Alfred Tarazi propose une œuvre cinématographique immersive et expérimentale, entre le documentaire et la création artistique. Intitulée « A Lover’s Manifesto to Beirut », le film s’interroge sur le rôle des images dans l’histoire traumatique du Liban. Le film se déploie sur trois écrans simultanément et utilise des images superposées pour explorer la mémoire de Beyrouth en tant que personnage central. Le film se concentre notamment sur les périodes de la guerre froide, des luttes armées, et de la libération sexuelle au Liban, symbolisées par des figures telles que Georgina Rizk, Miss Univers, et son lien avec le militant palestinien Ali Hassan Salameh. Ces récits entrecroisés permettent à Tarazi de tisser une narration complexe qui met en parallèle les luttes pour la liberté, que ce soit celle du territoire ou celle du corps.
« A Lover’s manifesto to Beirut » est le fruit de dix ans de travail. Tarazi s’est entouré pour cela de Lokman Slim, d’UMAM ou encore de Monika Borgmann, et du projet Beryt de l’Unesco. Quatre autres volets sont prévus pour lesquels il est besoin de financement.
En plus d’être une œuvre visuelle, le projet de Tarazi est une réflexion sur la préservation de la mémoire culturelle du Liban, une mission qu’il considère urgente face aux menaces de disparition de ce patrimoine. À travers cette exploration, il rappelle l’importance de documenter et de sauvegarder l’histoire visuelle et culturelle de Beyrouth, un témoignage qu’il espère pouvoir partager au-delà des frontières pour sensibiliser le public à la richesse du patrimoine libanais et à la nécessité de le protéger.