« In the Shadow of Beirut » est un documentaire irlandais, libano-allemand en lice pour les Oscars 2024, co-réalisé par Garry Keane et Stephen Gerard Kelly. Le documentaire, sélectionné pour représenter l’Irlande dans la catégorie du meilleur long-métrage international, a également été présenté dans la région MENA au Festival du film de la mer Rouge de Djeddah. Produit par Brendan Byrne, « In the Shadow of Beirut » est remarquable pour sa belle cinématographie et son traitement respectueux et empathique de ses sujets. Le film a été financé en partie par Hidden Light Productions, fondée par Hillary et Chelsea Clinton, bien que leur rôle se soit limité à la postproduction.
Stephen Gerard Kelly, qui a passé cinq ans au Liban à partir de 2015, a été inspiré par son amitié avec plusieurs familles de Sabra, à Beyrouth, et du camp de réfugiés de Chatila, pour réaliser ce documentaire. Bien qu’il n’ait pas initialement prévu de faire un film, ses expériences l’ont conduit à documenter la vie quotidienne dans ces communautés. « In the Shadow of Beirut » suit quatre familles à Sabra et Chatila en 2018. Le film raconte les luttes quotidiennes et les espoirs de ces familles marginalisées, sans tomber dans l’écueil du « poverty porn » qui avait notamment été reproché à Nadine Labaki pour « Capharnaum ».
Zoom sur les quatre familles, déjà en difficulté en 2018, et qui se trouvent confrontées à des conditions encore plus précaires à la suite de l’effondrement économique et financier du Liban en 2019 :
Le documentaire débute avec des images d’Abou Ahmad Abid, un jeune garçon de Chatila, un quartier de Beyrouth, qui ramasse des déchets dans la rue. Sa famille, composée de sa mère Fatima, veuve, et de ses frères, a fui la Syrie pour le Liban. Tous travaillent pour subvenir à leurs besoins, mais Fatima regrette de ne pas pouvoir offrir une éducation à ses enfants, en particulier à Abou Ahmad.
À Sabra, un autre quartier de Beyrouth, Ayman Koujeyje tient un magasin avec sa famille. Ayman, de nationalité libanaise mais d’origine syrienne, vit avec la préoccupation constante pour l’avenir de ses filles, en particulier Sanaa, 13 ans, qu’il protège des influences extérieures. Malgré son désir de liberté, Sanaa accepte un mariage proposé par un jeune homme, suivant la décision de ses parents.
Abou Turki Daher et sa famille, appartenant à la communauté Dom du Liban, font face à des défis quotidiens, centrés autour de leur fille Sariya, qui souffre d’une maladie de peau sévère.
Abboudi Ziani, après deux séjours en prison, lutte pour trouver un emploi stable et pour élever son fils Ali. Ses antécédents criminels et son addiction subséquente compliquent sa situation.