vous parle de Beyrouth » raconte le quotidien des beyrouthins sous les bombes. Le premier épisode est à retrouver هنا, et s’intitule « Nasrallah et le skate ».
« Blank Maps » produit par Sowt. Ce podcast explore les questions d’identité dans le monde arabe, et se présente par une phrase simple, que nous décidons de garder en anglais : « On home and belonging, and everything in between ». Chaque épisode des quatre saisons dure une quinzaine de minutes, se centrant sur une histoire bien précise. Notre dernier épisode coup de coeur se concentre sur l’histoire de Mustafa, un palestinien druze, né avec la nationalité israélienne. Quand vient le moment du service militaire dans l’armée israélienne, ce dernier se retrouve au carrefour de ces différentes identités, appartenances et croyances. A retrouver, uniquement en arabe, هنا.
« Nous, Lion, Lui »
L’artiste et designer libanaise Najla el-Zein, lauréate du prix Dia al-Azzawi 2024, a marqué la scène artistique avec son installation « Nous, Lion, Lui » à Doha. Composée de bancs sculptés en pierre calcaire, cette œuvre de 313 mètres incarne les connexions humaines à travers des formes sinueuses et entrelacées. Symbolisant la résilience et l’unité, elle a été réalisée au Liban malgré la crise financière, la pandémie et l’explosion du port. El-Zein et son équipe ont travaillé avec détermination, rendant hommage à la tradition artisanale libanaise et à la force collective.
L’œuvre, commandée par le Qatar pour la « Flag Plaza », reflète l’engagement d’el-Zein envers l’art fonctionnel, fusionnant esthétique et utilité dans l’espace public. L’artiste, reconnue depuis sa première installation au Victoria & Albert Museum, explore dans ce projet la communication entre les individus à travers des formes accueillantes ou introverties, symbolisant diverses interactions sociales.
Créée en collaboration avec des sculpteurs libanais, cette pièce incarne également un symbole d’espoir face à l’adversité, témoignant du savoir-faire local malgré des défis logistiques importants. Pour el-Zein, cet hommage à la diversité humaine s’inscrit dans la continuité de son travail où la relation entre l’objet et l’espace reste centrale. Elle considère que ce projet n’est pas uniquement artistique, mais aussi une démonstration de résilience collective, de force et de persévérance dans un contexte de grande instabilité.
Première Édition du Festival International de Théâtre de Dhofar
La première édition du Festival International de Théâtre de Dhofar se déroule du 2 au 9 octobre 2024 dans le Sultanat d’Oman. Elle réunit 35 troupes théâtrales représentant 50 pays. L’événement propose une diversité de spectacles répartis en plusieurs catégories : grand théâtre, théâtre pour enfants, monodrame, théâtre communautaire, et spectacles en plein air. Parmi les pièces sélectionnées pour la compétition principale, on retrouve « The Desert Shepherd » de Tunisie, qui figure dans la catégorie des spectacles pour enfants, et « Phrymology » de Jordanie, inscrite dans la compétition de duo théâtral.
La pièce « Where No One Sees Me » (Égypte) met en scène une performance en extérieur, mettant en avant l’importance de l’expression théâtrale dans des espaces publics. Par ailleurs, « Attic » (Syrie) participe à la catégorie des grandes performances, illustrant la diversité des genres et des thèmes abordés par les participants arabes.
Le festival ne se limite pas aux représentations scéniques : il comprend également des ateliers de formation dirigés par des experts en théâtre, dont un en improvisation dirigé par le metteur en scène tunisien Fadhel Jaibi. Ces activités visent à développer les talents locaux et à renforcer l’échange culturel entre les artistes participants, renforçant ainsi la vocation internationale du festival à Salalah.
Le premier prix a été attribué au Centre des Arts Dramatiques et Scéniques de Tataouine pour la pièce “Raâi Essahra” (Le Berger du Désert), mise en scène par Aida Jebli, qui a remporté le prix du jury. Quant à la pièce « Blackout » produite par le Centre National d’Art de la Marionnette, elle a obtenu le prix de la meilleure mise en scène récompensant le dramaturge Mounir Argui.
La Palestine à Darat al-Funun
En octobre 2023, la galerie Darat al-Funun à Amman a dédié une partie importante de ses activités à la Palestine, en commémoration de la guerre en cours à Gaza. Ces événements incluent des expositions d’art, des ateliers et des projections de films. L’un des moments forts a été la projection du film « La vie est belle » (2023) du réalisateur palestinien Mohammed Jabaly, qui explore les effets de la guerre et de l’exil sur les Palestiniens, notamment les habitants de Gaza.
Unexe position collective intitulée « Sous le feu », qui sera inaugurée le 17 octobre, présentera les œuvres de quatre artistes de Gaza : Basel al-Maqousi, Majed Shala, Raed Issa et Suhail Salem. Malgré la guerre, ces artistes ont continué à créer, reflétant la résilience et la force des habitants du territoire.
En parallèle, à partir du 19 octobre, la galerie organisera des ateliers de dessin et de contes pour enfants chaque samedi jusqu’au 23 novembre, sous le thème « Contes populaires de Palestine ». Ces ateliers visent à stimuler l’imagination des enfants tout en leur enseignant l’héritage culturel palestinien à travers l’art et les récits traditionnels.
Ces événements soulignent l’engagement de la Darat al-Funun à soutenir la culture palestinienne et à promouvoir la résistance artistique face aux adversités.
Le Mois de la langue arabe en France, une initiative de Ryad
L’Académie internationale Roi Salmane pour la langue arabe a lancé son programme du Mois de la langue arabe en France le 7 octobre 2024. Cette initiative vise à promouvoir et à enrichir l’enseignement de la langue arabe, en développant des programmes éducatifs et en renforçant les compétences des enseignants. Le programme inclut des visites dans des universités et centres éducatifs français, permettant aux représentants de l’académie de rencontrer des éducateurs et d’améliorer l’expérience d’apprentissage de la langue arabe.
En plus de cette initiative en France, l’académie organise également sa troisième conférence internationale à Riyad, axée sur l’informatique de la langue arabe et l’enrichissement des données linguistiques. Cet événement rassemble des experts pour discuter des innovations dans les technologies de traitement du langage naturel et des modèles d’intelligence artificielle appliqués à l’arabe. L’objectif est de moderniser et d’améliorer les pratiques académiques dans les pays arabophones, en tirant parti des avancées technologiques.
Culturicide
Point 1 ) Le ministère de la Culture libanais a demandé à l’UNESCO de prendre des mesures pour protéger les sites culturels libanais, en particulier ceux inscrits au patrimoine mondial. Ces sites sont menacés par les récentes attaques israéliennes, qui ont touché des villages historiques et des sites naturels tels que des champs d’oliviers et de vignes. Plusieurs monuments religieux et bâtiments historiques, comme la citadelle de Tebnine et des sites archéologiques à Baalbek, ont également été endommagés. Le ministère demande une protection renforcée.
Point 2) Le 10 octobre, deux militants pro-palestiniens de l’organisation « Youth Demand », Jay Hallay (23 ans) et Monday Malaki Rosenfeld (21 ans), ont mené une action symbolique à la National Gallery de Londres pour dénoncer la guerre en cours à Gaza. Ils ont recouvert la célèbre peinture de Pablo Picasso, « Maternité » (1901), avec une photographie poignante d’une mère palestinienne serrant dans ses bras son enfant ensanglanté à l’hôpital après une attaque israélienne. Cette image, prise par le journaliste palestinien Ali Jadallah, est devenue un symbole des souffrances civiles dans la bande de Gaza.
Après avoir fixé l’image sur la vitre protégeant l’œuvre de Picasso, Rosenfeld a versé de la peinture rouge sur le sol du musée pour symboliser le sang versé lors des attaques. Les militants ont rapidement été interpellés par la police, qui est intervenue après l’alerte donnée par les gardiens du musée. Selon les informations rapportées, la peinture de Picasso n’a subi aucun dommage.
Pendant l’intervention, Jay Hallay a scandé « Palestine libre » tandis que Rosenfeld dévoilait un t-shirt arborant le message « Stop Arming Israel » (« Arrêtez d’armer Israël »). Elle a également exprimé son opposition au soutien militaire du Royaume-Uni à Israël, accusant le gouvernement britannique de complicité dans le « génocide » en cours à Gaza. Rosenfeld, qui se revendique de confession juive, a souligné que son action était motivée par un désir de rappeler que les atrocités commises à Gaza ne devraient pas être perpétrées « au nom des Juifs ».
Cette action fait écho à d’autres manifestations similaires organisées au cours de l’année dans des musées, notamment au Trinity College de l’Université de Cambridge, bien que jusqu’à présent, la peinture de Picasso est la première œuvre d’un grand musée à être ciblée de cette manière.
بيان عاشق إلى بيروت
Alfred Tarazi propose une œuvre cinématographique immersive et expérimentale, entre le documentaire et la création artistique. Intitulée « A Lover’s Manifesto to Beirut », le film s’interroge sur le rôle des images dans l’histoire traumatique du Liban. Le film se déploie sur trois écrans simultanément et utilise des images superposées pour explorer la mémoire de Beyrouth en tant que personnage central. Le film se concentre notamment sur les périodes de la guerre froide, des luttes armées, et de la libération sexuelle au Liban, symbolisées par des figures telles que Georgina Rizk, Miss Univers, et son lien avec le militant palestinien Ali Hassan Salameh. Ces récits entrecroisés permettent à Tarazi de tisser une narration complexe qui met en parallèle les luttes pour la liberté, que ce soit celle du territoire ou celle du corps.
« A Lover’s manifesto to Beirut » est le fruit de dix ans de travail. Tarazi s’est entouré pour cela de Lokman Slim, d’UMAM ou encore de Monika Borgmann, et du projet Beryt de l’Unesco. Quatre autres volets sont prévus pour lesquels il est besoin de financement.
En plus d’être une œuvre visuelle, le projet de Tarazi est une réflexion sur la préservation de la mémoire culturelle du Liban, une mission qu’il considère urgente face aux menaces de disparition de ce patrimoine. À travers cette exploration, il rappelle l’importance de documenter et de sauvegarder l’histoire visuelle et culturelle de Beyrouth, un témoignage qu’il espère pouvoir partager au-delà des frontières pour sensibiliser le public à la richesse du patrimoine libanais et à la nécessité de le protéger.
العودة: المعرض الجديد في مرسيليا
Le projet de l’exposition : Cette exposition s’intéresse à la question des migrations en Méditerranée sous l’angle peu connu du « retour ». À travers des objets, des œuvres d’art et des parcours de vie, elle souhaite approcher la complexité des expériences du « revenir », prises entre déracinements et enracinements, pratiques et imaginaires, gouvernances nationales et aspirations individuelles. Il s’agit de questionner ces réalités plurielles, circulatoires, non linéaires, parfois empêchées, parfois détournées, qui engagent le chez-soi, sa reconnaissance et sa transposition, sans omettre les mémoires et les rêves qui y sont intimement liés. L’exposition rend compte de ces possibles dans un parcours où s’entremêlent des œuvres conservées en collections publiques, des objets intimes et documents familiaux, ainsi que des créations d’artistes contemporains dont la pratique fait écho à leur expérience personnelle de l’exil et du retour. Véritable colonne vertébrale du projet, l’enquête-collecte « Retours migratoires en Méditerranée » a permis à cinq équipes de chercheurs de travailler sur des terrains en France, en Italie, en Macédoine du Nord, en Grèce, en Galilée et en Cisjordanie, pour réunir objets, documents, films, photographies et témoignages. Dans l’exposition, ces corpus sont éclairés par des restitutions cartographiques sensibles réalisées par Philippe Rekacewicz, et mettant en évidence les itinéraires biographiques individuels et collectifs observés au fil des enquêtes.
Le commissariat de l’exposition est assuré par Giulia Fabbiano, maîtresse de conférences IDEAS, AMU, et Camille Faucourt, conservatrice en charge du pôle Mobilités et métissages au Mucem.
Scénographie : Claudine Bertomeu. Artistes exposés : Farid Adjoud, Ariella Aïsha Azoulay, Bissane Al Charif, Zeina Barakeh, Taysir Batniji, Benji Boyadgian, Collectif Decolonizer (Eitan Bronstein Aparicio, Eléonore Merza Bronstein et Ali Abu), Khaled Dawwa, Rima Djahnine, Sabyl Ghoussoub, Eliot Nasrallah, Malik Nejmi, Amer Shomali, Tanya Traboulsi, Sofiane Zouggar.
A l’occasion de l’inauguration le vendredi 18 octobre, une soirée spéciale est organisée au Mucem. Au programme, un concert avec le groupe Bakir, un trio de musique électronique et instrumental entre le Maroc et Marseille ; un live techno assuré par Olkan & La Vipère Rouge ; et une présentation de l’exposition avec les commissaires.
« Revenir » © passeport – photo David Giancatarina © Sfeir-Semler Gallery Hamburg/Beirut © Adagp, Paris, 2024 et archives famille Ghoussoub Feghali © Collections du Muse national de l’histoire de l’immigration – Établissement public du Palais de la Porte Dorée.
1-54 revient à Somerset House
Depuis sa création, 1-54 s’est imposé comme une voix de premier plan dans le débat mondial sur l’art africain contemporain et a été à l’avant-garde du marché de l’art africain avec des éditions annuelles sur trois continents.
Cette année, l’édition londonienne accueillera plus de 60 exposants internationaux, représentant 23 pays, avec 21 nouvelles galeries qui feront leurs débuts à l’édition 1-54 de Londres. Parmi les nouveaux venus à la foire, citons la galerie d’art contemporain ADA (Accra, Ghana), la galerie Amasaka (Masaka, Ouganda), la galerie Art Pantheon (Lagos, Nigéria), la galerie Cynthia Corbett (Londres), la Galerie REVEL (Bordeaux, France), la Galerie Voss (Düsseldorf, Allemagne), House of Beau (Rabat, Maroc), Le LAB (Le Caire, Égypte), Pearl Lam Galleries (Hong Kong, Chine), la galerie Post (Addis-Abeba, Éthiopie), la galerie Melrose (Johannesburg, Afrique du Sud), entre autres.
A ne pas manquer :
بينالي الشارقة 15
Natasha Ginwala, Amal Khalaf et Zeynep Öz, co-commissaires de la prochaine Biennale de Sharjah, développent leur réflexion curatoriale en mettant l’accent sur les géographies océaniques reliant le Golfe aux côtes d’Afrique et d’Asie du Sud ; les continuités culturelles, les écologies sonores migratoires, la conservation de la mémoire diasporique, ainsi que les infrastructures entourant les plans d’eau. Cette session met en avant l’artiste participant à la Biennale Cassi Namoda, dont l’œuvre visionnaire aborde les récits lusoafricains, la cartographie itinérante des mythologies, les histoires matrilinéaires et la vie équatoriale au lendemain du colonialisme.
Les oeuvres de :
- Fathi Hassan. L’artiste est né au Caire en 1957 de parents égyptiens et nubiens. Il explore principalement les thèmes de la migration, de la perte d’identité et de la mémoire culturelle, en se concentrant sur les langues anciennes effacées par la colonisation. Son travail met en lumière les histoires invisibles des peuples opprimés et explore l’héritage culturel de la Nubie. En 1988, il devient l’un des premiers artistes arabes à participer à la Biennale de Venise.
- Abderrahim Trifis. Né en 1974 à Sidi Mokhtar, au Maroc, il est un artiste autodidacte affilié à l’école d’Essaouira. Issu de la famille Oulad Bou Sbaâ, connue pour ses tapis inspirés de motifs nomades sahariens, il puise dans son héritage nomade pour créer des œuvres oniriques, mêlant abstraction et figuration. Son art, marqué par une expressivité vibrante, explore la relation entre la nature et les contes populaires.
- Khaled Hafez, né en 1963 au Caire, est un artiste visuel et cinéaste égyptien. Après une carrière médicale, il s’oriente vers les arts, obtenant un MFA en arts numériques à New York et en Autriche. Hafez explore des thèmes sociopolitiques, centrés sur l’Égypte, à travers divers médiums comme la peinture, la vidéo et la sculpture en bronze.
- Nabil El Makhloufi, né à Fès en 1973, est un artiste contemporain marocain vivant à Leipzig, en Allemagne. Sa démarche artistique aborde des thèmes universels tels que la migration, l’identité culturelle et les aspirations humaines, qu’il traduit par des compositions poétiques aux couleurs vives et à la texture légère. Ses œuvres, exposées à l’échelle internationale, notamment à Dakar, Casablanca et Paris, explorent des moments de contemplation intime tout en abordant des questions sociétales actuelles.
- Alia Ali, artiste multimédia yéméno-bosniaque-américaine, vit et travaille entre Marrakech, la Nouvelle-Orléans et Jaipur. Diplômée du Wellesley College et du California Institute of the Arts, son œuvre interroge les dualités linguistiques, l’identité, le futurisme et la citoyenneté. Elle utilise divers médiums, dont la photographie et l’installation, pour aborder des thèmes comme la colonisation et le racisme.
- Houda Terjuman, artiste multidisciplinaire vivant entre Tanger et Barcelone, explore les thèmes de l’identité, du déracinement et de la recherche de stabilité. S’inspirant de ses origines multiculturelles, elle utilise des motifs récurrents comme l’arbre, symbolisant le foyer et l’errance, souvent associés à des éléments de mobilier flottant.
- Khaled Zaki, sculpteur égyptien, vit et travaille à Suez. Formé à la restauration à l’Université du Caire et à la sculpture en Italie, il fusionne les influences de l’art égyptien antique, de la Renaissance italienne et du modernisme égyptien dans ses œuvres. Exposant depuis 2002, il a représenté l’Égypte à la Biennale de Venise en 2013 et participé à d’autres événements internationaux, comme le Dak’Art en 2022.
فريز السرساوي: غزة تتشكل في عمان
Le peintre palestinien Fayez Sersawi a inauguré à Amman, Jordanie, son exposition « Gaza dessine », une série de plus de 100 peintures réalisées pendant les bombardements israéliens à Gaza. L’exposition, qui se tient à la galerie Jabal al-Lweibdeh jusqu’au 25 octobre, fait partie du projet « Journaux de guerre à Gaza », initié par la maison d’édition Dar Tadween. Ce projet vise à immortaliser l’expérience des Gazaouis à travers des œuvres artistiques et littéraires, documentant ainsi les horreurs de la guerre.
Les visiteurs de l’exposition, captivés par les œuvres de Sersawi, soulignent la manière dont ses peintures transmettent non seulement la douleur et la souffrance des habitants de Gaza, mais aussi des récits de survie et d’espoir. Nesrine Milhem, l’une des spectatrices, a remarqué que malgré la simplicité apparente des œuvres, celles-ci réussissent à transporter le public directement dans les rues et les maisons de Gaza, offrant une perspective souvent absente des reportages médiatiques.
Les œuvres de Sersawi, réalisées loin de l’atelier traditionnel, visent à capturer la brutalité des événements sans embellissement. Pour l’artiste, peindre est une forme de résistance et de témoignage, un moyen de documenter et de préserver l’histoire de son peuple. Il voit ses peintures comme des « journaux visuels » qui enregistrent la réalité des conflits et de la souffrance des Gazaouis, tout en intégrant des éléments de son environnement quotidien – des ruelles aux visages familiers.
L’artiste palestinien explique que ses œuvres sont conçues comme un acte de résistance contre les forces qui cherchent à effacer l’identité palestinienne. Selon lui, chaque ligne et chaque couleur expriment le rejet de l’occupation et la quête continue de liberté. Son art, loin d’être une simple expression esthétique, se présente comme une lutte contre l’oubli et un appel à la conscience collective internationale.
En parallèle, le directeur de Dar Tadween, Moussa Hawamdeh, explique que l’initiative vise à soutenir les artistes palestiniens de Gaza en leur permettant de partager leur travail avec le reste du monde, malgré les tentatives d’Israël de supprimer la culture palestinienne. Il décrit les œuvres de Sarasawi comme une « criante dénonciation » des crimes commis contre le peuple palestinien, un témoignage visuel des atrocités que les mots ne suffisent souvent pas à capturer.
L’exposition est accompagnée d’autres événements culturels, notamment des soirées littéraires et poétiques autour de la cause palestinienne et de l’impact dévastateur des attaques israéliennes sur Gaza et le Liban.
Moussem Culturel International d’Asilah
Du 13 au 31 octobre se tient la 45e édition du Moussem d’Asilah. Il réunira environ 300 personnalités du monde de la culture, de la politique, et des arts autour de plusieurs colloques et expositions. Parmi les colloques marquants, on retrouvera des rencontres sur :
- « La crise des frontières en Afrique » (13-14 octobre) ;
- « Les élites arabes de la diaspora » (17-18 octobre) ;
- « L’intelligence artificielle en Afrique » (23 octobre).
Sur le plan artistique, l’événement mettra à l’honneur les arts plastiques avec des ateliers de gravure et de lithographie. 25 artistes internationaux, venus de pays comme l’Espagne, le Bahreïn, la Belgique, et le Maroc, y participeront. Des expositions d’art moderne se tiendront au Palais de la Culture, avec des œuvres de Malika Agzenai et Akemi Noguchi (Japon). De plus, un atelier pour enfants, « Talents du Moussem », sera organisé dans les jardins du Palais.
AlUla : le Festival des anciens royaumes
Le Festival des anciens royaumes d’AlUla, présenté par AlUla Moments, se déroulera du 7 au 30 novembre 2024. Le festival offre un riche éventail d’expériences immersives au cœur des sites patrimoniaux d’AlUla, notamment la cité nabatéenne d’Hegra, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, et Wadi Al-Naam, célèbre pour son art rupestre.
Parmi les temps forts du festival, il y aura le spectacle de drones à Hegra, qui illumineront les monuments avec une production audiovisuelle. L’expérience Hegra Candlelit Classics proposera également des concerts à la lueur des bougies, offrant un cadre intime pour apprécier la musique classique dans un environnement unique.
Le programme inclut des activités variées telles que des défilés, des chasses au trésor, des cours de yoga à Jabal Ikmah, et des visites aériennes des tombes nabatéennes. Par ailleurs, une exposition intitulée « Chefs-d’œuvre du musée archéologique national de Naples à Maraya » présentera des artefacts de Pompéi et d’Herculanum pour la première fois en Arabie Saoudite.
عودة مهرجان الجو
La septième édition de Jaou Tunis, intitulée « Les Voi(x)es de la Résistance », se déroule du 9 octobre au 9 novembre 2024 à Tunis. L’événement met en scène neuf expositions réparties dans des lieux symboliques de la ville, utilisant l’art comme un outil de résistance contre l’effacement culturel et l’oppression. Parmi les artistes, Gabrielle Goliath et Taous Dahmani explorent les thèmes de la violence patriarcale et des soulèvements populaires dans la région SWANA.
Aujourd’hui, le festival connaît une résonance plus importante à l’international notamment à la suite de la participation de l’euro-député Rima Hassan. Elle présente une installation immersive et interactive qui explore la résilience des peuples en lutte, en lien avec la question palestinienne. Son œuvre, mêlant projections vidéo, sons et matériaux organiques, offre un espace où les visiteurs pourront interagir et se plonger dans une expérience sensorielle unique. Intitulée « Fragments d’un refuge », son exposition s’organise en trois volets avec tout d’abord une documentation brute autour de la cause palestinienne; puis, une interprétation des images prises par Rima Hassan des réfugiés palestiniens par une intelligence artificielle ; etenfin, une dimension interactive, engageant le spectateur dans un dialogue entre les récits humains et ceux générés numériquement.
A voir également, l’exposition de Salah Zedine. L’artiste tunisien propose une série de peintures axées sur la résistance à travers le monde arabe, en mettant en lumière les luttes populaires contre les oppressions. Ses œuvres, riches en symboles et en couleurs vives, capturent l’essence des mouvements sociaux et des révolutions, offrant une interprétation visuelle de la résilience et de l’espoir des peuples.
Mariam Ben Hafsia, danseuse et chorégraphe, interprète une performance contemporaine inspirée des manifestations et des rassemblements populaires. Sa pièce chorégraphique se concentrera sur les mouvements de corps collectifs et individuels, traduisant à travers la danse la force et la solidarité des luttes sociales. Une expérience dynamique et engageante, offrant une réflexion sur la puissance de l’expression corporelle dans les contextes de résistance.
Omar El Fares, un artiste multimédia libanais, donne à voir une installation audio-visuelle intitulée « Fragments », qui explore la fragmentation de l’identité au sein des sociétés en conflit. Utilisant des enregistrements audio, des projections visuelles et des objets trouvés, son œuvre cherche à décomposer et reconstruire l’histoire collective des peuples en lutte. Cette installation sera une exploration immersive qui incitera les visiteurs à réfléchir sur les questions de perte, de mémoire et de renaissance.
Enfin, Al Jaou propose une exposition dédiée aux nouveaux médias présentera des œuvres en art digital, des podcasts documentaires et des installations numériques interactives. Les artistes et journalistes de divers pays y exploreront comment les technologies et les plateformes numériques sont utilisées dans les contextes de résistance, en particulier en Palestine. Cette section mettra en lumière l’importance de ces outils dans la diffusion des voix des opprimés et dans la création de réseaux de solidarité internationale.
الشعوب تريد
« Les gouvernements nous ont trahis, où sont les peuples ? » demandaient les révolutionnaires syrien.ne.s. »
Dans une dynamique internationale dans la laquelle il est rare de trouver une osmose entre les gouvernements et leurs populations sur des sujets globaux – le changement climatique, la lutte féministe, la cause palestinienne, l’anticolonialisme, … – “Les Peuples Veulent” remettent au centre du débat la société civile. Ces rencontres internationalistes reviennent pour une 5e édition marseillaise, la volonté de décentraliser complètement l’événement de l’Occident pour l’Orient ayant échoué avec l’actuelle guerre menée par Israel au Liban, rendant impossible la tenue du festival à Beyrouth.
« Alors direction Marseille ! Ville de résistances et de migrations, ville de croisements des Suds. Avec une soixantaine d’invité.es venants de plus de 40 pays, nous nous retrouverons pour parler d’organisations politiques en exil et d’impérialismes et de libérations depuis la Kanaky, Taiwan, la Palestine ou la Géorgie. De comment réarmer les luttes queer et féministe face aux menaces de récupérations. De comment résister aux offensives fascistes et donner consistance à un mouvement révolutionnaire à la fois déjà là et à construire. Discussions, expositions, ateliers et plateaux radio. »Rendez-vous les 26 et 27 octobre à Marseille. L’entrée est libre et toute la programmation est à retrouver sur إنستغرام.
SAMEDI :
9h : Ouverture
9h45 : Table ronde #1 : Tisser des alliances transnationales depuis l’exil — suivi par un atelier à 12h
12h15 : Balade : Une histoire politique du ruisseau des Aygalades
12h30 : Plateau radio
14h15 : Présentation des Peuples Veulent
15h : Table ronde #2 (1ere partie) : Cartographies du régime global de guerre. Au cœur des zones de guerre impériale et coloniale
17h15 : Table ronde #2 (2eme partie): Cartographies du régime global de guerre. Spectres des empires
20h30 : Soirée
2h : Fermeture
DIMANCHE :
10h30 : Brunch
11h45 : Table ronde #3 : Résister aux impérialismes et à l’instrumentalisation depuis les luttes queers — suivi par un atelier à 14h
16h15 : Table ronde #4: Quelle permanence dans un mouvement révolutionnaire ?
18h30 : Clôture
19h : Fin
Une karatéka palestinienne remporte l’or aux Championnats du monde cadets et juniors
Maryam Bisharat a remporté la médaille d’or au Championnat de la Ligue mondiale de karaté pour les catégories juniors et jeunes de moins de 21 ans, qui s’est tenu dans l’émirat de Fujairah aux Émirats arabes unis. Le Championnat de la Ligue mondiale de karaté, qui se déroule dans sa première édition, comprend 1 196 joueurs et joueuses, représentant 67 pays du monde entier.
المراجعات الأخيرة
"عيب" par Sarah Bahbah Artiste et réalisatrice palestinienne et jordanienne, Sarah Barbara grandit dans une famille conservatrice en Australie. Son art est son exutoire, l'expression d'une frustration et d'un rejet absolu des tabous qu'elle a connus dans son enfance et adolescence. En 2020, elle explose sur la scène internationale avec sa série "3eib" (عيب en arabe, une exclamation régulièrement employée, traduisant à la fois un sentiment de honte et d'interdit). Provocantes, les photographies sont souvent accompagnées de sous-titres en anglais et en arabe, donnant la parole aux femmes et à leur désir. La jeune artiste a depuis été publiée par de grandes publications à l'instar du New York Times, de Forbes, de Vogue, The Cut ou encore Vice. En 2023, elle publie son premier ouvrage artistique, "Dear Love".
« J'ai 33 ans et je n'ai jamais pris l'avion » Il a fallu cinq ans à Abdel Rahman Zagout, un photographe gazaoui, pour réaliser un projet à la frontière égyptienne avec Gaza qui lui a valu le concours de photographie 2018 de la Croix-Rouge, et dont est issue cette photographie de ce jeune palestinien, les mains ouvertes face à une vitre fermée. Abdel Rahman Zagout a suivi une formation dans le domaine des médias à l'université Al-Aqsa et obtenu son diplôme en 2008. Il travaille depuis dix ans comme photo-journaliste et consultant en photographie indépendant. Ses images mettent en lumière l'amère réalité de la vie quotidienne des habitants de Gaza. Son projet raconte les rêves et les espoirs des Palestiniens, brisés par la pauvreté et les clôtures. La majorité des photos ont été prises au point de passage de Rafah, qui relie Gaza à l'Egypte. Il est considéré comme la principale porte de sortie de Gaza, et n'est ouvert que de façon sporadique. Le travail d'Abdel Rahman offre un regard intime sur la vie des jeunes de Gaza et laisse transparaître un sentiment d'isolement et de désespoir.
@dyaladesigns "Aussi cliché que cela puisse paraître, j'ai été créatif depuis toujours. D’une certaine manière, j’ai toujours su que c’était ce que je voulais faire le reste de ma vie. Je n’ai jamais été autant passionné par autre chose que par l’art et le design, alors pourquoi passerais-je ma vie à faire quelque chose que je n’aimais pas vraiment ? C'est ma passion et j'ai l'intention d'utiliser ma créativité pour faire une différence dans ce monde." "En tant qu'artiste palestinienne, je ressens définitivement la responsabilité d'utiliser ma plateforme pour mettre en lumière les conflits en cours et exprimer mes émotions à leur égard d'une belle manière. L'art est ma passion, et mon pays est ma passion, donc combiner ces deux aspects de ma vie, c'est quelque chose qui m'enthousiasme et me motive. Mon travail est le reflet de mon identité, et j'estime qu'il est important de représenter ceux qui ont l'impression que leur voix n'est pas toujours entendue. Je veux que les gens regardent mon travail et voient la beauté et la pertinence de qui ils sont et d’où ils viennent. J’ai l’impression que c’est notre devoir mondial de montrer notre soutien et de nous unir en cas de besoin. J'ai l'impression que mon travail met en valeur l'importance de l'acceptation et de l'inclusion. Compte tenu du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, où les gens sont bombardés par une société numérique irréaliste, mon art joue un rôle pour briser ces frontières et redéfinir ces attentes." Dyala Moshtaha
« Je continuerai à dessiner jusqu'à ce que la Palestine soit libre. Je continuerai à dessiner le drapeau palestinien partout dans les rues d’Égypte. » - Mohamed Moataz Mohamed Moataz a décoré l'un des plus anciens quartiers du Caire, Al-Khalifa, qui est par ailleurs inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979. Il s'agit de quatre peintures murales qui dénoncent l'horreur du génocide de Gaza. Mohamed Moataz a décoré l'un des plus anciens quartiers du Caire, Al-Khalifa, qui est par ailleurs inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979. Il s'agit de quatre peintures murales qui dénoncent l'horreur du génocide de Gaza. La carrière de street-artist de Mohamed Moataz a débuté dans les rues de la capitale égyptienne avec des œuvres célébrant le patrimoine arabe, avec des figures iconiques à l'instar de celles de la star du football Mohamed Salah, ou encore de l'Astre de l'Orient, Oum Kalthoum. Cependant, l'actualité l'a vite rattrapé, et ces derniers mois, il s'est exclusivement concentré au génocide perpétré par l'Etat d'Israel à Gaza.
Gaza, Trève humanitaire, 28 novembre 2023. Mohammed Salem est un photojournaliste palestinien basé dans la bande de Gaza. Il est titulaire d'un diplôme en médias de l'Université Al-Azhar de Gaza. Mohammed travaille avec Reuters depuis 2003, couvrant principalement le conflit entre Palestiniens et Israéliens. Il a reçu le prix médiatique du Dubai Press Club, remporté le concours international de photos de presse en Chine en 2004 et a reçu le second prix dans Spot News au concours mondial de photos de presse en 2010. Ses dernières photos de la bande de Gaza en octobre 2023 ont été sélectionnées par Reuters parmi les "meilleures photographies presse de l'année 2023". “A picture should not be taken just with the eye; it should have a meaning in the heart” - Mohammed Salem.
"Un garçon mangeant de la pastèque", Adam Rouhana "Il y a un certain nombre de choses qui me viennent à l'esprit quand je regarde cette image et, honnêtement, il s'agit du garçon… C'est un peu comme s'il faisait l'amour avec la pastèque, non ? Voilà à quoi cela ressemble. C'est donc cette idée, je suppose, d'une passion pour la terre et de sa propre relation avec la terre. Vous pouvez voir qu'il est dans cette sorte d'oliveraie et que la terre est autour de lui." N.B. La pastèque est un symbole de la Palestine. Adam Rouhana est un jeune photographe palestinien diplômé d'Oxford. Il a grandi à Boston. Chaque année, il retourne dans son pays d'origine et s'intéresse à la jeunesse palestinienne, qui constitue la moitié de la population. Un soldat, une clôture, un terrains de football, mais aussi des fous rires, des saltos sur la plage et des rentrées scolaires. Ce sont ces infrastructures, ces personnages et ces émotions du quotidien que capture le jeune photographe, qui prévoit sa première exposition avec les commissaires Zainab Hasoon et Sara bin Safwan, au Guggenheim Abu Dhabi. Il revendique "la permission de raconter" (permission to narrate) développée par Edward Saïd, soit le parti pris de partager une histoire individuelle, et non collective, non dicté par un régime oppressif ou enfermé dans un prisme donné à l'instar du conflit israélo-palestinien. Adam Rouhana propose ainsi de nouvelles perspectives et de nouveaux récits de la Palestine. « Au lieu de reproduire les représentations de la Palestine occupée qui sont si omniprésentes et si évidentes, j'ai pu capturer les moments les plus calmes et essayer de travailler à la création de nouvelles représentations de la Palestine » – Adam Rouhana
"Climbing walls", Khaled Hourani Né à Hébron, Khaled Hourani est artiste, écrivain, commentateur, commissaire d'exposition et figure incontournable de la scène artistique palestinienne. Evoluant au sein d'un système socialement et politiquement contraint, il transmet par son travail les obstacles auxquels font face les Palestiniens sous occupation, mais aussi l'importance des nuances qui imprègnent toute relation sociale. Dans son projet phare de 2011, "Picasso en Palestine", Hourani est parvenu à emprunter le "Buste de Femme" de Picasso au Van Abbemuseum (Pays-Bas), pour l'exposer à Ramallah. Le symbole était puissant, sachant que l'œuvre avait été peinte pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui était déjà un processus de prêt inhabituel s'est transformé en un bourbier politique étant donné que la Palestine n'était pas - et n'est toujours pas - reconnue internationalement comme un État, rendant impossible une assurance internationale de l'œuvre. Le tableau a dû être gardé militairement : aucune compagnie d'assurance n'a pris le risque d'accepter de couvrir le tableau. L'oeuvre de Picasso était exposée dans une salle spécifique, toujours avec deux gardes. Une photographie de la situation a été prise à l'époque, et a depuis été exposée à de multiples reprises. Une mise en abyme qui révèle la complexité et la lutte constante d'une vie sous occupation.
"Kiss of Freedom", Rami Kanso Rami Kanso est un graphiste, motion designer et artiste visuel libano-slovaque basé à Doha. Il travaille actuellement à Alaraby TV. Rami concilie son travail dans le secteur de la radiodiffusion avec sa passion pour l'animation créative. Il a été chef des visuels pour la production musicale du West End "Umm Kulthum : The Golden Era", dont la première a eu lieu au London Palladium en mars 2020. Il a également co-produit et co-réalisé une série de vidéos poétiques primées avec sa femme, Dana Dajani. En octobre 2019, le dessin de Rami pour la révolution libanaise est devenu une icône virale du mouvement de résistance. Son art mêle la calligraphie, le collage, le travail de la texture, et celui de la typographie et du symbolisme pour exprimer l'identité arabe contemporaine.
"Women sleeping" by Malak Mattar "Être féministe, ce n'est pas haïr les hommes ; c'est croire que les hommes et les femmes ne sont pas obligés de rivaliser entre eux, mais qu'ils se complètent. Cette harmonie peut exister entre deux genres lorsqu’il y a égalité et reconnaissance des rôles et des capacités de chacun, sans dégrader le status de quiconque." Malak Matar est né en 1999 dans la bande de Gaza. Elle a commencé à peindre en 2014 pour échapper à l'agression et à la violence qu'elle et sa famille subissaient quotidiennement lorsqu'elles vivaient dans la bande de Gaza. Sa première exposition personnelle, qu'elle organise un an plus tard, à l'âge de quinze ans, lui permet de nouer des liens avec des journalistes internationaux et de faire reconnaître ses œuvres sur les réseaux sociaux. Après avoir obtenu la distinction de meilleur lycéen de la bande de Gaza (et de deuxième meilleur de toute la Palestine), Malak Matar a quitté Gaza en 2017 pour étudier les sciences politiques en Turquie. Elle publie un livre bilingue arabe-anglais pour enfants, intitulé "Grandma's Bird", qui porte sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, avec des écrits et des dessins qui décrivent sa propre expérience.
"Palest*n*ens : une histoire de déplacement et de douleur. Pendant des décennies, le monde a été le témoin silencieux de leur déplacement, du bombardement de leur refuge et de la perte d'êtres chers. Aujourd'hui, sans accès à la nourriture, à l'eau ou aux médicaments, ils sont confrontés à la décision angoissante de quitter des terres qui leur sont chères, avec l'incertitude de leur retour, ou tout simplement, de mourir. Leur histoire s'inscrit dans celle, plus large, des réfugiés du monde entier. L'emplacement de cette oeuvre n'a pas été ajouté pour éviter le shadowbanning auquel j'ai été confronté ces derniers jours." - déclaration de l'artiste visuel et graphiste égyptien Hassan Ragab, au sujet du drame que vit Gaza aujourd'hui, connu de tous. Le mot "Palestiniens" a été amputé de plusieurs lettres, pour éviter la censure qui sévit actuellement sur les réseaux sociaux. Hassan Ragab a suivi une formation en architecture, et vit actuellement en Californie du Sud. Entre design, rénovation de meubles, installations, et graphisme, il participe au développement de l'art numérique et notamment de l'utilisation de l'Intelligence Artificielle dans ce domaine.