L’exposition de l’artiste palestinienne Samia Halaby, prévue à l’Université d’Indiana, a été annulée, malgré une lutte intense menée par l’artiste. À 87 ans, Halaby parle de son expérience depuis New York, mentionnant que plus de 14 000 signatures ont été recueillies pour rétablir l’exposition. La raison de l’annulation, selon Halaby, serait liée à son contenu pro-palestinien sur Instagram.
L’exposition, préparée depuis trois ans avec le conservateur Elliot Reichert, devait ouvrir le 10 février. Cependant, le directeur du musée David Brenneman a informé Halaby de l’annulation abrupte, citant des craintes pour la sécurité des œuvres d’art.
Halaby, qui vit aux États-Unis depuis 1951 après avoir fui la Palestine, a exprimé sa surprise face au soutien grandissant des jeunes Américains envers la Palestine. Son travail, ancré à la fois dans l’Expressionnisme abstrait américain et engagé politiquement, traite des relations entre les personnes, les États et le pouvoir dans la société.
La réaction à l’annulation de l’exposition a été forte, avec de nombreux appels et courriels de soutien, notamment de la part des étudiants. Malgré cela, l’exposition « Samia Halaby: Eye Witness » est prévue au MSU Broad Art Museum et devrait ouvrir le 29 juin. Cette exposition et le catalogue associé représenteront une contribution majeure à l’étude de l’œuvre de Halaby.
Samia Halaby est une artiste palestinienne renommée, reconnue pour son rôle dans le mouvement de l’Expressionnisme Abstrait. Née à Jérusalem en 1936, Halaby a été déplacée avec sa famille en 1948 lors de la Nakba, avant de s’installer aux États-Unis. Son œuvre est connue pour ses compositions abstraites et vibrantes, souvent inspirées de son héritage palestinien et de ses expériences. Elle intègre des éléments d’abstraction géométrique et de peinture de champs de couleur, explorant l’interaction de la couleur, de la forme et de l’espace. Halaby est également une défenseure active des droits et du patrimoine culturel palestiniens. Ses œuvres figurent dans diverses collections internationales, y compris dans le monde arabe, où son travail a récemment suscité un regain d’intérêt. Pendant la pandémie, il y a eu un regain d’intérêt pour ses abstractions numériques, un aspect auparavant moins connu de son travail. Cela a contribué à une compréhension plus large de sa gamme artistique.