Tanger : la Fondation nationale des musées inaugure deux expositions

Ces dernières sont accueillies par les musées de la Kasbah et de Dar Niaba, et l’inauguration des deux événements s’est déroulée en présence du président de la FNM Mehdi Qotbi, mais également du président de l’Institut du monde arabe à Paris Jack Lang, de l’ambassadeur de la France au Maroc Christophe Lecourtier, et du directeur du musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain Abdelaziz El Idrissi.

Une première exposition s’intitule « Modernités arabes ». Enrichie par la récente donation majeure de Claude & France Lemand, cette remarquable sélection d’oeuvres du musée l’IMA est présentée pour la première fois à une autre institution. Elle présente un riche panorama sur les avant-gardes des modernités plurielles des pays du monde arabe depuis 1945 à nos jours, avec une majorité de peintures mais aussi des sculptures, des photographies et des œuvres graphiques.

Seize pays arabes y sont exposés : Maroc, Algérie, Arabie Saoudite, Bahreïn, Égypte, Émirats Arabes Unis, Irak, Jordanie, Liban, Libye, Palestine, Qatar, Soudan, Syrie, Tunisie, Yémen.

L’exposition se divise en quatre parties :

« Un monde arabe en miroir : aux sources de traditions inspirantes » : cette première partie revient sur la réappropriation des artistes arabes de leur héritage, dégagé de tout occidentalisme. Les artistes du Machrek puis du Maghreb réinvestissent leurs patrimoines préislamiques : rupestre en Algérie, mésopotamien en Irak, pharaonique en Égypte, nabatéen en Jordanie ou romain au Liban… Civilisations antiques et vestiges archéologiques inspirent des artistes, parfois experts eux-mêmes (Adam Henein ou Dia Al Azzawi).

« Territoires pluriels de l’abstraction : affirmations nationales et internationales » : cette seconde partie s’intéresse à l’art abstrait dans le monde arabe dès les années 1960, qui se nourrit de formes populaires (tatouages, talismans, graffitis, etc.).

« Entre meurtrissures et espoirs, le poids de l’Histoire » : ce troisième temps s’intéresse à l’art et le monde arabe face à la montée du nationalisme et du socialisme dans un contexte de Guerre Froide et de décolonisation. Les plasticiens libanais, soudanais, palestiniens, iraquiens, libyens ou syriens, témoignent des totalitarismes, des guerres civiles, des terrorismes et des exils subis.

« Et demain ? Une humanité en marche » : l’exposition se conclut sur la réappropriation du corps par les arts plastiques dans un monde arabe qui s’approprie le nu. La condition humaine, l’introspection, et le questionnement existentiel sont des thématiques récurrentes pour de nombreux artistes : le Libanais Paul Guiragossian, le Syrien Marwan ou le Marocain Mahi Binebine.

La seconde exposition se trouvant à Dar Niaba propose de découvrir la collection de la donation de Didier Sentis de Montoussy qui comprend des peintures orientalistes et de l’art islamique.

Photo : « Composition », Dia Azzawi, 1986. Copyrights Musée de l’IMA.