Le documentaire « Batata » de Noura Kevorkian, une réalisatrice libano-canadienne, aborde avec sensibilité et poésie la question complexe des réfugiés syriens au Liban. Le film suit le quotidien de Maria, une femme charismatique vivant dans un camp de réfugiés dans la Békaa. Maria rêve de retourner en Syrie, mais continue de travailler dans les champs et de prendre soin de sa famille en attendant des jours meilleurs. Le film dépeint les défis et les espoirs des travailleurs agricoles syriens, offrant une perspective humaine sur un sujet politique complexe.
Le documentaire souligne également les défis et la précarité des réfugiés syriens, tout en mettant en avant des moments de solidarité et d’humanité. Kevorkian aborde avec tact et humour le point de vue des Libanais sur la présence syrienne, sur fond de crise économique et de contestation sociale. Elle souligne l’importance de raconter des histoires humaines et de sensibiliser un large public à la question des déplacements de populations.
Kevorkian a travaillé sur ce documentaire pendant dix ans, capturant des images magnifiques des paysages de la Békaa et des moments de vie quotidienne. Elle a gagné la confiance des réfugiés syriens, ce qui lui a permis de documenter leur quotidien . « Batata » a été salué pour sa cinématographie et a reçu plusieurs prix, dont le prestigieux Peabody Award, l’Amnesty Award, le Human Rights Award, le meilleur film Fipadoc, ainsi que des éloges aux festivals de Carthage et de Malmö. Il a même été pressenti pour les Oscars 2024.